23/12/17

Epica (+ Vuur + Myrath), Bordeaux, Krakatoa, 2017.11.18

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                  À R.P.C nous aimons mélanger les styles. Deux jours avant ce concert, dans la même salle, nous prenions une bonne dose de soul avec monsieur Lee Fields. Cette soirée là est placée sous le signe du métal symphonique. Étrange me direz vous. Oui, le mélange du heavy métal avec un chant lyrique pourrait heurter. Certains y voient un sous-genre du heavy metal, tandis que d'autres y perçoivent une évolution logique et normale. Pourtant l'origine du métal symphonique ne date pas d'hier, car c'est en 1991 que le groupe Believer sort la chanson "Dies Irae", issue de leur album "Sanity Obscure", et fait ce que l'on peut appeler une première approche symphonique dans le heavy metal. Arriveront ensuite des groupes précurseurs comme Therion ou Nightwish. C'est ce dernier qui a donné envie à Simone Simons, chanteuse de Epica, de prendre des cours de chant lyrique après avoir appris la flûte et le chant jazz. En 2002, le groupe Sahara Dust est crée par Mark Jansen, qui ne tarde pas à intégrer sa petite amie de l'époque, Simone Simons, alors agée de 17 ans et dont la voix de soprano fait des merveilles. Exit Sahara Dust, welcome Epica, là machine était lancée.... En 2017 c'est le quatrième passage de Epica dans la capitale Girondine, après deux Rockschool Barbey, un Rocher de Palmer blindé par 1200 personnes, c'est au tour du Krakatoa d'accueillir les Bataves, et le moins qu'on puisse dire c'est que Bordeaux aime Epica, car nous ne sommes pas loin du sold out. Mais avant de découvrir le groupe tête d'affiche, nous avons deux hors d'oeuvre à croquer.

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                  La soirée commence par les Franco Tunisiens (Morgan Berthet, le batteur, est en réalité le seul français du groupe) de Myrath. Ces derniers ont de nombreuses premières parties à leur actif. Ils ont souvent joué en ouverture de Symphony X ou Adagio, par exemple. Ils ont été remarqués à la dernière édition du Hellfest, et une première tournée en tête d’affiche est prévue en France pour le printemps prochain (Pour info la date la plus proche pour les Bordelais se passera à Montauban...) Il y a donc beaucoup de monde dans la salle qui semble connaître le groupe et cela augure d'un concert de première partie avec une très très bonne ambiance. Ce qui est rare. L'intro sur le fond sonore de "Jasmin", titre aux consonances arabisantes issu de leur dernier opus "Legacydémarre, et c'est "Kahina Spirit", danseuse orientale aux origines portugaises, qui fait son apparition. Les musiciens arrivent un à un sur scène pendant que les décibels de l'intro augmentent, et une petite surprise réside dans le fait que Elyes Bouchoucha, qui, au même moment, mets le point final au prochain album du groupe, est remplacé par Kevin Codfert (Adagio) aux claviers. Le premier titre démarre et la jeune danseuse du ventre restera sur scène durant les 4mn30 que dure "Believer". Cela ne nuit pas du tout à l'intensité que donnent les musiciens à leur musique, bien au contraire. Zaher, au chant, parle beaucoup avec le public malgré le fait que le groupe n'ai que 30 minutes de show, ce qui est fort appréciable, même si le temps passé à deviser sur le vin de Bordeaux (Il a un verre en main, bien sûr) aurait permis de jouer un sixième titre... La section rythmique du band est juste monstrueuse avec Anis Jouini à la basse qui aura même droit à son petit solo et un Morgan Berthet derrière les fûts qui fait toujours le spectacle avec force détails dans son jeu (Une ghost note par là, un fills par ci..). Les passages orientaux sont excellents et donnent une couleur inédite à leur heavy et au chant Zaher est parfait. Son ton est puissant et chaleureux et on le sent heureux de partager sa musique avec un public réceptif. Entre les titres le chanteur se fait porte-parole du partage des cultures et de la musique, quelle qu'elle soit. La fin du concert arrive très rapidement sur "Beyond The Stars", sur lequel Kahina fera son retour pour clôturer le set de ses danses voluptueuses et envoûtantes. Au grand dam du public le groupe est obligé de quitter la scène malgré les encouragements de la foule pour un rappel, ce qui est assez rare à souligner pour une première partie de première partie... Petit tour au merchandising afin d'écouter tous les commentaires élogieux des personnes présentes, pour le plus grand plaisir des musiciens qui signent billets et CD avec un sourire jusqu'aux oreilles. À mon sens le meilleur concert de la soirée. À revoir très vite.

