22/03/18

Birth Of Joy (+ Ko Ko Mo), Bordeaux, Krakatoa, 2018.03.15

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Les Néerlandais de Birth Of Joy entament tout juste leur nouvelle tournée afin de défendre leur nouvel opus "Hyper Focus", premier album sorti chez Glitterhouse Records le 16 Février dernier, après avoir quitté Suburban. Le concert de ce soir à Bordeaux est le troisième de la tournée. Nous avons l'habitude de voir Birth Of Joy dans de bien plus petites salles. la dernière fois qu'ils sont passés dans la capitale Girondine c'était à l'I.Boat. 150 places au compteur. Ce soir c'est au Krakatoa que ça se passe, avec 1200 places a vendre. Malheureusement c'est une petite jauge qui fait acte de présence, environ 300 personnes vont fêter la floraison de la tulipe avec le trio Néerlandais. Peu nombreux mais en rangs serrés et avec une écoute extrêmement attentive tout au long de la soirée.  

Ce sont tout d’abord les Nantais de KO KO MO, duo que nous avions découvert en première partie de la release party de nos petits gars de Datcha Mandala il y a quelques semaines dans la même salle. Un concert tonitruant et survolté, une ode au meilleur du rock des 70s façon Led Zep et Jimi Hendrix. Ce qui surprend d’emblée, c’est l’aisance avec laquelle Warren, guitariste et chanteur, utilise son instrument, deux mains aussi agiles qu’à l’aise sur un répertoire dont les notes et les riffs nous paraissent tellement familiers, mais néanmoins originaux. Il n'est pas rare que, durant le set, en regardant Warren je me dise que je suis en train de shooter Jimmy Page, tant au niveau musical que physique la ressemblance est pluis que flagrante. Le set entier des Nantais résume sans doute à lui seul la passion du duo complice, et enflamme tous les espoirs d’entendre un concert authentique, joué avec le cœur et l’âme. Kevin s’agite et éructe derrière sa batterie, en symbiose et en hypnose avec non seulement son acolyte, mais également avec le public, captivé et traversé de part en part par un frisson revival seventies. Il n'arrête pas de faire les gros yeux, grimacer, sourire. Un show à lui tout seul. Et le mot d’ordre est rock’n’roll, et il y a fort à parier que le duo saura redonner goût à tout un chacun aux envolées vocales à la Robert Plant enrobées de notes électriques et de riffs ravageurs. Le groupe passe en revue les titres de son premier album "Technicolor Life, ainsi que quelques nouveautés. On sort de là sonnés, avec l'impression d'avoir pris une bonne grosse baffe dans la gueule...... Ah ce n'est pas une impression ? Bon ben..... Grosse baffe dans la gueule alors.....

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Après quelques minutes de break, nous retrouvons, non pas les enfants du pays, (Mais presque puisqu'ils ont enregistré un album live à l'UBU de Rennes) mais les très adoptés Birth Of Joy qui n'en sont pas à leur premier passage dans la région et la métropole. Toujours aussi ravis de jouer en France, pays qu'ils affectionnent particulièrement. Depuis leur passage en 2014, les Hollandais n'ont pas chaumé : on remarque tout de suite que leur set est beaucoup plus rodé et en place, ce qui amène presque certaines personnes (dont moi) à regretter le côté plus grunge qu'ils avaient auparavant. Le côté moins lisse de leur musique. On a le droit aussi bien à des titres plus anciens qu'à des morceaux de leur nouvel album, bien sûr, et la différence, l'évolution du trio se fait sentir.  Après plusieurs centaines de concerts, le groupe est devenu une machine bien huilée, trop peut être, maintenant. Dans le sens où les rouages ne grincent plus, mais tout est peut être devenu trop polissé, trop propre à certains moments.... 

