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C'est un Rocher de Palmer sold out qui est prêt à rugir pour les allemands de Powerwolf. Le concert est complet depuis la veille, et c'est une longue file d'attente qui attends patiemment l'ouverture des portes devant la salle. Car oui, le public métal est sage. Je dirais même plus qu'il est respectueux, docile et obéissant. Et encore plus, sympa et rempli d'humour. D'ailleurs lors de chaque messe au Rocher de Palmer, les agents de sécurité louent la gentillesse et la docilité de ce public là, trop souvent diabolisé. Revenons à nos moutons qui se gèlent dans le froid et commencent a rentrer par petites grappes dans le hall du Rocher. Ce soir le concert se déroule dans la grande salle 1200, et comme le public métal est respectueux, docile et obéissant (Oups je me répète), il est prêt à remplir la salle pour les deux premières parties qui vont devancer Powerwolf. On ne dénigre personne, les trois groupes sont là pour nous, nous serons là pour eux. C'est une famille. Nous sommes tous là pour communier avec les artistes. Et malgré un horaire atypique (18h40), c'est donc un Rocher presque rempli qui voit arriver sur scène le premier groupe de la soirée, à savoir les allemands de Kissin' Dynamite, dont le nom est tiré de la chanson de AC/DC parue sur l'album "Blow Up Your Video" en 1988. C'est leur deuxième passage à Bordeaux. Je les avait découverts en 2012 lors de la première partie de Dragonforce à la Rockschool Barbey. Ce qui est étonnant c'est que le groupe s'est en fait formé en 2002 sous le nom Blues Kids, a sorti deux albums... de blues (Forcément...) puis en 2007 ils décident donc de changer de nom et de faire du hard-rock tendance glam. Virage à 190 degrés. Étonnant. Et c'est donc en 2012 avec la sortie de "Money, Sex and Power" qu'ils commencent à tourner plus sérieusement sur la scène internationale. Sur ce "Sacrament Of Sin Tour" de Powerwolf, ils ont la lourde tache d'ouvrir les hostilités, et tous les soirs à une heure précoce. Mais dès l'entame de premier titre "I've Got The Fire" on sent que le public est là, prêt à en découdre. Hannes Braun le chanteur harangue la foule, qui lui réponds instantanément. Peu importe si on ne connaît pas les titres du groupe, on est là pour faire la fête. Point. Et c'est donc parti pour trente minutes où le dernier album "Ecstasy" (Metal Blade Records) sera mis en avant avec pas moins de 4 titres sur les 8 joués ce soir. Normal. Le public reprends en choeurs et avec coeur les refrains du groupe. Bon, il faut avouer que la simplicité des lyrics (Rien de péjoratif..) aide beaucoup. "You're not alaone, you're not alone" tout le monde est capable de le chanter. Oui il y a aussi "I will be king, i will be king" sur le titre "I Will Be King"... Forcément c'est fédérateur et tout le monde s'époumone en faisant croire à son voisin qu'il est plus grand fan du groupe que lui... Mais malgré ce petit point "négatif" qui en fait n'en est pas un, le show est entraînant. Pour ne rien gâcher, le grand blond permanenté chante à la perfection. Cela m'avait frappé également lors de leur précédent passage dans la capitale girondine. Ses compagnons de route sont gonflés à bloc et insufflent un surcroît d'énergie qui enflamme le public présent dans la salle. Alors bien sur il y a les gimmicks habituels que l'ont connaît tous. Comme lorsque Hannes annonce dès le 2e titre : "Vous êtes le meilleur public qu’on ait eu dans toute notre carrière !" Bon, ok, l'ambiance est sympa et le public répond présent mais on ne peut s’empêcher de sourire. C'est tellement téléphoné. Mais les musiciens sont manifestement heureux d'être là. Sourire aux lèvres. C'est bien le principal. Le concert se terminera par un "Flying Colours" ("Flyyying colors.. Flyyyying colors..".. Ok je me moque, c'est mal, pardon..) entraînant à souhait qui laissera un bon souvenir de cette prestation, que l'on aime ou pas le hard-rock glamisant, ou le glam hardrockisant... Comme vous voulez. Un bon moment.... Il est tant de changer de plateau pour laisser la place aux suédois de Amaranthe et leur chanteuse sexy Elize Ryd.
