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Le Tremplin musique des 2 rives entame sa 6e édition. Destiné à valoriser les talents des artistes de Bordeaux et de son agglomération il est ouvert à tous et à toutes les musiques. Du 6 au 27 janvier 2018, huit soirées de sélection se tiennent dans huit lieux de Bordeaux, de la rive droite et du sud de Bordeaux métropole. Chaque soirée verra concourir cinq candidats, artistes individuels ou formations collectives pré-sélectionnés sur dossier, pendant 20 minutes sur scène. Ils seront départagés par le vote du public et par un jury composé de professionnels de la musique et de représentants institutionnels. L'artiste ou le groupe ayant réuni le plus grand nombre de votes sera sélectionné pour la finale le 10 février à la Rock School Barbey.
Ce soir c'est la première étape, et nous nous retrouvons à la salle de la Pergola de Caudéran pour voir les 5 premiers artistes de cette édition. Malheureusement lors de notre arrivée sur place nous apprenons que Laure Sanchez, aux prises avec un vilain virus, avait jeté l'éponge. Je suis allé écouter certains de ses morceaux en ligne et je me faisais une joie de la découvrir en live. Dommage.
Le groupe Borderline Club m'ayant demandé de venir prendre quelques photos durant le soundcheck, j'arrive vers 16h dans la salle, qui me fait une très très belle impression. Refaite à neuf il y a peu, le théâtre a retrouvé ses dorures et ses feutrines. Superbe. Seul bemol, la scène penche fortement vers l'avant, et cela donne une étrange impression lorsqu'on la foule.
De retour pour la soirée, les hostilités commencent avec un duo folk. Indigo Mayi c'est la rencontre de deux artistes. Une formation acoustique guitare voix, un partage mélodique et rythmique aux reflets blues où les mots se mêlent et voyagent en plusieurs langues ( Français, Anglais et Sanskrit ...) Le talent de Yann à la guitare qui rencontre la voix de Elodie donne un charme fou à ce duo qui ne demande qu'à grandir.
Pour la suite de la soirée nous voyons installer sur scène deux claviers et un Macbook... Autant le dire tout de suite l'electro ce n'est pas du tout mon rayon, je suis plutôt branché grosses guitares... C'est donc avec une attention particulière teintée de craintes que je vois arriver sur scène IXLA, duo électro né de la rencontre de deux insulaires. Loins de leur île natale, ils réalisent leur “Deep Nostalgia for the Future”. Leur univers se veut organique, jonglant entre la rigidité du système binaire informatique et le lâcher prise des musiques improvisées. Aujourd’hui, M86C23 & F91O24 se consacrent au partage de leur idée sonore et visuelle d’un futur probable. Et je dois avouer que dès les premiers morceaux je suis plutôt subjugué par l'ambiance planante que le groupe arrive a mettre en place. Les 130 personnes présentes sont très attentives malgré le fait que le duo soit plutôt statique et les éclairages toujours dans les mêmes tons. Au final une excellente surprise avec un groupe qui a su créer son propre univers visuel comme sonore.
Le troisième artiste à se présenter correspond beaucoup plus à ce que j'écoute habituellement. Appartenant au Fennec, collectif Bordelais regroupant environ 12 artistes, Worldwide Government s'est formé en 2016 et sert du rock psychédélique, du grunge naviguant (Enfin le groupe nous est présenté comme tel) entre Radiohead et Black Sabbath saupoudré de Beatles, de Doors et de Nirvana. Après avoir intégré le collectif des Fennecs, le groupe a sorti son premier EP "The Invisibles" et prévoit maintenant une tournée et un album pour 2018. Grunge dans la musique, grunge dans le look du chanteur, sorte de Kurt Cobain brun. Même dégaine, même façon de se tenir. C'est un parti pris. Pourquoi pas ! Le set démarre dans la noirceur que ce soit au niveau du son comme des lumières, puis le rouge apparaît, le set est lancé. Et là, cruelle déception. Le chant est faux, la batterie n'est pas en phase et même complètement à côté, à tel point que le leader se retourne vers son batteur pour l'interroger du regard.. Le morceau suivant démarre sur un tempo manifestement trop rapide et ralentira après quelques secondes... Le groupe n'y est pas. C'est manifeste. Du coup le groupe ne transmet pas d'émotions, et tout cela reste froid, rigide. C'est dommage car inclure un clavier dans ce style de musique est plus qu'une bonne idée. Mais tout le monde peut passer au travers, les plus grands comme les plus petits. Ça arrive à tout le monde. C'est ballot car un tremplin est comme un casting, c'est one shot. Ça passe ou ça casse. là, en l'occurence, ça casse. Mais après tout, avons nous déja vu un concert de Nirvana sans paings et un Kurt Cobain chanter juste ? Non. Alors tout espoir est permis.
