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Soirée haute en couleurs ce 8 juillet 2016. The Casualties, le groupe légendaire du punk New Yorkais débarque à Bordeaux, dans la cale de l'I.Boat afin de nous présenter leur dernier disque en date "Chaos Sound", sorti chez Season Of Mist, avec une pochette haute en couleurs. En arrivant devant l'I.Boat il est assez intéressant de voir des dizaines de punks à crêtes colorées côtoyer les participants d'une soirée privée se tenant sur le pont supérieur. Contraste fascinant.
Avant de voir les Américains en live nous avons le plaisir de découvrir Videodrome. Combo Bordelais réunissant des membres de la nouvelle garde garage bordelaise (Cockpit, Cheaap) qui impose un synth-punk organique et ancré dans son époque. Leur premier album, produit par Dorian Verdier de J.C Satan, paraîtra le 10 septembre sur FDH Records aux USA, le label abritant les projets synth du prophète Jay Reatard, ainsi que sur Stryckhnine Records pour la France. Excusez du peu.
Alors il est clair qu'on est loin du punk hardcore des Casualties, bien sûr, mais il est toujours intéressant de découvrir de nouveaux sons pour un public sectarisé dans une catégorie précise. Je n'ai pas dit que les punks étaient sectaires... Sauf que manifestement ce soir le fan de punk se moque éperdument de ce qui se passe dans la cale pour ce début de soirée, et c'est devant une petite cinquantaine de personnes que le groupe va se produire. Les aléas des premières parties...
Le projet est né en Février 2014, et le groupe commence à avoir une certaine expérience de la scène. Durant trente minutes ils vont nous servir leur synth punk (Ils se définissent comme tel mais j'appelerai ça plutôt synth rock) de qualité, devant un public attentif. Les personnes présentes sont hypnotisées par le son bien rond de la basse, qui suit le rythme effréné de la batterie aux tournes métronomiques. Le tout est agrémenté d'un clavier analogique qui 
fait office de guitare aux riffs acérés. La voix est agrémentée d'une reverb dont je me serais bien passé, mais qui colle parfaitement au son du groupe. Le tout me fait penser à certains moments aux meilleurs morceaux de Gâtechien. Après je dois avouer que personnellement je trouve que le manque de guitares se fait ressentir sur la longueur. Peut être que sur certains morceaux cela aurait été intéressant d'en rajouter.. A revoir très vite en tout cas. Et plus que quelques semaines à attendre avant la sortie du premier album.
Le lieu s'est considérablement rempli durant le changement de matériel, et c'est bien pleine que la salle est prête à accueillir The Casualties. Après avoir fait toute sa carrière chez SideOneDummy Records, le groupe sort aujourd'hui son nouvel album chez Season Of Mist Records. Après "Resistance" sorti en 2012 c'est aujourd'hui à "The Chaos Sound" de voir le jour sur le label. Formé en 1990 à New York, ils ont toujours été nostalgiques du punk hardcore des années 80, et continuent encore aujourd'hui à prêcher la bonne parole. Le seul membre originel du groupe reste Jorge Herrera, le chanteur (beugleur?), mais les autres musiciens sont tout de même là depuis 1998.
Après l'intro, le concert démarre logiquement par "The Chaos Sound", titre éponyme qui ouvre le dernier album. Et là, ça envoie bien, dès le premier 
morceau ! C'est rapide, intense, ultra agressif, et le public réagit directement. On ne peut pas s'empêcher de balancer la tête ou, au minimum, de taper du pied. Certains n'hésitent pas à se lancer comme des forcenés dans le pit. En particulier un grand black avec des dreadlocks longues de plus de 80cm et qui tourne la tête dans tous les sens, sous le regard médusé des personnes autour de lui, obligées de se reculer pour ne pas prendre sa chevelure dans le visage. Voilà un homme qui sait faire le vide autour de lui pour avoir la paix !!!