Lorsque je parle de chanteuse sexy cela parait tellement misogyne. Je m'en excuse. Car le groupe n'a pas qu'une chanteuse, mais un trio de chanteurs. Car en plus de Elize il y a également Henrik Englund qui s'occupe des parties vocales à tendance growl et Nils Molin, le dernier arrivé dans la bande, qui prends en charge les parties vocales claires, et masculines, Elize se chargeant de la partie féminine (Évidemment...). Et c'est ce qui fait toute l'originalité du sextet originaire du comté de Västra Götaland, et plus précisément de Goteborg. Dès le début du set je constate que le personnel de la sécurité présent dans le pit photo se contorsionne vers la scène. Pensant d'abord qu'ils sont interpellés par le lissage de la crinière blonde de Olof Morck, je ne peux que me rendre à l'évidence, ils sont en fait bien plus captivés par les jambes et la jupe courte de Elize que par autre chose. On peut comprendre, on peut comprendre... Mais la belle a bien d'autres qualités, par exemple sa tessiture soprano fort intéressante. Je laisse le personnel de la sécurité à ses torticolis, et me concentre sur le show, et mes photos. Petite surprise car le set ne s'ouvre pas sur des titres du dernier album, mais sur "Maximize" et "Digital World", datant respectivement de 2016 et 2014. Ça a au moins le mérite de mettre directement les fans dans le bain. Le premier titre du dernier opus arrivera ensuite, le bien nommé (Comme l'album sorti il y a quelques mois), "Helix". Par la suite le groupe continue de dérouler son set, alternant entre ses nouveautés et ses anciens hits comme "Drop Dead Cynical" ou encore "Amaranthine". D'ailleurs sur ce titre nous ne pourrons que constater le niveau exceptionnel de la voix du dernier arrivé, Nils Molin. Impressionnant. Voix qui n'est pas sans rappeler celle de Pasi Rantanen des finlandais Thunderstone. Dites moi si je me trompe hein... Il y aura aussi "The Nexus" qui clôturera le set. Mais avant ça nous aurons droit au tubesque "365" et son refrain sonnant assez Dub (booouuhhhh le vilain mot qui fait mal.. Boouuhh) et qui sonne pourtant pas mal du tout en live, bien mieux que sur la version album. Pas pour rien que le groupe avait clipé cet extrait en premier, avant même la sortie de l'album... Faisant peur à certains mais ouvrant la curiosité d'autres. Le groupe tourne un peu en boucle, capitalisant énormément sur l'énergie dégagée en live, bien plus que sur là qualité des compositions. D'ailleurs certains solos sont.. Comment dire. "Faciles" ? Faciles. Et même parfois imprécis. Sans compter que le son en façade est trop fort, voire même très brouillon. Pourtant la salle est souvent louée par les professionnels pour sa qualité sonore. L'ingé son serait il en début de carrière ? Il faut bien commencer quelque part... Malheureusement c'est pour nos oreilles. On ne va pas dire que ce fut 40 minutes ennuyeuses, pas vraiment, mais c'est vrai que le son des claviers sur mixés par rapport aux guitares, elles même pas toujours en place sur certains solos comme dit un peu plus haut, bref, tous ces petits défauts font que, au final, on lâche l'affaire. Sans compter certains passages voix doublés par une bande son pas forcément synchro... Tout cela nous donne une impression de manque de crédibilité. Il restera une énorme énergie donnée par le groupe qui, même devant un public plus ou moins apathique donne tout, le charme de Elize, la voix de Nils, le jeu de guitare apocalyptique (dans le bon sens du terme) de Olof. À revoir dans de meilleurs conditions ? Ok c'est promis, je sauterai sur l'occasion si le groupe passe en tête d'affiche et donc dans de meilleures dispositions. Il est temps d'avaler le gros morceau de la soirée, le groupe pour qui tout le monde est venu, les allemands Powerwolf vont débarquer après 25mn de changement de plateau. Lorsque je rentre dans le pit photo, l'ambiance monte déjà d'un cran dans la salle. Non pas du fait de ma présence, à mon grand désarroi (Oh ça va je déconne...) mais parce que les roadies ont quitté la scène, qu'un grand rideau noir cache le décor (très religieux) du groupe, et que la lumière ne va pas tarder à s'éteindre. Objectif "Tension positive palpable".
