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R.P.C (REPORTS-PHOTOS-CONCERTS)
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16 février 2016

Interview Chunk ! No, Captain Chunk !, Bordeaux, I.Boat, 2016.01.31

Chunk bandeau

Le 31 Janvier dernier Farah était à l'I.Boat de Bordeaux afin d'interviewer et de shooter les jeunes Français de "Chunk ! No ,Captain Chunk !" qui étaient en pleine tournée européenne. Bertrand, le chanteur, fut d'ailleurs extrêmement bavard, ce qui donne une interview fleuve mais fort intéressante. Le soir même la cale de l'I.Boat était prise d'assaut par une horde d'adolescents avides d'en découdre avec le groupe..  
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Bertrand Poncet, CNCC, Bordeaux, I

R.P.C : Je voudrais revenir aux origines du groupe, Au départ, c'était un délire de potes, ou aviez vous déjà dans l'idée de créer un projet sérieux ?
Bertrand Poncet : non, c’était vraiment un délire de potes, en fait  à la base c’était presque une blague, nous étions juste une bande de potes, enfin on avait fait quelques soirées ensemble et puis c’est vrai que nous étions liés par la musique, et nous avions tous eu des groupes auparavant, des groupes séparés, parce que moi avec mon frère on vient d’Annecy, une petite ville des Alpes, alors que les autres étaient de Paris, on avait des groupes chacun, et nous deux, une fois montés à paris, c’est vrai que la musique nous manquait trop, et donc voilà on a rencontré Paul, Mathias, et à l’époque c’était Jonathan (Donnaes - batteur ), donc ça n'était pas le même batteur, et puis ouais, vraiment un délire de potes, et au final c’est toujours un peu le cas donc c’est cool.
R.P.C : Donc ça va vous avez gardé cette bonne ambiance ...
Bertrand Poncet : Ouais, nous ne sommes pas le genre de groupe monté de toutes pièces, nous n'avons pas réfléchi à qui allait être le meilleur musicien ou des choses comme ça. Nous c’était vraiment… enfin comment dire, la musique était importante mais c’est vrai que la part de fun est toute aussi importante, et en fait ce qui est cool c’est que c’est toujours le cas encore aujourd’hui, nous sommes toujours cette bande de potes qui s’amuse à travers le monde. 
R.P.C  : Oui je trouve que c’est une ambiance qui se ressent sur scène...
Bertrand Poncet : Oui, après certains diront que nous ne sommes pas pros, ou des trucs comme ça, mais c’est vrai que… j’sais pas, si on enlève à un groupe le côté fun et le côté amis, potes, soirées, délires et tout ça, on passe à coté d’une vraie cohérence, une vraie dynamique de groupe et du coup, si c’est pour faire un groupe juste pour faire de la musique, j’sais pas c’est un peu triste, non ? (Rires) 
R.P.C : Le nom du groupe vient du film "The Goonies". Qui a eu cette idée géniale ?
Bertrand Poncet : Je pense que celui qui a décidé de ça, ce devait être Paul, notre guitariste, qui est un grand fan du film. Et puis c’est vrai que c’est un film qui… Comment dire… Qui a un sens pour tout le monde parce c’est vrai qu’on fait partie de la génération qui a grandi avec ce genre de classiques américain, donc voila c’est une petite référence, un petit clin d’oeil lié à un truc d’enfance, après il y a rien derrière, c’est juste comme ça. (Rires)
R.P.C : Si tu devais être un Goonies, lequel serais - tu?
Bertrand Poncet : Alors moi je serais…. Je serais… Je serais Chunk je pense.. ouais (Rires)
R.P.C : Le premier album "Something For Nothing" sorti en 2009 en France, a été réédité en 2011 lorsque vous avez signé sur le label Américain "Fearless Records". Lors de cette réédition vous avez changé la pochette, sorti deux titres pour les remplacer par un troisième, était-ce de votre propre chef ?
Bertrand Poncet : Oui on a changé beaucoup de choses, on a rajouté deux titres et donc on en a enlevé deux, même plus je crois. Ça, c’était un choix du label. En fait quand on signe sur un label ils essaient de s’approprier au maximum le matériel qui va avec, ce qui est normal. C’est une procédure tout à fait normale, donc l’album a été remixé, la setlist a été changée, nouvel artwork et tout ça, et encore une fois ça faisait partie du processus, enfin ça allait avec notre signature en fait. C'était le deal.
