Festin'Pia, Pia, Les 01 02 03 Aout 2019

9 septembre 2019

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C'est lors de la première journée du festival des Déferlantes qui se déroulent à Argelès sur Mer début Juillet, qu'on me distribue un flyer de Festin' Pia. Bon, au premier abord, étant de Bordeaux, ça ne m'intéresse guère. Mais en y regardant de plus près, l'affiche est pas mal. Bertignac, Lys (Avec Steeve Hewitt ex Placebo), AVox... Sympa. Et puis mon regard s'arrête sur un groupe en particulier : Datcha Mandala. L'évidence. Je vais venir à Festin' Pia cette année. Effectivement, je suis de près Datcha Mandala depuis 2013. Ils son originaires de Bordeaux, comme moi, et nous partageons de temps en temps quelques bières dans les salles de la capitale Girondine...... Alors forcément, je ne peux pas rater ça.

Tout commence donc le premier août, avec la "Soirée Before". Programmation éclectique qui commence avec Skow et Take. Un rap cru et emplit de cette revanche sur la vie que la rue revendique. Skow est le vainqueur du tremplin Buzz Booster 2019, ce qui lui vaut de faire de plus en plus de dates. Les jeunes se sont massés devant la scène depuis le début de la soirée. Et pour leur plus grand plaisir on continue avec Dams Damen, déjà vu aux Déferlantes lors d'une précédente édition. Showman au rap incisif, il sera ce soir accompagné des musiciens du Conservatoire de Perpignan. Superbe mélange que le flow des deux leaders du groupe, mélangé au groove des jeunes musiciens. très bon moment. Le rhythm’n’blues, la soul, le Jazz-funk de Martha High terminera cette soirée gratuite placée sous le signe du succès. C'est un événement d'avoir ce soir à Pia une des « Funky Divas » originales et légendaire de James Brown, qui accompagna le "Godfather Of Soul" durant pas moins de 35 ans. Les jeunes qui se massaient au devant de la scène pour les deux groupes de rap ont laissé la place aux quinquagénaires qui vont faire un superbe accueil à la diva.

Le deuxième jour est très prometteur. Je suis impatient de découvrir en live Lys, le groupe de l'ex batteur de Placebo Steve Hewitt, et il me tarde également de revoir AVox, et de découvrir The Sunvizors. Mais rien ne va se passer comme prévu. Le rappeur Josman, prévu en tête d'affiche à minuit, passe son après midi à balancer des tweets et des photos sur instagram de lui à la plage. Après tout pourquoi ne pas en profiter. La soirée commence avec Bess qui à l'habitude de jouer dans la région, étant originaires de Perpignan. Ils vont réussir a magnétiser le public avec leur pop folk enivrante. La petite scène sera ensuite prise d'assaut par Serane. Le rappeur à la voix auto tunée s'empare de l'espace qui lui est dédié avec un "Alors Pia, on a fait 600 putain de bornes pour venir vous voir et c'est comme ça que vous nous accueillez ?" alors même qu'il n'a pas commencé le premier titre..... Euh, ben commence ton set garçon, on verra après, hein ? S'ensuivent des titres bourrés d'insanités et d'insultes, le regard méchant de l'ado pré pubère ne faisant peur à personne, et étant à la limite du risible. Sans compter son pantalon squelette qui descend jusqu'au bas des fesses... Je reste circonspect. Et le tout se passant devant le regard dubitatif de Nicolas Veroncastel, chanteur du groupe LYS. Bref, l'auto tune de Serane aura eu raison de moi.... Je fuis. Mais bon, les plus jeunes passent un bon moment..... C'est bien le principal. Satisfaire tous les publics.

C'est au tour de LYS de prendre possession de la grande scène. Cela fait 10 ans que Steve Hewitt et ses amis tournent, et le set est bien rodé. Le public ne connaît manifestement pas du tout le groupe, et l'ambiance au début du set va être juste polie. Pourtant les musiciens se démènent et, à force de tout donner ils vont finir par embarquer les gens présents. Changement de plateau pour accueillir AVox pendant que la finale du All Style Batlle Show se déroule devant la petite scène. AVox c'est Virgile et Anthéa Guiost. Frère et soeur. Le groupe développe une musique électro pop rock bourrée d'énérgie. J'avais au la chance de les voir sur scène en première partie de Skip The Use, et ce soir je retrouve Anthéa beaucoup plus à l'aise sur scène qu'elle ne l'était il y a trois ans. Quelle boule d'energie ! Un vrai plaisir de la voir et de l'écouter. Son frère qui officie derrière les fûts ne s'en laissera pas compter et donnera également tout ce qu'il a. Le groupe remportera la mise haut la main, et le public sera tout acquis à sa cause. Un vrai bonheur !

