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La dernière fois que j'ai vu Murray Head c'était à la Patinoire de Meriadeck en 1984 devant prêt de 5000 Personnes. J'accompagnais ma petite soeur qui n'avait pas le droit d'aller voir de concerts toute seule... J'avais bien apprécié le concert, même si j'étais plus habitué aux groupes de heavy metal... Ce soir c'est au Casino Barrière qu'à lieu le show. Le théâtre est rempli jusqu'aux combles pour accueillir le Londonien. Mais revenons quelque peu en arrière. En 2015, Murray Head avait occupé la scène de l’Olympia pour fêter les quarante ans de SON hit, “Say It Ain’t So”, célèbre dans le monde entier. Bien que considérée comme une chanson d’amour par le public, elle était, à l’origine, un cri de révolte poussé pour exprimer l’impuissance du peuple face au système. Et la bonne parole de Murray va se répandre partout... Car le plus français des musiciens anglais est un troubadour, mais pas que. C'est aussi un homme nourri de convictions. Depuis les années 60, il mène sa barque en naviguant sur les flots sans oublier de parler des problèmes sociaux du monde... Ce soir auront été abordés comme sujets (entre autres) le Brexit, le music business qui le gonfle prodigieusement, raison pour laquelle il n'a rien sorti de nouveau depuis quelques années, ses enfants (les jeunes en général) qui râlent pour rien contre tout, donc qui râlent pour rien. Ce tour de chant rétrospectif lui offre l’occasion de revisiter son répertoire riche en tubes, dont le fameux “One Night In Bangkok”, sommet de la comédie musicale “Chess” dont il était également un des interprètes principaux de la version anglaise en 1986. Les deux titres sus nommés ont propulsé le chanteur britannique dans la lumière. Signé en 1964 à 17 ans chez EMI, Murray explose en 1975 avec le hit "Say It Ain’t So". Les albums qui suivent confirment son talent : "Between Us" (1979), "Voices" (1981), "Shade" (1983) ou "Sooner Or Later" (1987). Parallèlement à sa carrière d’acteur, Murray Head a continué à publier des albums dont le dernier "My Back Pages" est sorti en novembre 2012 sur son propre label, "Murray Head Music". Murray Head a choisi de vivre en France, plus précisément dans le Béarn, et il tourne régulièrement dans notre pays. Forcément. Voulant nous faire croire qu'il est un éternel incompris, libre et insaisissable, il a choisi de continuer à clamer sa vérité sur les routes de France avec un bon nombre de dates durant les mois de mars et avril 2018. Je vais essayer d'être assez concis sur ce report, car non seulement il est difficile de résumer trois heure de concert, et déjà qu'on me reproche souvent d'être trop long....... Alors si je me lance, je vais vous faire trois pages...
Sur cette tournée Murray revient à l'origine de tout. À son premier disque qui n'a eu absolument aucun succès. Il le dit lui même, il en a vendu 9 copies en tout et pour tout. Il s'agit de l'album "Nigel Lived". Récemment un producteur de disques passionné a lu le livre du producteur de la première version de l'album, et a proposé de rééditer le disque en Amérique, où il a vendu tous les exemplaires en deux semaines. Incroyable. Du coup Murray Head rends hommage au disque en commençant son concert avec plusieurs extraits de cet album à forte connotation folk dont "Nigel Nigel", "Sooner Or Later" et "Pacing On the Station". Il n'a pas joué ces titres sur scène depuis 1972 mais il tenait à rendre hommage à l'album qui est à l'origine de sa carrière. Il chante aussi la première chanson de son contrat avec EMI, "She Was Perfection", sortie uniquement en single en 1964, et "Superstar", chanson devenue hit grâce à la comédie musicale "Jésus Christ Superstar" en 1969, comédie musicale où il partage l'affiche avec Ian Gillan, chanteur de Deep Purple. Les chansons s’enchaînent pour le plus grand bonheur de tous. Il faut dire qu’en presque cinquante ans de carrière le répertoire est large. Et pour chaque chanson, il tient à expliquer à quelle occasion il l’a écrite ou pour qui, à grand renfort d’anecdotes dont certaines particulièrement savoureuses. Le tout bien sûr en parfait français joliment teinté de son accent britannique natal, et surtout avec beaucoup d'humour. En milieu de concert Murray revient vers ses chansons des années 80 dont "Corporation Corridor" qui a eu son petit succès en France durant l'année 1982. Il finit ses shows par un medley des chansons les plus connues, avec évidemment "Say It Ain’t So" et "One Night In Bangkok" qu'il chante en déambulant dans la fosse pour le plus grand bonheur de son public. Après cette série de hits il revient sur scène pour le plus grand plaisir de tous interpréter "Je Suis Venu Te Dire Que Je M’en Vais" de Serge Gainsbourg. Hommage très émouvant.
On ne peut pas parler d'un concert de Murray Head sans parler de ses musiciens avec qui il entretient une magnifique complicité. Le moins que l’on puisse dire c’est qu'il sait s’entourer sur scène. Ainsi la présence du très charismatique Phil Palmer, guitariste britannique ayant fait partie du groupe Dire Straits mais qui a également joué avec Georges Michaël et Bryan Adams. Il y a aussi Jennifer Maidman à la basse et aux claviers qui a partagé la scène avec, entre autres, Bonnie Raitt, Terry Reid, Elvis Costello, Van Morrison et Boy George. Nous avons eu la chance d'avoir Geoffrey Richardson qui joue du violon mais pas que. Il a joué avec Caravan dans les années 70, mais aussi avec Kevin Ayers, Bob Geldof, les Buzzcocks.. Excusez du peu. il y a également Alain Larribet, multi instrumentiste Béarnais, ami de Murray Head, ainsi que trois très jeunes talents plus que prometteurs, en âge d’être leurs petits-fils. L’expérience alliée au dynamisme créatif de cette jeunesse a donné un show particulièrement vivant et apprécié de l'auditoire présent. Il faut dire que Murray Head sait y faire, il captive son auditoire. Jusqu’au bout, Il aura surpris et enchanté. Bref, une belle soirée, un show de trois heures. Et moi qui pensais ne rester que une heure... Au final je ne me suis pas embêté une seule seconde. Quel charisme !
Texte et photos : Laurent Robert
Merci beaucoup aux équipes du Casino Barrière pour l'accréditation, et en particulier à Lucile.
GALERIE PHOTOS MURRAY HEAD :
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SETLIST MURRAY HEAD :
Durée : 185 mn
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LIENS OFFICIELS MURRAY HEAD :
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RETROUVEZ L'INTERVIEW EFFECTUÉE PAR DIEGO ON THE ROCKS À BORDEAUX :
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