R.P.C : N'avez vous pas eu peur de perdre un peu les gens qui avaient acheté la première version ?
Bertrand Poncet : Non, au final ça a permis d’agrandir un peu le public parce que c’est l’album qui était sorti par Fearless Records, donc ça a permis d’atteindre quand même un public plus large aux Etats Unis, et même à l’international d’ailleurs. C’est aussi un album qui a fait le buzz par sa pochette à l’époque. Je me souviens de ça. On a encore plein de gens qui se font les tatouages du bateau pirate, c’est cool, et c’est vrai que ça a permis de re-dynamiser le groupe dans une lancée plus professionnelle.Bertrand Poncet, CNCC, Bordeaux, I
R.P.C : Vous avez beaucoup de succès aux Etats Unis, en Asie, vous êtes allés jouer en Australie, vous venez en Europe aussi... Est ce que vous voyez des différences entre tous ces publics ?
Betrand Poncet : Oui tout à fait. Nous, notre public principal c’est avant tout les États Unis, c’est vrai c’est quand même notre premier marché. On est signé sur un label américain donc c’est normal que nous soyons gérés à l’américaine et qu’on fasse des États Unis notre priorité. Pour autant c’est vrai que oui, le public est différent partout. Je veux dire je pourrais même faire une différence entre le public de Lille et celui de Bordeaux, c’est vrai que ça n’a rien à voir. Mais c’est vrai que oui, il y a des publics vraiment atypiques du genre le Japon ou la Russie, où on voit des choses qu’on ne verrait pas dans d’autres pays, c’est assez unique. Moi j’aime bien le public français, c’est quand même notre première tournée française, et c’est vrai que c'est cool. Mais moi ça me fait bizarre parce que je dois faire le show en français et c’est tout bête, mais c’est vrai qu’on fait 200 shows dans l’année et en général il y en a un ou deux en France, et donc par défaut je fais le show en anglais…. Question d'habitude.
R.P.C : Oui d’ailleurs ça me fait penser qu’il y a un magazine qui vous avait reproché de faire le show en anglais en France…
Bertrand Poncet : Ouais ouais ouais, je vois très bien… (un peu énervé ) Je l’ai encore en travers de la gorge… Non bon je peux comprendre que ça énerve, pour autant en faire une critique, bon voilà… Mais c’est vraiment parce que le show, quand je suis sur scène, ça me vient en anglais, et encore une fois, sur deux cents shows en anglais à l’année, je dois en faire un en français, c’est normal que j’ai certains automatismes qui me viennent en anglais. Non mais c’était pas du tout pour prendre les gens de haut, ou je sais pas trop comment ils l’ont pris… Mais bon c’est de l’histoire ancienne, c’était en 2013 ou 2014. 
R.P.C: "Pardon My French" est commercialisé en Avril 2013, votre public anglo saxon a-t'il fait des progrès en Français depuis ?? 
Bertrand Poncet : Ah non absolument pas ! En fait c’était sous l’impulsion de notre label qui nous avait dit qu’ils avaient bien aimé le titre "Pardon my French", donc ils se sont dit qu’on allait faire un truc français, qu’on allait donner des leçons de français, un truc un peu décalé. Ouais bon, après c’était juste histoire de sortir le plus d’insultes en français. Ça c’était le concept que le label avait avancé, bon on l’assume moyennement (rires) parce que bon quand je vois les vidéos maintenant je me dis que ça fait quand même mauvais genre. Ceci dit on est plus dans l’époque "Pardon My French", mais  ça a fait rire et c’est vrai que l’humour un peu potache comme ça les américains ils aiment bien, et tant que ça fonctionne, c’est cool.
R.P.C : Sur cet album le premier single s'appelait "Restart". Est-ce parce que c'était votre premier album véritablement réalisé pour "Fearless Records" ? Un nouveau départ ?