Ça enchaîne directement avec "Tomorrow Belong To Us" tiré de l'album "On The Front Line" datant de 2004. Même rythme échevelé. Ça cavalcade dans tous les sens, dans le public les coiffures multicolores s'en donnent à coeur joie, de la crête rose qui headbangue, de la crête blonde qui transpire, de la crête verte qui hurle.... Tout ça histoire de rivaliser avec la sublime coiffure de Jake Kolatis, guitariste de son état. Les gars du groupe s'en donnent à coeur joie, et ça fait plaisir ! Ils s'investissent vraiment dans leur concert, et ce d'autant plus que le public est très réceptif. J'aime bien le message d'unité que le groupe essaie de transmettre, on voit qu'il n'en est pas à son premier concert, les regards complices de Jorge Herrera avec Rick Lopez son bassiste et Jake Kolatis son guitariste, montrent que ces gars là ont beau être des punks, ils ne se fichent pas du tout de leur public et veulent lui donner ce qu'ils savent faire de mieux. Nous aurons droit également en début de show à "Unknow Soldier", chanson anti militariste qui apparaît sur la BO de "Tony Hawk Underground 2".
Le groupe fait la part belle à son dernier album bien sûr. Nous allons d'ailleurs avoir droit à un "Brothers And Sisters" endiablé qui laissera Marc "Meggers" Eggers sur le carreau derrière son kit. Il faut dire que le titre a été enchaîné avec "Chaos Punk" et "Punk Rock Love". De quoi sentir ses muscles se contracter... Jorge Herrera, d'origine Équatorienne s'adresse le plus souvent au public en Espagnol, ce qui n'est pas forcément une bonne idée car peu de personnes lui répondent. Il va même chantonner la "Cucaracha" ! Rigolo. Tout va très vite, c'est sans répit, les titres dépassent très rarement les trois minutes. On fonce. Il ne faut pas que le public présent puisse respirer, on le prends à la gorge. 
Arrive "R.A.M.O.N.E.S"; une reprise de Motorhead qui apparaît sur le dernier album des New Yorkais. Le titre a été enregistré à l'origine par Lemmy et sa bande afin de rendre hommage aux Ramones sur leur album "1916", sorti en 1991. Que The Casualties reprennent ce titre est somme toute logique car Jorge est un grand fan de Motorhead, et il arbore même un tee shirt du groupe. Et rendre hommage à leurs aînés New Yorkais les Ramones est également dans la logique des choses. Les Ramones sont d'ailleurs souvent considérés comme le premier groupe punk, car formés en 1974, trois ans avant la déferlante punk sur le Royaume Uni, qu'ils regarderont d'ailleurs avec un léger sourire aux lèvres, étant quelque peu à l'origine de tout ce chaos....
Après un "Criminal Class" qui enlève tout sur son passage le groupe joue "Police Brutality". Ils ont écrit ce titre en 1997 et il est sorti sur leur premier album "For The Punx", pour dénoncer les violences policières, et particulièrement sur les punks dans l'Angleterre de la fin des années 70 / 80. Le sujet des violences policières est toujours d'actualité (Mais je me garderai bien de prendre parti...) ce qui donne un ton actuel au morceau, même si les lyrics sont tout de même spécifiquement axés sur les violences contre le mouvement punk. Le groupe prouve encore une fois son statut de groupe culte du Street-Punk, style de punk joué très vite, avec une batterie martiale et beaucoup de chœurs. Le rythme ne descend jamais, ça part en pogo monstrueux, impressionnant mais correct (pas un pet d’embrouille dans le public). Sur scène ça balance sévère, Jorge, le chanteur est un spécialiste du geste de base du street punk : Je hurle dans le micro / je le tends vers le public pour qu’il reprenne. Et effectivement, la salle reprend en chœur, à qui scande au mieux les paroles. Il y a même un circle pit éphémère qui se crée. Mais la petite taille de l'I.Boat empêchera le mouvement de perdurer. Le 
spectacle est autant dans la salle que sur scène.
Enchaînement intéressant avec "Media Control" et "System Failed Us... Again", deux titres qui pourraient se compléter dans les sujets abordés. Dans le premier Jorge hurle à la fin du morceau "Devil in disguise is the ABC, Fuck The CNN, Lying NBC, Fox and CBC, UPI and BBC ! USA TODAY, The real 666 !" Sujet d'actualité diriez vous ? Le titre est pourtant sorti il y a plus de 13 ans..
Quant au second, le sujet de l'anihilation des masses par le système pourrait être hurlé à "Nuit Debout" : "At charity care they treat you like shit, they've got jobs, so they don't care, so you must bow like a slave, your future depends on the decisions they make" ...Punk un jour, punk toujours ! Morceau pourtant sorti il y a 11 ans. Je ne vais pas me lancer dans une diatribe sur le sens des paroles, d'accord ou pas, le débat n'a pas lieu d'être ici. Toujours est il que l'actualité rattrape toujours des chansons écrites pourtant plus de dix ans auparavant... Le monde tourne en rond... Non ?
