Brooklyn Funk Essentials Palmer 2016

GALERIES PHOTOS COMPLETES ET VIDEOS EN BAS DE PAGE

Brooklyn Funk Essentials (5)

Oyé oyé bonnes gens !! L'évènement a eu lieu, et Papa Dee, le leader emblématique du groupe a décidé de faire remonter sur scène son légendaire Brooklyn Funk Essentials. Et pour asseoir un petit peu plus la crédibilité du projet, un nouvel album financé sur le modèle participatif avec Pledge Music voit le jour en Novembre 2015. Enregistré live en studio entre Les États Unis (New York, Brooklyn, bien sûr), l'Angleterre (Birmingham) et la Suède (Stockholm), "Funk Ain't Ova" scelle la rencontre entre les nouveaux et les anciens musiciens de la formation dite “all-stars”. Et même si ce disque est largement supérieur aux précédents opus sortis durant les années 2000, on ne peut pas dire qu'il y ai la moindre surprise. Mais BFE est un groupe de scène, et à défaut de nous surprendre sur leurs albums, ils savent mettre le feu en live. Ce sera encore le cas ce soir, malgré le fait que la salle 1200 du Rocher n'accueillle que 400 spectateurs environ... Franchement public Bordelais.... (Bon je ne ferais aucun commentaire....). Durant presque deux heures Papa Dee et ses gentils amis vont distiller leurs hits groovy à base de jazz, de funk, de ska, voire de hip hop.

Tout commence avec un trio de cuivres à deux trompettes et un sax. "Bop Hop" est un titre majeur du premier album "Cool and Steady and Easy" sorti en 1994. La batterie démarre, agrémentée d'une petite cocotte de Desmond Foster à la guitare. Papa Dee rentre rapidement pour prendre possession de l'avant scène à coup de "Are you doiiiiiiing ??". Ça groove déjà, d'entrée, l'ambiance est là. Un long solo de Anna Brooks au saxo viendra asseoir le tempo de la soirée. Le public gigote déjà et d'ailleurs on reste dans le sujet avec "Dance Free Night" tiré de "Watcha Playin" sorti en 2008. Le gimmick enregistré au clavier sur la version studio du morceau (Qui faisait bigrement penser à un titre des eighties.. Bbrrrrr) est remplacé par une version sax, ce qui donne beaucoup plus de chaleur au titre.

Voici enfin le moment de découvrir un titre du dernier album en live. "Hold It Down" navigue entre la soul et le funk. La basse de Lati Kronlund est Brooklyn Funk Essentials (13)omniprésente, et la guitare de Desmond est mise en avant. Anna Brooks a délaissé son saxophone pour laisser libre cours au déhanchements de ses courbes généreuses et sexy. On verrai presque débarquer James Brown pour arracher le micro de la main de Papa Dee et prendre sa place.

Nous retournons dans les bas fonds du catalogue de BFE avec deux titres sortis dans les nineties. "Istanbul Twilight" (Album "In The BuzzBag", 1998) et "Brooklyn Recycled" (Album "Cool and Steady and Easy", 1994). L'histoire du premier est assez fascinante, le groupe enregistrait l'album à Istanbul (D'où le titre de la chanson...) et buvait beaucoup de ce vin rouge bon marché appelé "Buzzbag" en Turquie (D'où le titre de l'album...). Le tempo a légèrement été ralenti en live par rapport à la version studio, et le son de la caisse claire est doublée d'un effet de delay qui aurait pu être enlevé car il n'apporte vraiment rien. Autant dans les années 90 les artistes abusaient de ce genre d'effet (Comme pour la reverb dans les eighties) autant maintenant.... Ce qui n'empêche pas la panthère noire Hanifah Walidah de donner tout ce qu'elle a dans sa danse et son chant. Elle accapare tous les regards des spectateurs avec sa coiffure afro et son long corps fuselé et musclé.

Sur le deuxième, "Brooklyn Recycled", Papa Dee la laisse prendre possession des lieux en la laissant seule sur l'avant scène. C'est à cet instant que nous avons l'impression que le concert démarre vraiment. L'ambiance est posée, les musiciens à l'aise, plus détendus que lors des premiers titres joués ce soir. Un long échange de cuivres entre Anna Brooks (Saxo) et Iwan VanHetten (Trompette) viendront conclure ce morceau sorti sur le tout premier effort du groupe, et remixé un an plus tard pour la sortie Américaine de ce même opus. Oui, aussi étonnant que cela soit, Brooklyn Funk Essentials a d'abord sorti ses premiers albums en Europe avant d'asseoir son succès dans son propre pays.

Brooklyn Funk Essentials (35)Après ce retour aux sources le band va faire la part belle au dernier album du groupe avec trois morceaux enchaînés les uns après les autres. "Dance Or Die", "Gabriel" et "Gonna Find Me a Woman" prouveront aux derniers réticents que le groupe n'a rien perdu de sa superbe avec cet album et qu'ils ont beau avoir arrêté durant quelque temps, ces retrouvailles sont vraiment dues au plaisir de jouer ensemble. Preuve en est les sourires qu'échangent les musiciens entre eux, heureux de pouvoir jouer et présenter aux publics des pays traversés ces nouvelles compos. Hux Nettermaln (Batterie) cherche très souvent le regard de son bassiste Lati Kronlund, clins d'oeils et sourires prouvent que ces deux là s'entendent à merveille. La rythmique est sûre d'elle. Ce qui est une bonne chose dans un groupe me direz vous. Et rassurant pour les autres musiciens.