Bertrand Poncet : En fait c’était vraiment un nouveau départ, parce que ce qu’il faut voir c’est que "Something For Nothing" en fait, on l’a écrit au tout début du groupe, c’était vraiment une compilation de vieux morceaux, et en fait il s’est passé pas mal de temps entre le moment où on a sorti cet album, et le deuxième, et en fait il y a eu notre signature et nous avions déjà tourné deux ans aux États Unis et dans le monde entier, et nous n'en pouvions plus de jouer ces vieux morceaux et donc, en fait, nous préparions vraiment un nouveau départ 
R.P.C : Des morceaux qui avaient été écrits sur les routes ?
Bertrand Poncet : Alors on a essayé mais c’est très difficile, c’est pratiquement impossible d’avoir un esprit créatif en tournée juste parce que c’est trop éprouvant. La vie de tournée c’est avant tout une fatigue extrême, tout le temps. Là aujourd’hui ça va, j’ai dormi hier, tous les autres on fait la fête je sais pas comment ils sont encore vivants aujourd’hui (rires). Non mais c’est très difficile, donc on avait demandé à notre label de l’époque, on leur avait dit qu'il allait falloir prévoir au moins 3/4 mois juste pour l’écriture, parce que vraiment on voulait tout miser sur cet album, et donc on s’est mis au travail assez vite, on a commencé à composer vraiment et on s’est concentré uniquement sur ça. On écoutait des trucs à droite à gauche, vraiment c’était notre vie, on faisait H24 pendant pratiquement 6 mois, et au final on est arrivé en studio nous avions juste à enregistrer en fait, on a même pas demandé conseil au producteur, qui lui, en gros, était là : "Cool, vous me simplifiez le travail". Nous sommes très contents du produit fini, enfin à l’époque de "Pardon My French". Oui donc du coup "Restart" c’est le premier morceau de l’album et c’est vrai que c’était assez symbolique, c’était "allez on en remet une couche mais cette fois on essaie d’élever le niveau" parce que vraiment, comme j’ai dis plus tôt, ce groupe à la base, c’était une blague, on faisait ça vraiment pour déconner, on écrivait des paroles qu’on ne pourrait pas chanter aujourd’hui, vraiment. Donc on voulait propulser le groupe à un niveau supérieur.
R.P.C : Jonathan (Donnaes) quitte le groupe le 4 août 2014, il avait envie de se consacrer à sa famille. Vous avez des nouvelles ? Vous êtes toujours en bons termes ? La musique ne lui manque pas ?
Bertrand Poncet : Oui oui, toujours. En gros lui, c’est vrai qu'il était fasciné par les groupes, les tournées et tout ça, et puis bon on a quand même partagé 4 ans de tournées intensives avec lui, donc voilà. Mais c’est vrai que c’était celui qui avait le plus gros diplôme d’entre nous, et en fait avant même qu’on commence à tourner dans le monde entier, il était prêt à avoir sa vie normale, la vie de tout le monde (rires). Et en fait c’est ce qu’il voulait vraiment, donc c’est vrai qu'il y avait une pression qui devait venir aussi bien de sa famille, et puis je pense, de sa volonté personnelle. On sentait bien que la vie de tournée lui pesait, si tu veux en gros, il avait plus ou moins tourné la page, et honnêtement nous, tout ce qu’on peut lui souhaiter, c’est qu’il soit heureux et qu’il fasse sa vie et tout ça, et donc on est très contents pour lui, vraiment. Mais ouais, voilà ça a été une tranche de vie aussi bien pour lui que pour nous. Et donc voilà, là on a Bastien, le Toulousain, depuis maintenant un an, et nous sommes très contents, c’est une sorte de nouveau départ pour le groupe. 
R.P.C : D’ailleurs son intégration s’est-elle bien passée ?
Bertrand Poncet : Carrément ouais, vraiment tout s’est passé super bien, il est super cool, il est jeune et vraiment nous même ça nous a re-dynamisé un peu de voir notre propre groupe à travers d’autres yeux. Parce que c’est vrai que nous, malgré les tournées folles et tout ça, au final, c’est bizarre à dire, mais ça devient une routine, et d’avoir quelqu’un qui découvre le truc avec nous ça permet de donner non seulement un nouveau visage au groupe, nous même ça nous re-motive, c’est vraiment très bien

Bertrand Poncet, CNCC, Bordeaux, IR.P.C : Comment l’avez vous rencontré, comment ça s’est passé ?

