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R.P.C (REPORTS-PHOTOS-CONCERTS)
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12 janvier 2017

Interview Manu Lanvin au Bootleg de Bordeaux , 08 Décembre 2016.

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LIEN DU LIVE REPORT COMPLET ET DE LA GALERIE PHOTOS EN BAS DE PAGE

 

Nous devions faire l'interview de Manu Lanvin après le soundcheck, à 17h, mais à cette heure là Manu Lanvin et ses musiciens étaient seulement en train de sortir leur matériel du van. Sacrée circulation.... Manu nous donne donc rendez vous une heure plus tard, sur le coup de 18H. Et c'est avec une grande gentillesse qu'il nous a accordé une interview de plus de une demi heure, très intéressante, et ce, malgré un timing serré. Tascam en route, café, sopalin, blues et bonne humeur..... 

 

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RPC : Bonjour Manu, merci beaucoup de prendre le temps de nous recevoir malgré ton arrivée tardive sur Bordeaux. 

 

Manu Lanvin : Je t'en prie, avec plaisir. Alors dis moi tout je suis tout ouïe. Vous voulez boire quelque chose avant ? Coca, café ?

 

RPC : Allez un petit café je veux bien. 

 

Manu Lanvin : Super. Allez allons-y !

 

RPC : Alors, pour revenir au début de ta carrière, est ce que le fait de côtoyer avec tes parents des artistes de renommée nationale voire internationale, (il y avait par exemple des gens comme Paul Personne, Téléphone, Trust...), est-ce que c'est ce qui t'as donné envie de te lancer dans la musique plutôt que d'embrasser une carrière d'acteur comme ton père ? 

 

Manu Lanvin : Ah hé bien écoute,  ce qui est génial c'est que dans ta question il y a la réponse (rires) alors j'ai envie de te dire OUI ! Bien évidemment que de baigner dans un milieu culturel comme celui là, parce que il n 'y avait pas que des musiciens, il y avait aussi des peintres, des comédiens bien sûr, des comiques, des gens qui écrivaient pour des spectacles, alors toute cette folie dans la maison, lorsque elle est transmise, c'est compliqué après de faire un métier classique parce qu'on s'emmerde très vite.

 

Alors après, souvent, il y a des gens qui ont besoin de cette base là, qui ont besoin d'être très cadrés. Mais la vie de musicien c'est une vie de nomade, moi j'ai connu ça très tôt. On a beaucoup bourlingué avec mes parents. J'ai connu mon père, enfin je veux dire lorsque j'étais minot, mon père n'avait pas la réussite qu'on lui connaît aujourd'hui, donc il y a eu des moments tendus dans ma jeunesse. Du style « bon ben là, on peut pas te garder, on va t'envoyer quelques jours chez des amis ».

 

J'ai pu comme ça profiter de ce magnifique arrière pays Bordelais qu'est le Médoc dans lequel j'ai passé une grande partie de mon enfance. Ça m'a permis plein de belles choses. Et cette vie de troubadour, de nomade, m'a plue. je pense que je ne pourrais pas faire ma vie autrement. 

 

RPC : Et cette ambiance quand des musiciens venaient à la maison, c'était soirée grandes discussions, ou plutôt ambiance boeuf ? 

 

Manu Lanvin : Non c'était pas forcément ambiance boeuf. Bon, de temps en temps les guitares sortaient, moi même adolescent, je me rappelle, j'avais le goût de la musique, je faisais un peu de batterie, de claviers, je chantais, je faisais de la guitare.

Je me collais à des mecs qui étaient beaucoup plus confirmés que moi, qui étaient déjà des artistes reconnus, comme Paul Personne, Bernie Bonvoisin et j'en passe d'autres.

 

RPC : C'était intéressant?

 

Manu Lanvin : J'essayais de, comment dire, pas de, euh, enfin, de... Hmmmm. (Silence) J'essayais de voir si j'avais un truc a leur piquer, une idée, une manière de jouer... Si jamais à un moment donné lorsque je faisais quelque chose ils avaient... euh, comment dire, comme un sourire complice, pour me montrer que j'avais raison de poursuivre dans cette voie là quoi. 

 

RPC : Tu avais quel âge au juste à cette période ? 

 

Manu Lanvin  : J'avais 14 ans, 13 / 14 ans environ. 

 

RPC : Super expérience en tout cas ! La meilleure école.

 

Manu Lanvin :  : Ah ça c'est sûr. 

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RPC : Après entre 2000 et 2007, trois albums... Pas vraiment blues ? 

 

Manu Lanvin :  : Lesquels ? Lesquels ? lesquels ? 

 

RPC : les trois premiers, sortis durant cette période...