Le public, les photographes, les bénévoles et les responsables du festival vont patienter quelque peu que Josman fasse son soundcheck. Son concert devait commencer à minuit, mais c'est une demi heure plus tard que le rappeur fera son apparition sur la scène diamant. Même son public commençait à s'impatienter et quelques sifflements se sont même fait entendre dans les premiers rangs. Problèmes techniques ? Caprice de tête d'affiche ? Nous ne le saurons jamais. Avec tout ça, nous avons trois titres pour shooter et il est une heure de matin... Monsieur Josman va jouer 75mn... Je ne tiens plus debout.. The Sunvizors ne vont pas commencer leur concert avant 1h45.. J'abdique. Avec regrets.

Troisième jour, déjà. Nous allons rentrer dans le dur. Au sens propre comme au sens figuré. Grosse artillerie rock métal aujourd'hui. Tout commence avec les régionaux de Deadly Vipers. Le groupe distille sa musique puissante et énergique, entre Stoner Rock et Heavy Fuzz, à coup de gros riffs agressifs. la voix chaleureuse et le charisme de Fred, le chanteur, font le reste. Le public, encore clairsemé, se prête au jeu, et l'ambiance est très sympathique. La petite scène accueille ensuite le duo NU. Également originaires de la région, le groupe possède des fans inconditionnels, à l'image de Bess la veille. Les gens ont le sourire en écoutant le folk électrifiée du duo et la voix légèrement éraillée de Nico. La grande scène est enfin prête pour Datcha Mandala. C'est la 17eme fois que je vois le groupe sur scène. Et pour cause, ils sont originaires de Bordeaux. En revanche c'est la première fois que je vais entendre de nouveaux titres qui seront présents sur le nouvel album, album qui va sortir d'ici quelques mois. Les garçons seront égaux à eux mêmes. Du rock seventies, un peu de stoner, des sonorités hindoues, la musique des Bordelais est multi culturelle. Nico a fait beaucoup de progrès à la voix, particulièrement dans les aigus, Jeremy est toujours aussi agressif avec ses guitares, tout en ayant beaucoup de sensibilité dans son jeu, JB derrière les fûts se lâche beaucoup plus qu'il y a quelques années. Le public, familial, fût d'abord curieux, puis a fini par se lâcher quelque peu. Un vrai plaisir de les voir pour une fois en dehors de leurs terres, et de les croiser backstage ensuite. Retour sur la petite scène pour se délecter du set de Oceanic Memory. J'avais adoré leur concert l'année précédente aux Déferlantes de Argelès sur Mer. Il en sera de même ce soir. La pop atmosphérique du trio me fera encore vibrer. Leur musique transporte les spectateurs. On s'envole avec eux, et nous partons là haut... Loin. Ce fût encore superbe.

Place au gros morceau de la soirée. Le public est là pour lui, le public l'attends depuis le début de l'après midi. Lui c'est Bertignac, Louis Bertignac. L'Ex Téléphone va distiller un set dont il a le secret. Un concert agrémenté de pas mal de reprises cultes de l'histoire du rock, de morceaux de téléphone, ainsi que de titres tirés de sa carrière solo. Aucune surprise. Formule trio, guitare basse batterie. Du grand classique, mais du très très bon, comme d'habitude. Le tout se terminera sur une reprise dantesque de "Immigrant Song" de Led Zeppelin en compagnie de Datcha Mandala, groupe qu'il suit depuis leur rencontre il y a deux ans au festival des Nuits de L'Erdre, et les Bordelais ayant fait la première partie des Insus sur une date au Stade de France.. La tessiture de voix de Nico se rapprochant nettement de celle de Robert Plant, l'effet est garanti. Superbe final.

Au final un super petit festival à l'affiche plus que éclectique. Qu'on aime ou pas certains groupes, le moinds que l'on puisse dire c'est que tous les publics ont été servis. De la soul, du rap, du rock, du métal, de la pop, du folk, un soupçon d'electro.... Ce fût parfait, et nous reviendrons l'an prochain.

Photos et texte : Laurent Robert

Un grand merci à toutes les équipes de Festin' Pia, bénévoles comme organisateurs.

Un merci particulier à Nathalie Ferrer.

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