Bertrand Poncet : Alors on avait des amis en commun de par certains groupes qui le connaissaient, nous ne le connaissions pas personnellement, mais en fait on l’a découvert et on l’a choisi parce qu’il faisait des covers sur youtube à la batterie, donc on s’est dit "Oh il gère grave !", allez c’est bon, il est un peu beau gosse et tout ça (rires), il a le profil, ça marche, ça roule. Et du coup, c’est par youtube qu'on l'a vraiment découvert...
R.P.C : Au final, comme ça se fait beaucoup aujourd’hui, Youtube est un bon tremplin pour plein de personnes…
Bertrand Poncet : Oui comme ça se fait beaucoup aujourd’hui.. Enfin moi je déteste les réseaux sociaux et tout ça, malgré moi, c’est vraiment pas dans mon intérêt, mais c’est vrai que je dois reconnaître que sans Youtube on aurait peut être pas Bastien dans le groupe, donc...
R.P.C : Vous avez été contactés afin de mettre des titres sur les compilations "Punk Goes Pop 4" et "Punk Goes 90s", comment cela s'est il passé ?
Bertrand Poncet : Alors ce qu’il faut savoir, c’est que toute la série des "punk Goes" elle est faite par notre label, donc en fait nous, du coup, étant sur Fearless Records nous avons la priorité. Et d'ailleurs je ne sais pas si ça se fait encore, j’ai des doutes sur le fait qu'il va y avoir une prochaine compil "Punk Goes"… Mais ces deux fois là c’est notre label qui nous l’a proposé, et après c'est nous qui avions le choix des morceaux, mais attention : ils nous recommandent quand même de choisir parmi une liste (rires). Alors je me souviens plus quels étaient les choix de départ… Je me souviens plus exactement.. mais je me souviens que pour "Punk Goes 90’s" nous avions hésité donc entre "All Star", "Barbie Girl" de Aqua, les Spice Girls... 
R.P.C : "Barbie Girl" reprit d’ailleurs par Rammstein… 
Bertrand Poncet : (Rires) Ouais ouais, alors nous on ne l’aurait pas fait comme Rammstein hein... (Rires). Mais au final "All Stars" était vraiment le meilleur choix qu’on pouvait faire parce que ça colle vraiment à l’image du groupe, la vibe qu’on essaye d’avoir depuis le début, donc je pense que c’était vraiment le bon choix
R.P.C : Sur la première vous faites une reprise de "We Are Who We Are" de Kesha, pourquoi cette chanson là ?
Bertrand Poncet : Alors là, bonne question, je ne m’en souviens pas ! Je crois qu’on avait vraiment dû choisir sur une liste… et… Ah si je me souviens, on voulait faire Katy Perry mais elle avait été déjà prise. On voulait faire TGIF aussi je crois, ou un truc comme ça, mais au final on a pas pu, et "We Are Who We Are", nous n'aimions pas trop le morceau, mais on aimait bien le message qui passait dans les lyrics et le titre. We are who we are : le groupe français parmi les ricains, tu vois, nous voulions un petit peu s’imposer, et au final on s’en est bien sorti, parce que c’est un truc qui a quand même bien fait le buzz, on l’a joué en live pendant pratiquement deux ou trois ans, c’était cool. Bon par contre on ne la joue plus depuis qu’on fait "All Star", on ne peut pas faire deux reprises dans le même set, mais à chaque fois les reprises ça marche, que ce soit sur scène ou sur Youtube, c’est vrai que c’est une bonne vitrine pour tout les groupes. 
R.P.C : Venons en au dernier album "Get Lost Find Yourself". Il a été produit par Kyle Black, c'est la première fois que vous faisiez appel à lui ?