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                  C'est au tour de Anneke van Giersbergen de venir nous présenter son nouveau projet, Vuur. Connue pour avoir été la chanteuse du groupe The Gathering durant 11 ans, groupe qu'elle quitta en 2007 afin de créer son propre combo Agua De Annique. Groupe avec lequel elle a sorti 6 albums avant de collaborer avec moult artistes et de créer Vuur (Feu en Dutch) fin 2016 et de sortir dans la foulée le premier album "In This Moment We Are Free - Cities" en octobre 2017. Une chanteuse à la longue carrière bien remplie, loin d'être terminée. C'est d'ailleurs (me semble t'il) son premier passage à Bordeaux et autant vous dire qu'elle est attendue de pied ferme par les amoureux du genre. C'est sous des stroboscopes aveuglants que le groupe fait son entrée sur la scène de la salle Mérignacaise, et c'est bien sûr Anneke qui ferme la marche sous les hurlements des premiers rangs, qui n'ont absolument pas besoin d'être convaincus par le set de la Néerlandaise et de ses musiciens tant ils le sont déjà avant même que cela ne débute. D’entrée de concert Vuur balance deux extraits de l’album, "Sail Away" et "My Champion". Musicalement ça tient la route. Les solos de Jord Otto sont plus qu'intéressants, le style du groupe est bien défini, naviguant vers un death metal édulcoré mais gardant une énergie positive qui fait secouer les têtes. Le problème est que, au milieu de tout ça, la voix de Anneke semble totalement perdue. La belle a beau s'époumoner, rien n'y fait, et elle le sait. La voix, tout en étant ultra juste et pure, n'est absolument pas coordonnée avec la musique, à tel point que la pauvre Anneke, gênée, jette quelques regards désespérés vers les musiciens qui l'accompagnent, qui n'ont pourtant rien à se reprocher. Et le public saisi bien là chose en réagissant mollement à la fin de chaque titre. Les deux seuls moments où le set a décollé quelque peu est durant le titre "The Storm", reprise de The Gentle Storm, un autre projet de la chanteuse, et le hit de The Gathering ‘’Strange Machine’’, avec son riff d'intro reconnaissable entre mille. On se retrouve donc avec un set un rien bancal, essayant de se maintenir debout avec des béquilles, où même les riffs ultra agressifs de Jord Otto et Ferry Duijsens ainsi que le sourire et la prestance d’Anneke ne parviennent pas à faire décoller le tout. La belle aura beau s'époumoner et gesticuler durant tout le concert pour essayer de convaincre, rien n'y a fait. Le combo quitte la scène au bout de trois quart d’heure avec beaucoup d'interrogations, que ce soit pour le public comme pour (j'imagine) le groupe tellement leur prestation fut indigeste. Ce en quoi, le groupe s'est formé il y a quelques mois, et c'est leur première tournée... Laissons leur le temps de se roder. Où alors c'était un soir sans.... Ça arrive.

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                  Place au plat de résistance !! Après un Zenith de Paris blindé il y a quelques mois, les Néerlandais de Epica remettent le couvert en France avec une petite nouveauté : l'arrivée de "The Solace System", leur nouvel EP sorti en septembre dernier. Il est difficile pour Epica de venir dans des salles de moindre importance avec la même scénographie que lorsqu'ils jouent dans des Zenith. Le décor reste donc assez sobre, ce qui ne gâche en rien le spectacle, le public ne se laissant pas distraire et pouvant se concentrer sur la musique et le chant de Simone. Reste les jets de fumée ainsi que des éclairages ultra travaillés et colorés, mais sans lasers comme le groupe en avait pourtant pris l'habitude... "Eidola" démarre en intro du show, et le groupe arrive au compte goutte sur la scène, acclamé par le public tout acquis à sa cause. La reine Simone arrivera bien sûr après ses sujets. Automatiquement tous les regards se braquent vers la belle, et ne la quitteront pas durant une heure et demi. Pourtant, au contraire de leur début de carrière, les musiciens entourant la chanteuse prennent beaucoup plus de place sur les scènes qu'ils investissent, et le set n'est pas uniquement axé sur la chanteuse, malgré le fait que, avec sa crinière flamboyante, on ne remarque qu'elle. La soprano est d'ailleurs très concentrée sur son sujet, en place au milieu de l'espace, alors que virevolte autour d'elle les trois musiciens en capacité de se déplacer, à savoir Mark Jansen et Isaac Delahaye aux guitares et Rob Van Der Loo à la basse. Arien van Weesenbeek reste sagement derrière ses fûts. Quant à Coen Janssen il viendra rendre visite aux premiers rangs en fin de set pour le classique solo avec son curveboard durant "Dancing in a Hurricane". Il descendra même dans le pit photo afin de tutoyer les fans du premier rang. Mais pour le moment son clavier est maintenu sur un plateau roulant, lui permettant de faire des allers-retours sur les deux côtés de la scène. On peut difficilement faire mieux pour occuper l'espace. Chapeau. 

