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Souvent je m'interroge, j'aimerai comprendre ce qui me pousse à écrire des reports, faire des photos. Sous quel angle aborder le texte afin de te capter, toi qui est en train de me lire en ce moment. Parfois, certains soirs, après une journée de boulot, la fatigue est là... L'appel du canapé est attrayant.. Surtout que tu as déjà vu les Fleshtones plusieurs fois en live. C'était le cas ce 5 Décembre 2017... Malgré le froid, malgré le manque de parkings aux abords de l'I.Boat, malgré le monde... Et puis, et puis... Et puis un putain de bon groupe (Strange Cages) en première partie, et des légendes toujours au top en tête d'affiche. Alors tu rentres tard, oui, Tu es fatigué et transpirant, oui, mais putain que c'était bon !
La passion est passée par là, bien sûr, encore et toujours ! La passion couplée de l’écriture et de la musique. de la musique et de la photo... Alors quoi qu'il advienne, quoi qu'il se passe, même si le report arrive un mois après le concert, peu importe..... La flamme est toujours là, malgré tout. Show must go on ! Et après cette petite diatribe existentielle de début d'année, récit de la soirée.
Le froid donc, la fatigue..... Non j'en ai déjà parlé.. Bref. Nous arrivons à l'I.Boat vers 20h, une soirée privée se déroule au premier étage du bateau, musique electro de rigueur... De notre côté c'est dans la cale que ça se passe, et l'ambiance sera toute autre, à grand coup de guitares fuzz et de coups de grosse caisse. Le bar du premier pont est ouvert afin de nous réchauffer, si tant est que nous en ayons besoin. 20h30, l'escalier qui s'enfonce dans les méandres du navire s'ouvre à nous, et nous voilà avec la première surprise de la soirée, Strange Cages. Le groupe est originaire de Brighton (UK) et va ouvrir les hostilités non pas sur la scène, mais au même niveau que le public, juste devant la scène principale. Original et ma foi, pas désagréable du tout pour le public qui se retrouve en configuration originale exactement au même niveau que les musiciens.
Forts de leur deuxième EP, les Brightonians ne font qu'une seule date en France lors de cette tournée européenne de 16 concerts, et c'est chez nous. Totale découverte pour ma part, je me dis que sur le papier, un groupe Anglais, ça ne peut être que du bon.... Et je ne vais pas être déçu.
Les Strange Cages sont l'un des groupes les plus "vivants" d'Angleterre, un groupe dont le rock'n'roll psychotique transforme les rues étroites de Brighton en mirages hallucinogènes désertiques. Ces garçons sont des fous furieux sur scène. Brighton est pourtant connue comme étant plutôt une destination pour les longs week-ends des Londonniens, et Strange Cages, rockeurs psychiques sordides et ayant une sacré bougeotte, diffusent leur musique faite d'une bonne liasse de riffs aux pattes velues et de hurlements aussi énergiques qu'une horde de loups coursant un orignal au fin fond des rocheuses Canadiennes (Mais je vais chercher tout ça où moi ??). Ces fameux riffs donc, risquent fort de choquer les bonnes âmes de la paisible station balnéaire... Parce que Strange Cages possède tout d'abord une primalité, une animalité, qui vous donne une envie immédiate de psycho garage fuzz. Ils maîtrisent à merveille leurs influences, de The Stooges à The Seeds, de Black Angels à The Cramps. Et tout ça avec un panache audacieux, créant une folie furieuse instantanément communicative. Mention spéciale au batteur Ellis Dickson qui nous sort un show incroyable. Bon, sauf que ce soir ils sont à Bordeaux, c'est leur seule date en France sur cette tournée, et je ne suis pas certain que de voir le public apathique qu'ils ont devant eux leur donne envie de revenir. Néanmoins, après nous avoir joué des titres de leurs deux EP, dont le dernier, "The Cracks" est sorti en juin dernier, ils resteront de longues minutes au stand de merchandising pour deviser avec les gens qui seront nombreux à venir les congratuler. Comme quoi, public apathique ne veut pas forcément dire je m'en foutiste. Et, à n'en point douter, leur set ultra énergique aura été apprécié à sa juste valeur.