Bertrand Poncet : Alors oui c’est la première fois qu’on travaille avec lui, on l’avait choisi parce qu’on avait bien aimé certains sons qu’il avait pour un groupe qui est aussi sur notre label et qui s’appelle The Color Morale, et on a en plus eu l’occasion de le rencontrer avant même d’entrer en studio parce qu’on avait fait ce qu’on appelle du co-writing sur certains morceaux avec lui. Donc ouais, très cool, ça s’est bien passé. Il y a déjà un an que nous étions en studio, c’était à Los Angeles, c’était une très bonne expérience. Bon après un mois de studio on devient un peu fou, c’est quand même assez éprouvant, mais je pense qu’il faut quand même devenir un petit peu taré pour créer quoi que ce soit, donc ça fait partie du processus créatif, voilà. C’était cool et on est bien contents parce que cet album est aussi une évolution par rapport à l’album précédent, donc ça constitue pour nous encore un degré de maturité en plus pour le groupe. Alors je sais pas ce que sera le prochain, on verra bien.
R.P.C : Vous aviez envie de changer de méthode de travail par rapport à celle que vous aviez avec Joey Sturgis pour l'album précédent  ?
Bertrand Poncet : Ouais voilà c’est ça, en gros nous voulions tenter de nouvelles choses, nous en étions arrivés au point où comme je t'ai expliqué pour "Pardon My French" nous avions vraiment tout donné, nous avions préparé le truc au millimètre près et on s’est dit que si nous nous relancions dans le même travail nous risquions de faire la même chose. Donc on s’est dit "chamboulons le truc et lançons nous un petit peu dans l’inconnu". Donc on a fait appel à des producteurs, on a co-écrit pas mal de morceaux avec eux, et en fait nous sommes arrivés en studio, hé bien nous n'étions pas si préparés que ça. Mais volontairement hein... C’était pas par flemme ou quoi (rires), c’était vraiment que nous voulions arriver en studio et voir ce qui pouvait se passer à travers la magie du lieu.
R.P.C : Justement en parlant de cette évolution, ça a un rapport avec le fait que quand tu chantes tu cries beaucoup moins ?
Bertrand Poncet : Oui, il y a beaucoup moins de cris. C’est vrai que maintenant quand je réécoute "Pardon My French" et que j’entends les cris, je suis un peu, euuuuh... (bruit bizarre). Je ne peux plus (rires), Il fallait qu’on fasse quelque chose qui nous corresponde aussi à nous, on ne pouvait pas faire un truc où on avait l’impression de faire ça à contre coeur tu vois. Ca marche pas, il fallait trouver une bonne alchimie, et c’est vrai que moi je suis assez fier de cet album parce qu’il correspond vraiment au Chunk 2015. Et encore une fois si je pense à Chunk 2016 ou 2017 je commence à avoir quelques idées et je me dis que il y a certains trucs qu’on va faire différemment. 
R.P.C : Au final je trouve que les cris sont mieux placés, c’est à dire que nous avons l'impression qu'ils sont là uniquement lorsque c’est nécessaire. 
Bertrand Poncet : Ouais voilà, exactement. En fait l’idée de "Pardon My French" c’était de faire quelque chose de très extrême, c’était à la fois très pop, avec les refrains à la One Direction, et les breaks en mode vraiment métal. Et là nous nous sommes dit que nous allions peut être nuancer un peu plus et faire un truc un peu plus cohérent. Finalement notre musique a beaucoup plus de cohérence sur ce dernier album, en tout cas c'est mon avis. Après il y a des fans du style… c’est à dire des gens qui vont nous dire que "Ouais mais non "Pardon My French" c’était mieux parce que c’était plus violent"... tu vois. A partir du moment où c’est spontané, ça peut être violent, si ça va avec la musique et avec l’intention, ça marche, tu vois. Sinon non. Sur "Pardon my French" il y a vraiment des morceaux où il n’y a plus de cohérence quoi (rires), c’est vraiment too much, mais ceci dit c’est un style ! Et ça fait aussi partie de notre musique.
R.P.C : Vous avez enregistré à Los Angeles, j'imagine que la photo de la pochette est une vue de la ville prise depuis les collines environnantes ?
Bertrand Poncet : Ouais, alors c’est pas nous qui l’avons prise. On aurait pu, mais non. C’est notre label qui a une équipe de photographes et en gros ils les avaient mandatés pour faire ça. C’est vrai qu’on a eu une question légitime, qui était : "Pourquoi une vue de Los Angeles  alors que nous sommes français ?". Parce que tout simplement le titre de l’album c’est "Get Lost Find Yourself » et c’est vrai que c’est le processus créatif qui a été utilisé pour cet album : Vraiment se perdre pour mieux se retrouver, et c’est vrai que je considère que ce processus là  s'est avant tout passé à Los Angeles, en studio, et donc du coup ça avait plus de sens pour nous de mettre un paysage de là où nous nous sommes mieux retrouvés, plutôt que de faire Paris où nous sommes plus pour dormir lors de nos passages qu’autre choses (rires).
