Aywa, Bordeaux, La Guinguette Alriq, 2020.08.15

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Enfin !!! Rien à se mettre sous l'objectif depuis des mois.... Depuis ce funeste 15 Mars et le début du confinement.... Nous avions cru, beaucoup trop vite d'ailleurs, que le déconfinement sonnerait le nouveau départ des concerts live. Que nenni ! Les salles vont rester fermées encore un petit moment manifestement... Et quel bonheur de trouver quelques dates par ci par là cet été. À Bordeaux c'est la Guinguette Alriq qui organise chaque soir quelque chose. Une représentation théatrale, un concert, une soirée flamenco. Le tout en exterieur, et assis. Les personnes qui restent debout et se déplacent doivent garder le masque. C'est d'ailleurs le cas de votre serviteur, tout comme la semaine précédente lors de la soirée flamenco. Mais quel bonheur de pouvoir enfin faire à nouveau des photos de concerts... Quel plaisir. Je serais même tenté de dire quelle jouissance. Si je suis là ce soir c'est pour le compte du blog Muzzart, pour lequel je fais régulièrement des photos. Et sur scène c'est le groupe Montpellierain Aywa qui vient nous rendre visite. Rien que de voir leur sourire au moment de monter sur scène, on comprends tout de suite que pour eux aussi, cette soirée est spéciale. Comme une renaissance. C'est la deuxième fois que je vois le groupe sur scène après leur prestation aux festival des Déferlantes à Argelès sur Mer, en Juillet 2019. J'avais tellement apprécié leur concert en Occitanie, que je n'ai pas hésité une seconde à demander une accréditation.

Le groupe est né de la rencontre entre 5 musiciens issus d’horizons musicaux multiples, et tous poussés par la même volonté d’explorer, et surtout de développer de nouvelles sonorités, créant ainsi une ouverture sur le monde qui appelle au rassemblement et à la danse. Ils définissent leur musique comme étant du "New Maghreb sound", et cela représente parfaitement ce métissage musical réussi. Ce sont des mélodies alliant rock, world et musiques orientales. Le tout joué dans un style très métissé, le raï partant à la rencontre du reggae et du jazz, le tout proposant un mélange étonnant et détonnant. Cette identité musicale singulière qui invite au voyage en Méditerranée, en Afrique, et sur les routes de l’Inde ainsi que de l’Andalousie, est une création où communient avec ardeur saxophone, flûte traversière, guembri, derbouka, tablas, batterie, guitares et basse électrique, entrainant la montée en puissance d’un chant envoutant. Captivant. Dans ses textes, Adil défend un message de paix, d’espoir, mais aussi de contestation, le tout dans une ambiance parfois intimiste et hypnotique, soutenue par les débordements d’une transe communicative et surtout irrésistible. Lorsque le groupe monte sur scène, vous avez immédiatement le sourire et l'envie de taper du pied, de danser, voire de vous laisser porter et de rentrer dans un monde parrallèle en état de transe absolue. Et ce sera le cas pour quelques uns ce soir, car malgré le fait que l'avant de la scène soit en configuration assise, beaucoup de gens, debouts sur les côtés de scène, partent pour un long voyage, très lointain... Vers des contrées inconnues. Car dans la tradition gnawa, la Lila ("nuit" en arabe) est un rituel de transe qui vient apaiser ou soulager les esprits. Chants, musique et danse y sont fondamentaux, Et Aywa pousse son audience vers un tourbillon saisissant et libérateur venu de l'esprit de la tradition gnawa. 

L'orage menace pourtant la soirée. Le concert est maintenu, mais avancé de une demi heure. Comment aurait il été possible d'annuler ce qui se veut festif après des mois de disette... Adil, chanteur et membre incontournable du groupe, change d'instruments presque à chaque morceau. Aussi à l'aise avec son ngoni (guitare traditionnelle, instrument à cordes originaire du Mali. C'est aussi un terme désignant plusieurs instruments similaires qui sont soit des luths, ou des harpes-luths) que avec ses karkabou (Utilisées dans la musique gnawa pour accompagner le chant, le gembri, et le tbal, ces castagnettes en fer forgé sont pourvues de lanières de cuir dans lesquelles le musicien vient glisser ses mains). Les musiciens n 'ont que faire du vent qui souffle et n'ont d'yeux que pour leur public et l'émotion qu'ils ressentent. L'émotion qu'ils arrivent a faire passer à travers leurs notes, leurs chants... Une heure et demi de bonheur absolu. Le public mettra d'ailleurs du temps à atterir. Ne ratez pas leur venue si ils passent vers chez vous. Vraiment. Nous, ils nous tarde déjà qu'ils repassent dans le coin... 

 Photos & Texte : Laurent Robert

Merci beaucoup à Muzzart et plus particulièrement à Joseffeen.

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MUSICIENS

Adil Smaali : Chant, ngoni, karkabou
Damien Fadat : Flûte traversière, chœurs
Théophile Vialy : Guitare électrique, choeurs
Guilhem Chapeau Centurion : Basse, tablas, chœurs
Damien Hilaire : Batterie, choeurs

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