Laure Sanchez n'étant pas présente c'est Borderline Club qui va clore cette soirée. Le groupe est né en 2016 au Pays Basque, sur une idée : confronter 2 générations, un chanteur de 40 ans et 4 musiciens de 20 ans. 2 générations, 2 cultures musicales différentes, une multitude de références opposées ! C’est ce mélange des genres, entre culture rock français des années 80/90 et influences anglo-saxonnes des années 2000 qui construit l’identité du groupe. Depuis que 3 des 5 membres sont désormais Bordelais, c’est donc dans cette ville que le groupe a décidé de prendre son envol. Jean Eric, au chant, était auparavant également à la guitare mais a décidé de se concentrer sur le chant afin d'avoir le champ libre pour gesticuler, sauter, vivre là scène, tout simplement. Le quintet nous livre un rock francophone certes déjà entendu chez Eiffel, Noir Desir ou encore Aston Villa, mais bourré d'énergie. Que ce soit les musiciens comme le chanteur, ils ont tous, ce soir, la palme de l'énergie, ce qui donnera d'ailleurs quelques paings sur deux ou trois titres. Musicalement c'est carré, propre. Alors le son a certes déjà été entendu maintes et maintes fois, mais c'est courageux de vouloir essayer de lancer un projet dans la langue de Molière.
Une fois les quatre groupes passés, c'est au jury de se réunir. Celui ci comprends plusieurs membres du groupe Moloch/Monolyth, vainqueur du tremplin l'année dernière, et que j'avais beaucoup aimé au dernier festival Climax, ainsi qu'un responsable de la RockSchool barbey, organisateur, et d'autres personnes dont je ne me souviens plus (J'en suis vraiment désolé.. Shame on me). Après quelques minutes les résultats tombent, Worldwide Government ira défendre sa chance à Barbey en février lors de la finale à 8. Alors à R.P.C nous aimons dire les choses comme nous les ressentons, comme nous les pensons, et sans pour autant être présomptueux et se prendre au sérieux. Il ne s'agit que de musique après tout. Et nous serons peut être les seuls a soulever le sujet, certains ayant trop peur de perdre à l'avenir des accréditations et d'autres s'en fichant complètement... Personellement, je dis les choses comme j'en ai envie. Que ça plaise ou non, peu me chaut. Et libre aux personnes concernées de répondre, ou pas. D'ailleurs nous nous en sommes déjà expliqués par message ...
En tout les cas on ne m'empêchera donc pas de dire que dans le public nous pouvons voir des regards interrogateurs, d'autres remplis de stupeur. Sans vouloir remettre en cause le talent du groupe, jeune de surcroît, ce sont les seuls à s'être plantés lors de cette soirée... L'étonnement (presque) général est légitime.. Ah mais oui, j'oubliais, Moloch/Monolyth fait également partie du collectif du Fennec, je dirais même qu'ils sont à l'initiative du projet... Relation de cause à effet ? Sans aller jusque là, car accuser sans savoir est délicat, nous avons le droit de nous poser la question. Des questions. Tout simplement. Qui comme un léger sentiment d'injustice règne, qui comme si tout était joué d’avance et qu’en gros ne gagnent que ceux qui sont cooptés par les smacs et autres collectifs... ? Était-ce une bonne idée de mettre un groupe du Fennec dans le jury alors qu'un autre groupe du même collectif défendait ses chances ? Questions simples et légitimes que nous nous serions posées si Francis Ford Coppola étant président du jury à Cannes et donnait la palme d'or à sa fille... Ou comme si une ministre de la santé était mariée avec un grand patron de laboratoire pharmaceutique commercialisant bientôt 11 vaccins obligatoires..... Bref. Renseignements pris à droite et à gauche nous sommes loin d'être les seuls à penser ça.... Mais ce ne sont que supputations .. Non ?
One shot qu'il disait. Ça passe ou ça casse.
...Ça casse mais ça gagne. Ce qui ne nous empêchera pas de souhaiter bonne chance à WG pour la finale.
Texte et photos de Laurent Robert
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