And now, ladies and gentlemans, the fabulous, the incredibles, the amaziiinngg.... Fleshtones !! Quarante années de carrière, une discographie grosse comme un pachyderme s'accouplant avec un cétacé, quelques titres essentiels dans l'histoire du rock, des milliers de concerts partout sur la planète, les Fleshtones sont de retour avec leur 21ème album "The Band Drinks For Free..." enregistré au CCP Sound Studio à Brooklyn (NYC) et sorti chez Yeproc Records, leur maison de disques depuis plus de 14 ans. Pour revenir quelque peu en arrière, le guitariste Keith Streng et le bassiste Jan Pakulski (Remplacé depuis par Ken Fox) sont à l'origine du groupe. Ils partageaient la même chambre d'étudiants quand ils se sont aperçus que les locataires précédents avaient laissés quelques instruments dans la cave. L'idée de faire de la musique s'installe et ils vont être rejoints par leur voisin, le chanteur Peter Zaremba et un de ses copains, le batteur Lenny Calderon. La machine était lancée. Les Fleshtones ont trouvé leur recette pour durer : orgue Farfiza et guitare Fuzz confèrent leur son garage inimitable, une bonne dose de simplicité doublée d'une sérieuse part d'autodérision font le reste : pas nécessaire de faire compliqué. Cheers ! En avant, direction les routes du monde entier.
Et tous ceux qui ont eu la chance de les voir un jour sur scène vous le diront, The Fleshtones se dégustent d’abord en concert. Ce sont des bêtes de scène, bourrées d'humour. Que du plaisir. D'ailleurs, si aujourd'hui ils ne font pas ça pour le plaisir, à quoi bon continuer. Les Fleshtones se sont formés en 1976 au milieu d'un New York en surchauffe encore sous les coups de boutoir de Blondie, des Ramones et consorts. Ils imposent rapidement leur son sixties à tendance rockabilly voir même "surf music". ils jouent maintes et maintes fois au mythique CBGB'S de leur ville natale, lieu ou ils ont d'ailleurs fait leur premier concert. Puis enfin sur toutes les scènes possibles et inimaginables autour du monde. Les plus grandes comme les plus intimes. Se donner à fond, sur scène, jouer au milieu du public ou même parfois à l’extérieur de la salle, faire les pitres sur scène afin de prendre du plaisir, encore et toujours. les Fleshtones savent encore surprendre malgré leur âge avancé, même si ils ne font plus que rarement leur fameuse pyramide en fin de concert. Un âge avancé, oui, mais un nouvel album qui pourrait bien vous filer un coup de jeune, un album dans la plus pure tradition des Fleshtones, du rock’n’roll qui se danse, se chante, et vous file un sourire jusqu'aux oreilles, oreilles qui en redemandent. Et ce soir nous aurons droit à un concert délirant et frénétique, mené tambour battant par les quatre gars du Queens. 250 ans au compteur à eux quatre, ils ont tellement d’énergie qu’ils feraient passer un grand nombre de jeunes groupes de la scène garage pour des rockers léthargiques bourrés de narcoleptiques !
Le show pourrait confiner au burlesque et au ridicule, tant les facéties de Peter Zaremba et ses acolytes pourraient vite s'avérer totalement décalées, mais-qui, en fait, passent très bien tellement les quatre musiciens ont l'air sympathiques et ont là capacité de transmettre la joie autour d’eux et d'embarquer tout le monde dans leur délire, dans leurs délires même... Pendant plus de quatre vingt minutes, l’ambiance y sera en effet. Les trois compères déambulent frénétiquement sur la scène, venant au plus près du public. Peter Zaremba ira bien sur chanter quelques couplets au milieu des fans avec qui il ne tardera pas à echanger des "Bordeaux GO GO GO !!" à la fin de chaque titre joué. Après une heure vingt cinq le concert se termine dans un bordel généralisé et pas un visage dans la foule qui n’ait les yeux emplis de joie et le sourire jusqu’aux oreilles. Les 4 sexagénaires sont touchés par la grâce. ils se livrent à fond, comme chaque soir, et tous les soirs le public est au anges.
