Izia (+ Feli Xita), Bordeaux, Rocher de Palmer, 2019.11.15

24 novembre 2019

Izia (+ Feli Xita), Bordeaux, Rocher de Palmer, 2019.11.15

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C'est pour le compte de Muzzart (Lien en bas de page) que je me rends au Rocher de Palmer ce soir là. Izia en est à son quatrième album, et depuis le précédent opus, "La Vague", sorti en 2015, elle a opéré un virage à 360 degrés. Et c'est encore le cas pour le dernier bébé, "Citadelle". Fini les grosses guitares rugissantes, les vociférations à la Janis Joplin. Place à une certaine pop electro, très en vogue depuis que des groupes comme The Do et bien d'autres ont enclenché la machine. Et force est de constater que ça lui va plutôt pas mal à la miss. Et c'est d'ailleurs un Rocher de Palmer rempli comme un oeuf qui s'apprête à accueillir mademoiselle Higelin. Mais avant ça, il y a une première partie assurée par le duo Feli Xita. Ce groupe, c’est l’histoire d’un frère, Zac, qui s'attelle à la batterie et d'une soeur, Joséphine, qui chante doucereusement. Leur musique a une base electro samplée, mais saupoudrée de sonorités ensoleillées venant de tout le pourtour méditerranéen. Un vrai rayon de soleil. Le duo aura environ quarante minutes pour nous proposer une prestation très.... sautillante. Joséphine est pétillante, elle n'arrête pas de danser, sauter. Quelle énergie ! Tout est sincère chez cette chanteuse à la voix cristalline. C'est un véritable hymne à la joie, au désir, à la liberté. Elle est juste... libre. Le single "Nunuages", torride et moderne, est une explosion de sensualité. Le public ne s'y trompe pas et fait un accueil plus que positif au groupe Nicois, dont c'est le premier passage dans la capitale Girondine.

Le changement de plateau s'effectue rapidement, et ça c'est plutôt appréciable. Lorsque Izia arrive sur scène, elle est tout de suite acclamée par le public. Son public. Il y a vraiment une alchimie entre l'artiste et ses fans. Mais lorsque les premières notes de "Dragon de Métal" commencent, un silence respectueux vient s'emparer de la salle. Elle enchaîne sur "Trop Vite", Et là, on entend la petite pointe de rock qui pointe son nez, mais par intermittence. Suit "Sous Les Pavés", nouveau titre aux influences assez électro, voir un peu disco. Les jeux de lumières accentuent l'ambiance avec du bleu et du mauve. La chanteuse ne déroge pas au punch qui est le sien et qui fait partie de tout son être. Elle occupe toute la scène à elle seule, de gauche à droite, elle est partout. Elle court, elle saute, elle gesticule. Voilà la Izia que l'on connaît. Le public est à l'unisson derrière la star. Composé de jeunes enfants en passant par des adolescents fêtards, jusqu'aux jeunes sexagénaires, et de l'étudiant coincé à la jolie punkette révoltée, le public, donc, respecte le moment, uni avec la chanteuse. L'intimité entre cette dernière et son public se crée instantanément. Cela en devient très émouvant. Izia, comme à son habitude, emmène avec elle une grande bouffée d’énergie positive. Elle a gardé son look de rockeuse avec une combinaison noire, une veste à pois, bottines à talons. Comme à son habitude elle arbore un grand sourire, du moins dans les moments où ses cheveux ne lui cachent pas le visage. Izia rayonne et transmet son bonheur à tout le monde.

Izia est aussi une artiste au franc parler. Elle peut aussi bien balancer des pics à un spectateur lourdingue, tout comme être très émue et touchante. C’est après le 3ème morceau que l'on va s'en rendre compte pour la première fois de la soirée. Au premier rang, une petite fille lui a fait un dessin et, profitant du fait que la chanteuse soit proche d'elle, lui donne en main propre. Izia est très touchée mais, certainement par pudeur, ne peut s'empêcher d'ironiser sur la "beauté" de l'oeuvre, avant de remercier la jeune fille. Mais tout cela reste d’une sincérité extrême et d’une gentillesse absolue. C'est un joli moment de tendresse entre la chanteuse et cette jeune fan. D'ailleurs, à plusieurs reprise durant le concert Izia aura la voix chevrotante en s'adressant à ses fans. Émue et à fleur de peau.