Ces trois là se connaissent par coeur car ils se sont rencontrés en 2004 à la Herman Brunch Academy dans leur ville natale, Utrecht. Et depuis ils ne se sont pas quittés. Power trio à la composition aussi simple que efficace : un guitariste-chanteur (Kevin Stunnenberg) qui réveille le fantôme de Jim Morrison en plus dynamique, un batteur à la frappe de bûcheron mais aussi à là non moins technique imparable (Bob Hogenelst) et un organiste connecté avec les aliens, habité, et aussi discret qu'efficace (Gertjan Gutman). Dès le début du set et les deux morceaux "Join the Game" et "Hyper Focus"  (Magnifiquement clippé) qui ouvrent le dernier album ET le concert, Kevin Stunnenberg maltraite sa Fender Stratocaster. peut être a t'il compris que pour réveiller le public Bordelais il fallait se donner deux fois plus qu'à Lille où l'assistance est réputée survoltée. Il faut dire qu'il est difficile de décoller sur "Hyper Focus" et sa rythmique lancinante. Pourtant le son est bien plus brut que sur l'album où le mix laisse planer une reverb durant tout le titre. Mais l'ambiance décolle pourtant rapidement avec les classiques "Devil's Paradise" et "Grow". les gens commencent a danser, ayant beaucoup de place pour bouger dans la fosse. On sent que chez ces bataves là tout est dans l'urgence du ressenti, la trépidation sonore, la sincérité et l'honnêteté d'une démarche vouée entièrement à composer et jouer de la musique. Et ça fait 13 ans que ça dure. Nous revenons ensuite vers le dernier album par le titre "You Are Many" où le mimétisme orgasmique entre les claviers de Gertan et la guitare de Kevin nous transporte au septième ciel. Puis retour aux origines du premier album "Life In Babalou" avec le titre "Fat Fish".. Peut être un souvenir de pêche ? Toujours est il que ce morceau est juste dantesque sur scène, avec un mega solo de gratte ou Kevin s'approche au plus près des premiers rangs. 

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Nous nous approchons de la moitié du set et les morceaux mid tempo arrivent comme avec ce "Witches Hammer" au gros son de guitare rythmique qui nous gratouille les cages à miel. Puis redémarrage en fanfare avec "Dead Being Alive" apparaissant sur le EP "Make Things Happen" sorti en 2009. Moins connu que les titres de "Life In Babalou" il fait tout de même figure de classique. L'orgue à la Ray Manzarek au début du morceau nous interpelle, avant de finir sur un solide solo de guitare, peut être un poil court. Puis vient le moment du concert qui pour moi est LE moment. "Let It Slide", de mon point de vue le meilleur titre du dernier album car différent du reste de la discographie du groupe. L'orgue et la guitare se répondent à intervalles réguliers, Kevin donne tout dans son chant. Ce morceau n'est pas sans me rappeler certains titres de Kadavar avec leur groove ultra contagieux. Le public ne s'y trompe pas et rend un bel hommage à Gertjan Gutman après son solo d'orgue. Nous continuons sur le même rythme endiablé avec "Rock'n'Roll Show" tiré de "Prisoner" (2014) avant de partir vers des contrées beaucoup plus bluesy avec le superbe "Three Day Road" tiré du même album, et qui était en 2014 le premier single tiré du LP. la voix de Kevin prend toute son ampleur sur ce superbe titre ou il chante de façon posée, calme, tout en nuances. Juste magnifique. Les envolées de l’orgue électronique rappellent la touche psychédélique du projet BOJ. Les plans de guitare sortent de l’ampli sous la forme de plaintes lancinantes sur le même ton que la voix. jouissif. Le show ne pouvait pas se terminer avec un autre titre que le superbe "Make Thinks Happen" tiré de "Life in Babalou". Ce n'est pas bien compliqué, mais, lorsqu'on ferme les yeux, nous avons l'inévitable impression d'écouter les Doors. C'est à s'y méprendre. Ray Manzarek est derrière l'orgue, Jim Morrison à la voix, vociférant, hurlant, maltraitant son micro. C'est impressionnant la concordance entre les deux groupes. Bel hommage en tout cas.