Les Fleshtones, ce soir comme tous les autres, ont revisité une carrière dont on n'a rien à redire, et l'on ne peut pas rester indifférent, même si l'on est novice. Tout est là dans ce live en ce lieu pleinement adapté à ce type de cérémonie : le rock 'n' roll, l'humour, la sueur et l'émotion. Comme tous les soirs c'est plus d'une vingtaine de titres que joueront les Américains, et comme tous les soirs là setlist change du tout au tout, hormis les morceaux du dernier album, bien entendu, ainsi que les grands classiques qu'ils sont "obligés" de donner au public. D'ailleurs presque tous les concerts des Fleshtones se terminent par le titre "American Beat", et il en sera de même ce soir. Une façon de boucler la boucle, car ce fut leur premier single, sorti en 1978 chez Red Star records, avant d'être gravé à nouveau en 1982 sur l'album "Blast Off !". Auparavant, hormis les titres du dernier album comme "Ama Come Un Hombre" nous avons eu droit à des titres récents comme "One Less Step" et "I Surrender" de 2015, "Love My Lover" et "Rick Wakeman's Cape" de 2016, mais le groupe a aussi visité toute sa carrière sans ommettre aucune période. Nous aurons même deux reprises comme le "Dancing All around The World" de Little Richard, morceau dont la version originale est sortie en 1971. D'ailleurs sur ce titre les Fleshtones nous invitent tous à danser et surtout à "Tourner sur nous même avec les Fleshtones", les musiciens montrant l'exemple sur la petite scène de l'I.Boat. Les New Yorkais joueront également une version survitaminée de "Gotta Getaway" des Rolling Stones, morceau sorti sur l'album des pierres qui roulent "Out Of Our Heads" en ..... 1965. Et puis bien sur nous avons eu droit également à des titres plus anciens comme "Right Side Of a Good Thing" datant de 1983 et "My Kind Of Lovin / The Crossroads Are Coming" de 1988.
Bref, que du bonheur. Bonheur de voir ces musiciens prendre autant de plaisir que d'en donner, et surtout prendre du plaisir à en donner, ce après 40 ans sur toutes les scènes du monde, c'est remarquable... Le combo US n'a jamais eu un succès retentissant mais est parvenu à constituer une famille autour de lui, famille qui lui est fidèle, et les Fleshtones savent lui faire honneur à chaque prestation. C'était encore le cas ce soir là à l'I.Boat... Et j'ai enfin compris pourquoi je continuais a écrire des live reports... Pour essayer de retranscrire ces moments là.
"BORDEAUX GO GO GO !"
Texte et photos de Laurent Robert
Merci beaucoup aux équipes de l'Iboat pour l'accréditation. et particulièrement à Cyrielle et Pauline.
GALERIES PHOTOS :
THE FLESHTONES :
STRANGE CAGES :
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SETLISTS :
THE FLESHTONES :
Durée : 80 mn
1. Hard Lovin' Man
2. Back to School
3. Feels Good to Feel
4. One Less Step
5. Dominique Laboubée
6. I Want the Answers
7. Gotta Getaway (The Rolling Stones)
8. Dancing All Around the World (Little Richard)
9. Love My Lover
10. Rick Wakeman’s Cape
11. Christmas With Bazooka Joe
12. I Was a Teenage Zombie
13. I Surrender
14. Remember the Ramones
15. Lets Go!
16. My Kind Of Lovin’ / The Crosroads Are Coming
17. Alright
18. Ama Come Un Hombre
19. I Can’t Hide
20. Right Side of a Good Thing
21. Mr Santa Claus
22. American Beat
STRANGE CAGES :
Durée : 45 mn
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MUSICIENS :
THE FLESHTONES :
- Keith Streng : Guitare
- Peter Zaremba : Chant
- Bill Milhizer : Batterie
- Ken Fox : Basse
STRANGE CAGES :
- Charlie McConnochie : Chant / Guitare
- Elliott Loughridge : Basse
- Ellis Dickson : Batterie
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LIENS OFFICIELS :
AGENDA COMPLET DES CONCERTS DE L'IBOAT :
IBOAT, une salle de concert, un restaurant et club.
http://www.iboat.eu