Avec son album "Preachers Of The Night" sorti en 2013, Powerwolf a atteint ce que peu de groupes de Metal ont réussi en Allemagne : se positionner à la première place du classement "Albums allemands" ! Aucun autre groupe de Heavy Metal n’a eu un tel succès durant ces dernières années. Le sixième album "Blessed & Possessed", sorti en 2015, a de nouveau placé Powerwolf dans le Top 3, et avec son nouvel album "The Sacrament of Sin" sorti en juillet 2018, le quintet continue sur sa fulgurante lancée. 21h30. Extinction des feux. Et c'est d'une seule gorge que 2400 cordes vocales (Ben oui nous en possédons deux et nous sommes 1200... Donc.. Bref.) se mettent a hurler d'une seule voix "Powerwolf, Powerwolf, Powerwolf !", (Ce qui donne en français "Puissance Loup, Puissance Loup, Puissance loup !" ... Cherchez l'erreur) .... Redevenons sérieux. L'intro "Lupus Daemonis", démoniaque à souhait, nous fera patienter quelques longues secondes avant que le rideau se baisse et que le groupe n'entame le single "Fire And Forgive", titre d'ouverture de leur dernier album "Sacrament Of Sin" sorti en Juillet 2018 sur Napalm Records. C'est déjà l'orgie dans les premiers rangs, les Allemands étant suivis par une horde de loups à travers toute l'Europe. D'ailleurs il n'est pas rare de voir les musiciens faire des clins d'oeil ou des high five avec les fans du premier rang qu'ils ont l'habitude de voir en face d'eux. Le groupe déroule son set de façon parfaite. Tout est calculé, maîtrisé. Trop peut être. Deutsche Qualitat oblige. On enchaîne avec "Army Of The Night", dont les paroles seront reprises en coeur par l'ensemble des fidèles présents pour prier avec Attila et ses apôtres. Petite "pose guitar-hero" durant "Incense & Iron" où le maître Attila viendra nous bénir avec son encensoir. Rien n'est laissé au hasard dans l'imagerie du groupe. Chaque musicien est sappé comme jamais, et ils ont même un peu forcé sur le maquillage. Effet garanti. Le décor est superbe. Double clavier pour Falk Maria Schlegel, porté par des stands en forme d’arbres tentaculaires style Harry Potter. Magnifique estrade côté droit pour la batterie de Roel van Helden, guitares sculptées et colorées bois de façon a être assorties aux tenues de scène. Tout est fait pour que le spectacle soit présent. Sans compter que les photographes, Bibi compris, ont enfin des conditions optimales pour sortir des bonnes photos. et ce n'est que le début du set. Et dès le premier titre nous avons droit aux canons à fumée. Ça fait toujours un super effet pour le public. Par contre il va être difficile d'avoir des jets de flammes ce soir.. Le plafond n'est pas très haut. Concernant la setlist, le dernier album n'aura pas forcément la main mise sur le set, car il n y a que six extraits qui seront joués live sur les 18 de la soirée. Le groupe a eu la bonne idée d'axer le concert sur des "tubes" comme "Resurrection By Erection", "All We Need Is Blood", "Sanctified With Dynamite", "We Drink Your Blood" qui font toujours un effet boeuf en live, et repris par un auditoire exalté. Ils ont joué aussi des titres ultra-efficaces en concert comme "Blessed & Possessed", "Let There Be Night', 'Lupus Dei…" où encore "Armata Strigoi" et son refrain fédérateur et repris en coeur par le public. Il n'y a que la power-ballade "Where The Wild Wolves Has Gone" qui casse le rythme endiablé du concert. Ce moment arrive toujours au milieu du show, quel que soit l'artiste. Lorsque le "moment calme" pointe le bout de son nez le public sait qu'on est au milieu du set. Ce moment de répit est compensé par une mise en scène assez sympa. Falk Maria Schlegel quitte ses synthés pour s’installer l’espace d’un morceau devant un piano droit, lui aussi maquillé pour l'occasion et positionné sur le devant de la scène. Des flammèches brûlent sur le plateau. On imagine une petite rigole remplie de liquide inflammable en train de se consumer. Joliment fait. Mais pas besoin de ça pour passer une excellente soirée. Le groupe est fidèle à sa réputation scénique et il y a une ambiance incroyable dans la salle, une belle complicité entre les musiciens et les fans. On chante et on rigole pendant plus de 100 minutes, et de toute façon nous étions là pour ça, en plus d'en prendre plein les oreilles et les mirettes.. S’exprimant presque tout le temps dans la langue de Molière, Attila est un monstre de charisme, avec cette voix de stentor profonde, limite mystique, tel un prêtre faisant la messe du Heavy Metal, comme il aime le dire lui même. À partir de là, on est sur de passer un bon moment.