R.P.C : Au niveau des lyrics, tout le monde s'en occupe ou bien c'est ton domaine ?
Bertrand Poncet : Alors moi, bizarrement je ne m’occupe absolument pas des paroles, moi je m’occupe de la musique en fait. C’est vrai qu’il est impossible pour moi d’être créatif sur les paroles, je n'y arrive pas. Si encore je devais composer en français peut être, mais en anglais ça ne me vient pas, j’aurais l’impression vraiment de mettre bout à bout des mots. Du coup on a tenté un nouveau truc sur cet album là. Sur "Pardon My French" c’était mon frère (Eric Poncet, Guitariste du groupe) qui avait écrit, mais sur celui là on a fait appel à un mec qui est l’ancien bassiste de New Found Glory, et lui il était avec nous en studio, il était là, il écoutait et il disait "Moi je vois bien ça et ça",  et puis il allait s’isoler quelques heures et il revenait avec des textes, et genre ils étaient super bons, et tout venait super rapidement pour lui, donc c’était vraiment bien. Je pense qu’on fera encore appel à lui pour le prochain album. Vraiment ça nous a aidé, parce que en tant que Français, on peut peut-être maîtriser l’anglais à fond, on peut écrire des paroles qui sont justes, mais on ne pourra pas écrire des paroles qui seront géniales, tu vois. On peut pas écrire du Shakespeare… Je ne sais pas… On ne peut pas écrire des paroles sublimes, on pourra écrire des paroles qui seront justes, ou peut être copiées sur un artiste, mais c’est vrai qu’en tant que Français c’est très difficile. Du coup là on a préféré se dire, on le confie à quelqu’un d’autre tout en nous mettant d’accord sur les thèmes abordés, c’est à dire je ne voulais pas dire des choses qui n’avaient aucun sens pour nous. En fait on parlait simplement de nos histoires, de ce que nous pensions. On parlait pendant des jours et des jours sur des sujets qui peut-être parfois, nous menaient à rien. Mais c’est vrai que le mec s’inspirait de notre vécu pour ensuite mieux formuler les idées. Il a fait un vrai travail, franchement, c’était très intéressant.
R.P.C : Vous avez été populaires aux Etats Unis bien plus rapidement qu'en France, pays "Non Rock" par excellence, ça vous tiens à coeur d'essayer de percer le marché Français maintenant ?
Bertrand Poncet : Non absolument pas, pas du tout. En fait on a abandonné la France dès le départ, on a eu quelques opportunités avant de signer sur Fearless Records, mais on a juste dit non, parce que c’est un pays qui n’est pas fait pour ça. Nous on est le pays du rap, on a une scène électro qui est immense, mais on est pas du tout le pays du Rock’n’roll, ça ne fait pas partie de notre culture, donc nous avons dit non dès le départ, c’était pas le but. Nous, notre but, c’était de signer ailleurs. Et en priorité dans les pays anglo-saxons ...
R.P.C : Y a t'il des groupes avec qui vous avez partagé la scène et avec qui vous gardez un vrai contact, ou bien une fois la tournée finie.... bye bye... ?
Bertrand Poncet : On a tourné avec tellement de groupes, on a tourné avec nos idoles... C’est fou. Après il y a une différence entre les gens qu’on peut aduler et les gens… Enfin, par exemple quand je vois avec Blink 182, c’est fascinant de tourner avec eux, mais pour autant on ne peut pas être potes avec eux parce que bon, il y a quand même une distance, et ce même avec des groupes qui étaient très accessibles et avec qui on a passé des mois et des mois…
R.P.C : … Comme Yellowcard par exemple ?