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                  La première bonne nouvelle est que le son est clair, super bien calibré. La basse de Rob est mise en avant ce qui est assez rare pour qu'on le souligne. Les growls de Mark Jansen sont clairement distincts et se couplent très bien avec la voix soprano de Simone. Quant à là setlist de cette tournée, elle s’éloigne, au grand dam de certains, de la période "classique" du groupe. Il y a une préférence évidente pour les derniers albums, comme si une page était tournée. Mais certains nouveaux morceaux étant bien plus efficaces en live que d'autres plus anciens, comme par exemple "Fight Your Demons" extrait du récent EP. Ce titre est une réussite réunissant toutes les qualités du groupe. Puissance avec un riff de guitare costaud, un énorme travail à la batterie de Ariën van Weesenbeek qui se démène de façon dantesque derrière son kit, et une mélodie évidente au chant. Pour les anciens titres nous garderons tout de même "Cry For The Moon" qui m'aura fait forte impression avec son intro quasi militaire et son rythme mid tempo accompagné d'une superbe ligne de chant, puis ultra speed à mi morceau avec les growls de Mark. Je trouve que c'est dans ces moments mid tempo justement que la voix de Simone montre toute sa magnificence. Le groupe ne joue pas énormément de titres sur cette tournée mais le point d'orgue du set étant le morceau ‘’The Holographic Principle - A Profound Understanding of Reality’’ qui nous emporte du début à la fin durant près de 12 minutes, il est normal que la set list ne soit composée que de 13 titres. Le public Bordelais est très concentré (sur Simone principalement..?) mais réactif à tous les appels vocaux de la chanteuse lorsqu'elle leur demande de s'époumoner. Elle profitera d'une pause entre deux titres pour nous clamer son amour de la France, sempiternel gimmick de tout groupe étranger qui vient jouer par chez nous. Mais Simone à l'air sincère, au même titre qu'une certaine Sharleen Spiteri, chanteuse de Texas. Nous aurons bien évidemment droit au wall of death classique sur "Consign To Oblivion", wall of death durant lequel certains ne ressortiront pas indemnes. enfin surtout leur nez.... Le set se concluera par la triplette "Beyond The Matrix" tiré du dernier album, ainsi que "Sancta Terra" (2007) et bien sûr "Consign To Oblivion" (2005), long titre du deuxième album, pur et grand moment de metal symphonique qui reçoit l'accueil qu'il mérite. Cela fait des années que le groupe le joue en conclusion de leurs concerts et la magie opère toujours...                  

Alors même si je ne suis pas fan du style, force est de reconnaître que Epica a fait mouche ce soir. Le charisme de Simone, le plaisir d'être sur scène des musiciens, l'interaction avec les fans durant tout le set, la puissance et la force de certains titres font que j'ai apprécié le moment. Vraiment. Alors que quelques années plus tôt, au Rocher de Palmer, j'étais sorti de la salle avec le sentiment de m'être emmerdé durant tout le set, le tout me paraissant complètement calculé, à la seconde et au millimètre prêt. Ce soir le maître mot aura été la spontanéité, enfin une spontanéité calculée, quand même. Mais Epica s'éloigne enfin de l'image du groupe de metal mélodique axé uniquement sur une chanteuse blasée. D'ailleurs plusieurs membres du groupe étaient présents quelques minutes après le show à l'entrée de la salle pour des photos et dédicaces pour le plus grand bonheur des fans.

Texte et photos de Laurent Robert

Merci beaucoup aux équipes du Krakatoa et de Base Productions pour l'accréditation. et particulièrement à Alice.

GALERIES PHOTOS : 

EPICA : 

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VUUR :

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MYRATH :

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SETLISTS :

EPICA :

Durée : 95 mn

01- Intro (Eidola) 
02- Edge Of The Blade 
03- Unleashed 
04- Fight Your Demons 
05- The Essence Of Silence 
06- Universal Death Squad 
07- The Holographic Principle - A Profound Understanding Of Reality 
08- Reverence (Living In The Heart) 
09- Unchain Utopia 
10- Cry For The Moon 
11- (encore) 
12- Sancta Terra 
13- Beyond The Matrix 
14- Consign To Oblivion 
15- Outro

VUUR :

 Durée : 45 mn

01- Intro 
02- Sail Away - Santiago 
03- My Champion - Berlin 
04- The Storm (The Gentle Storm cover) 
05- Save Me - Istanbul 
06- Days Go By - London 
07- Your Glorious Light Will Shine - Helsinki 
08- Strange Machines (The Gathering cover) 
09- Outro

MYRATH  :

 Durée : 30 mn

01- Jasmin - Intro 
02- Believer 
03- Get Your Freedom Back 
04- Storm Of Lies 
05- Merciless Times 
06- Beyond The Stars 

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Epica_Affiche

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MUSICIENS :

EPICA :

- Simone Simons : Chant 
- Mark Jansen : Guitare
- Isaac Delahaye : Guitare
- Rob van der Loo : Basse 
- Coen Janssen : Claviers
- Ariën van Weesenbeek : Batterie

VUUR :

- Anneke van Giersbergen : Chant / Guitare
- Jord Otto : Guitare
- Ferry Duijsens : Guitare 
- Johan van Stratum : Basse 
- Ed Warby : Batterie

MYRATH :

- Zaher Zorgati : Chant
- Malek Ben Arbia : Guitare
- Anis Jouini : Basse
- Elyes Bouchoucha : Claviers
- Morgan Berthet : Batterie

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