Après 1h30 et un "Lupus Dei", agrémenté de pogos nourris ainsi qu'un énorme wall of death, les allemands quittent la scène pour mieux revenir ensuite pour une triplette de folie avec "Sanctified With Dynamite" "Colleus Sanctus" et "Werewolves Of Armenia", issu de "Bible of the Beast" de 2009 qui referme ce chapitre du "Puissant Loup". Loup qui n’a pas fini de faire hurler ses fans aux quatre coins du monde. Le groupe reste ensuite quelques minutes pour remercier les gens durant la musique d'outro, le tout se déroulant dans une excellente ambiance. Comme à la messe du dimanche matin, nous étions tous là pour communier ensemble. Mission accomplie. Je noterai toutefois deux petits côtés négatifs. On passera sur le côté kitsch de l'ensemble, néanmoins il est dommage que le set soit trop calibré. Le groupe est en roue libre et ne laisse aucune part à l'improvisation. C'est dommage. Et puis il est également regrettable de voir que les vocalistes de Kissin' Dynamite et Amaranthe ne sont pas intervenus sur les morceaux "Let There Be Night" et "Army Of The Night", car les 2 groupes ont participé au disque de covers présent dans l’édition collector de "The Sacrament Of Sin" en reprenant ces morceaux de Powerwolf. Cela aurait été un joli clin d'oeil. Est-ce simplement une question de droits ? Toujours est il que depuis plus de 40 ans le heavy-metal n'a jamais été mis à l'honneur dans les grands médias nationaux, n'a jamais passé la barrière du "grand public" (Hormis avec Metallica peut être ?) il n'empêche que les salles sont pleines, et que il n y a jamais d'ambiance aussi belle qu'un groupe qui communie avec ses fans. Quand je dis fans je ne parle pas de "Maman et papa sont allés voir les Insus ils sont fans" (Rien de péjoratif, j'vous vois v'nir).. Je parle du vrai fan, celui qui suit un groupe. Le passionné de musique qui passe des heures a fouiller les bacs pour trouver la pépite.. Et là, il y a une véritable ambiance, quelque chose de beau. Alors le metal n'a pas les honneurs du tout public, mais c'est très bien ainsi, et c'est surtout ce qui fait sa force. On se croise au concert de Korpiklaani ?
Texte et photos : Laurent Robert
Merci beaucoup aux équipes du Rocher De Palmer pour l'accréditation. et particulièrement à Anne.
GALERIES PHOTOS :
POWERWOLF :
AMARANTHE :
KISSIN' DYNAMITE :
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SETLISTS :
POWERWOLF :
Durée : 95 mn
01. Lupus Daemonis (Intro)
02. Fire And Forgive
03. Army Of The Night
04. Incense & Iron
05. Amen & Attack
06. Let There Be Night
07. Dermons Are a Gir's Best Friend
08. Killers With a Cross
09. Armata Strigoi
10. Blessed & Possessed
11. Where The Wild Wolves Have Gone
12. Resurrection By Erection
13. Stossgebet
14. All We Need Is Blood
15. We Drink Your Blood
16. Lupus Dei
17. Sanctified With Dynamite
18. Coleus Sanctus
19. Werewolves Of Armenia
20. Wolves Against The World (Outro)
AMARANTHE :
Durée : 40mn
01. Helix Intro
02. Maximize
03. Digital World
04. Helix
05. 1.000.000 Lightyears
06. Hunger
07. Amaranthine
08. GG6
09. 365
10. Drop Dead Cynical
11. Call Out My name
12. The Nexus
KISSIN' DYNAMITE :
Durée : 30mn
01. Intro "Kissin' Dynamite" (AC/DC Song)
02. I've Got The Fire
03. Somebody's Gotta Do It
04. Sex Is War
05. Love Me, Hate Me
06. Waging War
07. You're Not Alone
08. I Will Be King
09. Flying Colours
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LIENS OFFICIELS :
POWERWOLF :
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AMARANTHE :
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KISSIN' DYNAMITE :
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ROCHER DE PALMER :
PROGRAMMATION COMPLETE DE LA SALLE :
Le Rocher de Palmer c'est 6700 m2 dédiés aux cultures du monde sous la direction artistique de Musiques de Nuit à Cenon près de Bordeaux.
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