Bertrand Poncet : Yellowcard moi, honnêtement, c’est mon groupe préféré, mais humainement ça n'accroche pas, alors que des groupes comme par exemple Chelsea Green, qui est un groupe dont je n'apprécie pas particulièrement la musique, eux ils sont vraiment adorables. Donc voilà. Et on garde vraiment un très bon contact par exemple avec Our last night, un très bon groupe. Nous devions tourner avec eux, ça devait être une tournée internationale, l’Europe, la France, malheureusement ça n'a pas pu se faire. Our last night ça fait vraiment partie des groupes avec qui ça a accroché direct, je pourrais pas te dire pourquoi, il y a eu ça avec beaucoup d’autres groupes. Ce qui est marrant c’est quand on se retrouve sur des gros festivals, nous nous retrouvons tous, c’est petit peu comme si, je sais pas…Comme si nous étions au collège. C'est ça, ça fait un peu cantine de collège, c’est marrant. (rires)
R.P.C : Et ton meilleur souvenir scénique.. ??
Bertrand Poncet : Scénique ? Vraiment je ne sais pas ! Vraiment je ne sais pas ! (rires). Sur les headliners j’ai pas un seul mauvais souvenir, enfin si j’en ai quelques uns, mais c’est plus dû à la fatigue ou les choses comme ça, mais sur les headliners, on essaye de rendre les gens fous du début à la fin. A la fin il faut que ça explose. Je fais rentrer tout le monde sur scène, hier à Lyon, à la fin du concert j’ai slammé de la scène jusqu’au stand de merch, j’ai rien eu à faire, je suis arrivé direct au stand (rires). C’était incroyable. Honnêtement j’arrive même pas à penser à un seul souvenir en particulier, parce que c’est tellement condensé, il se passe tellement de choses en tournée, c’est trop, tout se confond. Ce que je dis à chaque fois, après par exemple un mois de tournée il me faudrait genre 6 mois pour repenser à tout ce qui s’est passé, à faire le dé-briefing dans ma tête et à pouvoir me souvenir de tout, donc la on est encore dans une phase où on tourne beaucoup, et régulièrement, et je te dis une fois que tout sera fini il faudra que je fasse un gros travail de mémoire pour me souvenir de tout ce qui s’est passé. Après en images il y a par exemple un mec au Warped tour US qui avait slammé avec son fauteuil roulant, (rires) c’était marrant. Et nous en plus on est un groupe qui véhicule l’idée de la fête, les gens ils viennent là pour faire la fête, ils sont là pour bouger, on est pas un groupe où les gens sont en mode contemplatif, ils sont là vraiment pour s’amuser, et mon but c’est vraiment de les impliquer dans le show, c’est eux qui font le show, parfois même plus que nous (rires). Je ne peux donc pas te dire un souvenir comme ça avec précision...
R.P.C : Y a t'il des pays où vous rêvez de jouer ? Bertrand Poncet, CNCC, Bordeaux, I
Bertrand Poncet : Alors on a fait pas mal de pays quand même déjà….
T.P.C : Ou alors une ville, ou même une salle de concert
Bertrand Poncet : Je pense que toutes les salles un peu mythiques on les a déjà faites. Bon nous n'avons pas fait le Madison Square Garden ou des choses comme ça, on a pas fait Bercy non plus (rires) et on le fera peut-être jamais, mais en pays, nous allons aller pour la premiere fois en Amérique du Sud, donc Brésil, Argentine, Pérou… Bon des fois ça va être un peu ghetto (rires) mais j’ai bien hâte de voir ça. Mais ceci dit, juste l’année dernière, j’ai calculé, on a joué dans 19 pays différents. Et nous avons fait pour la première fois le Mexique, la Malaisie, les Philipines... C’est vraiment bien parce que ce sont des pays atypiques, par exemple la Thailande, il y a un art de vivre là bas, c’est charmant, vraiment. C’est le genre de pays qu’on aimerait pouvoir visiter plus, ça fait mal au coeur d’être là juste le temps d’une journée, et ensuite re-décoller vers un autre pays, c’est un peu frustrant parfois. Des fois on a des promoteurs qui veulent nous faire visiter, d’ailleurs la plupart, par exemple en Russie, aux Philipines ou au Mexique. Le promoteur, celui qui accueille les groupe, veut faire aimer le pays et la ville au groupe, tu vois, donc il les emmène visiter lorsque c'est possible. Nous adorons ça, on est vraiment contents quand c’est le cas, et qu’on a deux minutes pour vraiment voir la culture locale, manger local, on adore...