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Le petit jeu du rappel arrive, et en moins d'une minute le groupe est de nouveau sur scène pour achever nos oreilles. La longue intro à l'orgue annonce "Spydorkat", morceau à rallonge de plus de huit minutes tiré de "Hyper Focus". Le groupe se fait plaisir sur ce titre en rajoutant une impro de quelques minutes bien amenée. Ce qui n'est pas le cas sur tous les titres, car sur les 15 morceaux joués ce soir, sur plus de la moitié le groupe s'est fait plaisir en improvisant de longues parties instrumentales. Alors ok, c'est sympa, les musiciens prennent leur pied. mais ce n'est pas toujours très bien amené, ou alors c'est totalement inintéressant et parfois le morceau perd toute sa force et son intensité dans ces longues plages instrus. Dommage. Néanmoins le concert se termine en apothéose avec "Know Where To Run". Intro country que tout le monde reconnaît instantanément car le morceau est tiré de l'album de référence du groupe, "Life In Babalou" (Oui, encore). Superbe solo à la slide et on a vraiment l'impression que Kevin est beaucoup plus détendu, avec le sentiment d'avoir accompli sa mission. Il sourit enfin, alors que durant toute la première partie du show il était très (trop ?) concentré. Le chant n'est pas sans rappeler Jim Morrison, une fois de plus. Mais c'est le morceau parfait pour terminer un show.

La conclusion serait que chaque titre du concert amène sur une nouvelle influence et, pour dire vrai, on passe un peu par toute la palette qui compose notre si beau rock adoré ! Black Rebel Motorcycle Club, Led Zeppelin ou MC5 dans certains riffs très lourds et écrasants. Supertramp, The Doors ou même Deep Purple (Aaahh l'orgue de Jon Lord...) parfois dans les claviers, Pink Floyd dans les guitares de temps à autres, et parfois même quelques sonorités grunge comme sur Devil's Paradise. Le groupe est toujours dans les mêmes registres avec son nouvel album "Hyper Focus" et les morceaux passent d'ailleurs très bien en live. Les fans du groupe se sont régalés. Les amateurs, s’ils passent outre le manque d’effet de surprise, y trouveront leur compte, et ceux qui n’étaient guère convaincus avant ne le seront pas davantage. Les Néerlandais suivent leur route, toute tracée. Sans surprises sauf sur quelques titres dont je vous parle un petit peu plus haut, qui sortent du lot. Et malgré quelques longueurs sur certains morceaux, il faut avouer que, à l'instar de Dewoolf, ils savent faire groover l'ensemble comme pas deux. A revoir peut être un petit peu plus tard dans la tournée, lorsque les nouveaux titres auront été rodés sur la route... See you later, guys.

Texte et photos de Laurent Robert 

Merci beaucoup aux équipes du Krakatoa pour l'accréditation, particulièrement à Luna et Alice.

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SETLISTS :

BIRTH OF JOY :

Durée : 105 mn

01 Intro 
02 Join the Game 
03 Hyper Focus 
04 Devil's Paradise 
05 Grow 
06 You Are Many 
07 Fat Fish 
08 Witches Hammer 
09 Dead Being Alive 
10 Let It Slide 
11 Rock & Roll Show 
12 Three Day Road 
13 Riff Raff 
14 Make Things Happen 
 (Encore) 
15 Sypdorkat 
16 Know Where to Run

KO KO MO :

 Durée : 40mn

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MUSICIENS :

BIRTH OF JOY :

- Kevin Stunnenberg : Chant / Guitare
- Bob Hogenelst : Batterie
- Gertjan Gutman : Orgue

KO KO MO : 

- Warren Mutton : Guitare / Voix
- Kevin Grosmolard : Batterie 

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LIENS OFFICIELS : 

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