Autre morceau intéressant, le "Get Off My Back" que nous avions pu retrouver sur le jeu vidéo "Tony Hawk's American Wasteland". Démarrage ultra speed de la batterie, puis la guitare rentre, et là on pense tout de suite à "Metal Militia" de Metallica, sorti sur "Kill'Em All", premier album du gang de Los Angeles sorti en 1984. Ensuite le titre se dirige bien sûr vers l'esprit punk qu'il n'y a pas dans "Metal Militia", qui lorgne plus vers le trash metal. Toujours est il que le riff de guitare est quasi identique.
Sur "Resistance", titre éponyme de l'avant dernier album sorti en 2012, Jorge voit un fan qui renverse sa bière, il se précipite donc au dessus de lui avec une bouteille de Corona et lui vide entièrement dans le gosier. La salle sent la sueur et le sol colle aux pieds..... Bon courage au public suivant qui attends sagement sa soirée électro à l'étage supérieur...... Mais en attendant de laisser la place aux machinistes électro le groupe a décidé de nous achever en revenant aux origines de leurs enregistrements studios avec trois extraits de leur tout premier album sorti en 1997, avec "For the Punx", "Ugly Bastards" et "Riot". Le public chante à tue tête.. Enfin chante.... Beugle les lyrics en même temps que Jorge. Le groupe, voyant l'ambiance monter encore d'un cran, 
n'hésite pas à venir sur les caissons de basse qui sont posés devant la scène et qui permettent de laisser un espace entre le groupe et le public. Les premiers rangs hurlent dans le micro que leur tend Jorge, Rick Lopez et Jake Kolatis jouent leurs parties à moins de 30 cm du public, qui respecte les musiciens en ne venant pas les gêner. Les bières volent, le public essaye de slammer malgré le plafond ultra bas de l'Iboat, le pogo est général... Le groupe sort de scène avant de revenir pour nous envoyer un "We Are All We Have" dans les dents et quitter la scène définitivement.
Soixante cinq minutes de haute intensité que le public n'est pas prêt d'oublier. Et le groupe a prouvé à tout les gens présents qu'il était toujours un des principaux chef de file du mouvement punk US, et que son dernier album "Chaos Sound" porte très bien son nom. Nous aurions d'ailleurs bien pris une petite rasade de titres en espagnol tirés de leur album "En La Linea Del Frente" sorti en 2005. Next time.....
L'Iboat nous a encore offert une bien belle soirée et après les concerts de GBH, OFF ! et The Casualties, nous attendons la suite des festivités avec impatience.
Texte et Photos de Laurent Robert.
Merci beaucoup à l'I.Boat pour l'accréditation, et particulièrement à Pauline.
GALERIE PHOTO COMPLETE DE THE CASUALTIES :
The Casualties, Bordeaux, I.Boat, 2016.07.08. | Facebook
http://www.facebook.com
GALERIE COMPLETE DE VIDEODROME:
SETLIST THE CASUALTIES :
(Time : 65mn)
- Intro
- Chaos Sound
- Tomorrow Belongs to Us
- Unknown Soldier
- Chaos Punk
- Punk Rock Love
- Brothers and Sisters
- Media Control
- Made in N.Y.C.
- R.A.M.O.N.E.S. (Motörhead cover)
- Criminal Class
- Punx and Skins
- Police Brutality
- Media Control
- System Failed Us... Again
- Running Through the Night
- Get Off My Back
- Resistance
- Unemployed
- For the Punx
- Ugly Bastards
- Riot
- On City Streets
- We Are All We Have
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MUSICIENS :
THE CASUALTIES :
- Rick Lopez : Basse
- Jake Kolatis : Guitare
- Marc "Meggers" Eggers : Batterie
LIENS OFFICIELS DES GROUPES :
THE CASUALTIES :
Site Officiel : http://thecasualties.net/
Myspace : https://myspace.com/thecasualties
Facebook : https://www.facebook.com/TheCasualties/
VIDEODROME :
Soundcloud : https://soundcloud.com/videodrome_bdx/videodrome-philip-k-dick
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Bandcamp : https://videodrome666.bandcamp.com/