Durant ces trois titres nous naviguons dans des ambiances fort différentes. Le style jazzy de "Gabriel", Papa Dee endossant le rôle de crooner sur ce succès de  Roy Davis Jr et Peven Everett, largement retravaillé par BFE, succède au funk endiablé de "Dance Or Die". Puis c'est un style plus popisant avec "Gonna Find Me a Woman".  D'ailleurs ce titre est un inédit enregistré en 2015 mais écrit et travaillé par le groupe dans les années 90 en compagnie de Isaac Hayes. les musiciens sont toujours très à l'aise quelque soit le style joué. C'est carré, en place, propre. Lisse. Trop parfois.

Avant de revenir un petit peu plus tard sur "Funk Ain't Ova", leur dernier album, le groupe va revenir en 2008 avec "Dibby Dibby Sound" et "The Park". Tous les deux tirés de l'album des retrouvailles en 2008 "Watcha Playin". Le premier est aussi fou que son titre est rigolo. Ce n'est pas du tout le "Dibby Dibby Sound" sorti en 2014 par DJ Fresh, totalement inécoutable. Rien à voir. C'est un morceau ska avec un rythme skunk endiablé. On a l'impression d'une grosse blague en écoutant ce morceau, mais en fait non. Iwan VanHetten s'éclate comme un petit fou sur son clavier où ses doigts virevoltent à une vitesse incroyable, et Papa Dee saute partout en criant dans son micro " Ska ! Ska ! Ska !". Pour ne rien gâcher le public se marre tout en dansant et Brooklyn Funk Essentials (9)sautant. Que de bonne humeur ! Le deuxième titre est plus commun. Avec des sonorités eighties un petit peu ringardes au clavier, et un refrain guère entraînant. Dommage. La qualité musicale est là, mais "The Park", qui rend hommage aux couples d'amoureux dans Prospect Park, à Brooklyn, est assez mièvre. Plat. 

Il faut dire que nous arrivons à la moitié du concert et en général c'est le moment que choisissent les groupes pour placer quelques ballades. D'ailleurs c'est le cas avec "Brooklyn Love" tiré du dernier LP. Hanifah Walidah et Papa Dee sont tous les deux sur le devant de la scène et se partagent les lyrics. Pas toujours en place, pas toujours justes.. Déjà que le morceau n'est pas spécialement intéressant en lorgnant vers les radios FM ou encore les ascenseurs de buildings, si en plus c'est faux.... Passons. Retour en 2000 avec "Mambo Con Dancehall" et son rythme... mambo. Tiré de l'album "Make 'em Like It", ce morceau devait figurer sur le deuxième album du groupe en 1996. Il a été écrit à cette période et est un hommage au saxophoniste Paul Shapiro. Ce qui nous frappe à ce moment du show c'est que Brooklyn Funk Essentials sait vraiment tout faire. On passe du funk au ska, en faisant un détour par le mambo, la soul... (Et la musique d'ascenceur n'oublions pas...). Un long solo de trompette de Iwan Van Hetten permet à Anna et Papa Dee de danser en fond de scène. Il manque juste le format club, les cigares, la fumée, et nous serions à la Havane. Avant "Prepare", qui sera le dernier extrait de "Funk Ain't Ova" joué ce soir, c'est un "Where Love Lives" totalement inintéressant qui sera éxécuté. Le groupe nous a pourtant démontré plus tôt dans la soirée qu'il était capable de bien mieux que ce morceau calibré FM... D'autant plus que les choeurs seront faux du début à la fin.. No comment. On retiendra une belle performance de Hanifah Walidah à la voix. "Prepare" est enchaîné directement, sans temps morts. Ce titre a été co-écrit avec la diva Crystal Waters, qui pose même sa voix sur les choeurs de la version studio. N'étant pas présente sur la tournée, c'est Anna qui s'y colle. Et on peut dire que lorsqu'elle pousse, ça envoie sévère. Ses choeurs étant parfois plus amplifiés que la voix solo de Hanifah.

Brooklyn Funk Essentials (18)La fin du concert sera entièrement consacré à d'anciens titres. On commence très fort avec "Big Apple Boogaloo" datant de 1994. Le morceau est rallongé de plusieurs minutes pour permettre à Iwan VanHetten de nous éclairer de tout son talent, que ce soit à la trompette (Quel solo) ou au piano. Le tout agrémenté de rythmes afro cubains terriblement addictifs. Avant le premier rappel nous aurons droit à un un "Jump Around Sound" endiablé. Bien sûr tout le monde saute de concert, Papa Dee y compris. Rien de mieux qu'un bon ska pour laisser le public prêt à en découdre pour la suite. A la fin du morceau nous aurons même droit à un solo de basse de Lati Kronlund, qui sera vite rejoint en milieu de scène par la trompette de Iwan VanHetten et la guitare de Desmond Foster pour un long solo à trois, qui s'apparenterai presque à une bataille, les musiciens se répondant les uns aux autres par l'intermediaire de leurs instruments. Superbe moment. Papa Dee ne voulant pas être en reste se met à haranguer le public pour le faire chanter. Autant dire que les gens présents en redemandent plutôt deux fois qu'une et que le groupe ne se fera pas prier pour venir les achever.