R.P.C : Le fait de jouer dans de petites salles ici alors que aux Etats Unis vous jouez dans des endroits bien plus grands… 
Bertrand Poncet : Non, non pas forcément, ça dépend avec qui on tombe. Mais par exemple une salle de cette capacité là (l’i.boat, 250 places ) c’est notre moyenne en headliner. Ça peut être plus, par exemple si on jour à New York ou Chicago, les grosses villes, ça peut être plus
R.P.C : Est-ce qu'on vous propose parfois des sessions pour d'autres groupes ?
Bertrand Poncet : Ça, ç'est de notre initiative personnelle. On pourrait, mais là, moi, personnellement, je suis plus dans l’idée de préparer la suite et j’essaie de développer une activité personnelle dans la production musicale, donc on mixe des groupes à droite à gauche, on produit et on fait du co-writting avec d’autres groupes, et ce qui est cool c’est qu’on fait ça en parallèle avec notre propre groupe, du coup ça nous permet de faire marcher une sorte de réseau. Au final juste avec les tournées on connaît beaucoup de monde dans l’industrie de la musique, du coup on essaye de profiter de tout ça pour nos projets personnels.
R.P.C : Quelle est la question qu'on ne t’as jamais posée et que tu adorerais entendre ?
Bertrand Poncet : Euh… Attends il faut que je réfléchisse… (rires). Je ne sais pas… Je t’avouerais je ne m’attendais pas à celle là (rires). Je sais pas, par exemple un truc du genre…. Euh…(rires), c’est trop vaste ! En fait j’aime bien être surpris sur les questions mais alors celle là je sais pas trop… (rires). Vraiment j’arrive pas à réfléchir sur un seul truc, tout ce qui est en rapport avec l’influence du groupe, sur nos vies personnelles, sur notre conception de la vie et du monde, donc là je vois large, mais c’est vrai que notre vie et notre état d’esprit est clairement pas le même que celui qu’on avait avant qu’on commence à tourner. Juste le fait de voyager c’est quelque chose d’irremplaçable, et c’est quelque chose que je recommande à tout le monde, juste s’élargir l’esprit et voir le monde. Vraiment tout le monde gagnerai à voyager un petit peu plus, à voir du monde. Moi à la base, j’étais destiné à être avocat, j’ai pris la tangente, c’est le moins que l’on puisse dire, et quand je pense à mon projet de vie d’avant je suis maintenant à des années lumière, et je ne reviendrai jamais dessus. 
R.P.C Donc pas de regrets...
Bertrand Poncet : Absolument pas ! J’ai un bagage universitaire, c’est à dire que si il y a une merde dans la vie, je sais que je peux compter dessus, voilà, après tout si je me suis emmerdé à la fac pendant toutes ces années faut bien que ça serve un jour peut-être (rires) mais en tout cas c’est clair, depuis le début je voulais faire de la musique, après je ne pensais pas que je pouvais avoir l’opportunité de le faire professionnellement. Enfin voilà, en tout cas tu vois sur tous les trucs personnels, la corrélation entre tout ce qui est personnel et le groupe, c’est vrai que c’est toujours très intéressant, parce qu’il y a toujours beaucoup à dire. Mais en même temps c’est quelque chose qu’on ne peut pas complètement transmettre parce que la vie de tournée c’est quelque chose d’irremplaçable, quelqu'un nous disait dernièrement "Vous savez; il n'y a pas beaucoup de gens qui ont la vie que vous avez". Mais juste le fait de voyager comme ça...  Pour ça il y a l’armée, donc déjà ça c’est hors de question, et il y a les acteurs... Nous vraiment  on mêle le professionnel à l’agréable, mais ouais c’est unique et irremplaçable, et vraiment si certaines personnes pouvaient expérimenter ne serait ce que un mois de notre vie, je suis sûr que une fois à la maison après cette expérience ils changeraient deux ou trois choses.
Interview et photos de Farah Siblini.
Merci beaucoup à l'I.Boat et particulièrement Pauline pour l'accréditation et la demande f'interview.
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