La température monte encore lorsqu'elle revient aux basiques avec "Let Me Alone", tiré de son tout premier album. Le bouillonnement au sein de la foule se fait sentir, comme une cocotte-minute prête à exploser. Dégoupillage total et ambiance bien rock'n'roll. Le public chante le refrain avec Izia. La complicité, toujours... Izia profite du morceau suivant, "Sunset", pour faire passer un premier message en disant "Que l'on peut très bien lier le vieux et le neuf". Je pense que le message fait référence à ces différents albums, et de son passage d'un rock brut à un propos beaucoup plus pop rock electro. Car oui, Izia a changé. Izia est changée. D’une jeune rockeuse longtemps comparée à Janis Joplin (Toutes proportions gardées bien sur) elle est passée à une artiste beaucoup plus réfléchie, avec des textes souvent plus profonds. Qu'on aime ou pas, Izia s’affirme ainsi et s'en trouve beaucoup plus épanouie. Elle prendra même sa guitare, fait rare, pour un unique morceau, tiré du premier album. "Penniciline" est lancé et va ravir les fans de la première heure. Une personne au fond de la salle lui réclame "Disco Ball", mais la belle lui répond avec beaucoup d 'humour en lui disant que "Elle a quatre albums maintenant, alors on va jouer un peu autre chose et on ne peut pas tout faire". Autre temps fort de la setlist, le morceau "Sugar Cane". La chanson est une balade à la voix puissante, mais parfois éraillée, comme sait si bien le faire la chanteuse. Le morceau est très "sensuel". Par contre, petit bémol avec le public Bordelais qui, malgré les "cchhuuttt" balancés par certains, parlait trop fort pendant ce magnifique moment. Puis la chanteuse se lance dans l'interprétation des titres "Chevauchée" et "Esseulés". À l'origine ces deux morceaux sont interprétés sur disque avec Jeanne Added et Dominique A. Ce sont donc des versions remaniées auxquelles nous avons droit ce soir...

Mais voilà déjà le moment du rappel et, de retour sur scène, les premières notes du morceau suivant semblent tout de suite bien familières. C'est "Vivre ou Survivre" de Daniel Balavoine, joué dans une version ralentie et plus pop ! Mais même avec ces changements la magie opère et le public chante à tue tête. À la fin du titre, Izia en profite pour remercier son public. Nous la sentons sincèrement émue. Sa voix semble terriblement serrée et tremble même parfois. Le set s’achève avec l’émouvant "Que tu Saches". Ode à la vie, avec ses malheurs, ses joies, ses difficultés et ses bonheurs. Parfait pour terminer la soirée, et c’est le coeur serré que le public voit les lumières se rallumer après quela chanteuse soit restée de longues minutes sur scène a remercier ses fans, le coeur serré et, toujours, la voix chevrotante.

En tant que grand admirateur d'Izia, je suis arrivé ce soir avec un certain a priori. J'étais très fan de ses deux premiers albums et de ses concerts à cette période là. Je l'avoue j'ai très peu écouté son nouvel album, ni le précédent. Un changement radical qui, je l'avoue, m'a perturbé. Mais je voulais approfondir la chose en assistant à un concert de la tournée. Izia a toujours été attachante, spontanée, sensible. Maintenant qu'elle s'est assagie, elle laisse aussi entrevoir ses fêlures et se dévoile toujours plus, mais différemment. La maturité de la chanteuse lui a permis de se poser, d'écrire des textes plus profonds sur des thématiques différentes. Qu'on apprécie ou pas son virage musical, son changement d'univers, force est de constater qu'elle est toujours aussi virevoltante sur scène. Toujours aussi vraie. Toujours aussi positive. Contagieusement positive. Nous aurons certainement encore l'occasion de la croiser sur cette tournée, les festivals d'été n'étant pas si loin que ça... Et ce sera toujours avec grand plaisir.

Photos & Texte : Laurent Robert

Merci beaucoup aux équipes du Rocher De Palmer pour l'accréditation.

Merci beaucoup à Muzzart et plus particulièrement à Joseffeen.

GALERIES PHOTOS

FELI XITA

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IZIA

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SETLIST

IZIA

Dragon De Metal
Trop Vite
Sous Les Pavés
La Vague
Let Me Alone
Sunset
Calvi
Les Sentiers
Chevauchées
Reptile
Sugar Cane
Penicilline
Esseulés
(encore)
Vivre Ou Survivre
Idole
Que Tu Saches