Ce sera vite réglé. D'ailleurs avant de lancer le premier titre du rappel Papa Dee demande aux gens présents si ils veulent un classique. La couleur est donnée, et ce sera "Funky Nassau" qui enfoncera le clou. Ce classique de The Beginning Of The End date de 1971, remis à la sauce BFE il ne perd rien de sa verve. Ce n'est pas Desmond Foster qui nous contredira, auteur d'un solo magistral avant que Anna Brooks et Hanifah Walidah, bientôt rejointes par Papa Dee au bord de la scène viennent se partager les dernieres phrases de la chanson. "Ska Ka Bop" sera également de la partie. Sorti en 1998 sur l'album "In The Buzzbag" (Album qui apportera sa première nomination au Grammys à BFE) ce titre n'a pas pris une ride en live. On est dans le plus pur ska. D'ailleurs c'est le dernier morceau sur la setlist, dommage. Mais quoi de mieux pour clôturer un set. D'ailleurs ce n'est pas Hux Nettermaln derrière ses fûts qui me contredira tellement il s'éclate. Le public a les bras levés à la demande de Papa Dee.. Quelle belle ambiance. Brooklyn Funk Essentials (1)

Mais quel dommage que nous n'ayons pas eu un "Take The L Train (To Brooklyn)" et un "The Creator Has a Master Plan ", reprise du saxophoniste Pharoah Sanders qui avait mis BFE sur les rails du succès en 1995. C'était sans compter sur le guitariste Desmond Foster qui vient au centre de la scène pour nous annoncer que le morceau qu'ils vont jouer maintenant sera le dernier. Petit bonus pour le public, ravi. D'ailleurs les 6 compères de Desmond mettent un petit peu de temps à revenir sur scène, surpris par la démarche de leur acolyte. Et c'est donc le fameux "Take The L Train (To Brooklyn)" qui terminera la soirée. C'est d'ailleurs le tout premier titre du tout premier album du groupe en 1994, la boucle est bouclée. Ce morceau raconte le quotidien de centaines de gens, dont les musiciens du BFE, qui prenaient tous les jours le train L, qui reliait Brooklyn à la 8eme avenue, pour aller travailler. Parfaite conclusion.

Comme promis un petit peu plus tôt dans la soirée, le groupe vient ensuite au bord de la scène pour converser avec son public de longues minutes, prendre des photos, signer des disques vendus à force de grands cris par Iwan VanHetten qui fera rire beaucoup de monde. D'une gentillesse et d'une simplicité incroyable, et ce malgré 22 ans de carrière, les musiciens de Brooklyn Funk Essentials ont conquis leur public ce soir. Il est juste dommage qu'il n'y ai pas eu plus de monde à cette fantastique soirée.

Texte et Photos de Laurent Robert.

Merci beaucoup au Rocher De Palmer pour l'accréditation, et particulièrement à Aurélie.

---------------------

Brooklyn Funk Essentials (48)

GALERIE PHOTO COMPLETE BROOKLYN FUNK ESSENTIALS :

Brooklyn Funk Essentials (24) SETLIST BROOKLYN FUNK ESSENTIALS :

(Time : 105mn)

01- Bop Hop
02- Dance Free Night
03- Hold It Down
04- Istanbul Twilight
05- Brooklyn Recycles
06- Dance Or Die
07- Gabriel
08- Gotta Find Me a Woman
09- Dibby Dibby Sound
10- The Park
11- Brooklyn Love
12- Mambo Con Dancehall
13- Where Love Lives
14- Prepare
15- Big Apple Boogaloo
16- Jump Around Sound
17- (encore 1)
18- Funky Nassau
19- Ska Ka Bop
20- (encore 2)
21- Take The L Train (To Brooklyn)

---------------

MUSICIENS BROOKLYN FUNK ESSENTIALS :

Anna Brooks : Saxophone - Chant

Papa Dee : Chant

Desmond Foster : Guitare

Lati Kronlund : Basse

Hux Nettermaln : Batterie

Iwan VanHetten : Trompette - Claviers - Voix

Hanifah Walidah : Chant

LIENS OFFICIELS BROOKLYN FUNK ESSENTIALS :

Site Officiel : http://www.brooklynfunkessentials.com/

Facebook : https://www.facebook.com/BrooklynFunkEssentialsMusic

Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCwl96MzNeCZP3flwayShfVg

Tumblr : http://brooklynfunkessentials.tumblr.com/

Twitter : https://twitter.com/BklynFunkEsntls

Brooklyn Funk Essentials Palmer 2016