 

Manu Lanvin :  Ah oui, les trois premiers, oui... Je dois avouer que j'ai eu beaucoup de mal à les réécouter. J'ai aussi beaucoup de mal lorsque les gens me demandent de les signer aujourd'hui. Parce que, euh, comment te dire... Ce sont des albums dans lesquels j'ai fait quelques concessions que je n'aurais pas dû faire...

 

Il faut savoir que dans ce pays là, quand on est un amoureux de la musique américaine, quand on aime le blues, la soul, le funk, tous ces courants de musique authentique on va dire, on est pas très bien compris dans les maisons de disques. Je n'avais peut être pas trouvé les bons interlocuteurs. Parce que à l'époque il y avait encore des labels spécialisés et des maisons de disques indépendantes, mais c'est vrai que les majors dans lesquelles je suis tombé, LA major en l'occurence, n'a pas su comment concrétiser quelque chose, un essai autour de mes aptitudes naturelles on va dire.

 

RPC : C'était un petit peu "on sort ton disque mais il faut que tu fasses ça, et ça ?"

 

Manu Lanvin : Non, non c'était pas ça, mais on te colle un réalisateur qui va rendre les choses genre plus pop quoi, plus mainstream...  Mainstream, j'adore ce mot ... Qu'on utilisait pas à l'époque, mais qui est très utilisé maintenant, aujourd'hui.

 

Bref, tout ça pour dire que effectivement j'ai dû y perdre une identité... En tout cas  quelque chose qui commençait à se façonner, parce que c'est sur le temps, c'est l’expérience des albums qui enrichit et peaufine un artiste.

 

RPC : Et depuis tu as sorti trois albums, environ un album tous les deux ans, c'est un rythme qui te va ? Parce que tu as trouvé ta voie, tu as les idées et on y va ? 

 

Manu Lanvin :  Moi je ne calcule pas hein ! A un moment donné on a du temps de libre, entre les concerts, entre les tournées qui ne s'arrêtent pas pourtant depuis 2012, on décide alors d'enregistrer de nouvelles chansons, quand j'ai une boulimie comme ça, que j'ai envie à un moment donné de... d'enregistrer de nouvelles idées fraîches .. parce qu'on s'épuise un peu a jouer plus ou moins les mêmes morceaux, même si les shows ne sont jamais pareils...

 

Alors à un moment donné, on a envie de nouvelles choses. Moi même j'ai en tête de nouvelles idées, et comme le dit cette petite phrase qui m'amuse toujours : "Balai neuf balaie toujours mieux" quoi ! C'est toujours le nouveau morceau qui vient détrôner les anciens. 

 

RPC : Au cinéma beaucoup de collaborations en tant que musicien, mais très peu de films...

 

Manu Lanvin :  Quelques collaborations, pas tant que ça...

 

RPC : Et très peu de films, même un seul film en tant que comédien je crois ? 

 

Manu Lanvin : ouais... ouais ouuaaiis... Pas grand chose, c'est anecdotique tout ça.... On va dire que c'est anecdotique... 

 

RPC : On t'a proposé, tu as dit "pourquoi pas" ... 

 

Manu Lanvin :  Non non, c'est vraiment anecdotique... c'est une expérience à tenter.. Olivier Marshall est un ami de mon père, il voulait absolument m'avoir dans "Les Lyonnais", parce que voilà .. Il y avait aussi beaucoup de gens qui n'étaient pas comédiens dans les films de Olivier Marshall, il a cette expérience de choper des mecs qui n'ont pas de métier... 

 

RPC : Oui, il a cette façon de filmer qui fait très "amateur".

 

Manu Lanvin :  Et de diriger surtout ! Il te prend comme tu es quoi ! Ça me correspond. Je ne suis pas du tout comédien, j'ai pas pris de cours de théâtre ou ni de quoi que ce soit...

 

Si on me demandait de faire un rôle de composition je pense que je serais incapable de le faire. Donc voilà, tant que je dois jouer le fils de mon père, ça, je sais faire ça...

 

RPC : Est ce que la rencontre avec Calvin Russel en 2007 a été prépondérante pour te diriger vers le style de musique que tu joues aujourd'hui ? 

 

Manu Lanvin :  Bravo !! Ta question donne la réponse. C'est pour ça qu'on peut te répondre par oui ou non à chaque fois ! OUI MONSIEUR !! OUI MONSIEUR !!  OUI OUI OUI !! 

 

RPC : Okay, c'est bon j'ai ma réponse !! (rires) Et est-ce que des blues mans français comme Benoit Blue Boy, Patrick Verbeke, Bill Deraime, même peut être Little Bob, t'ont t'ils aussi un petit peu influencé ? 

 

Manu Lanvin : Oui un peu, un peu. J'écoutais Little Bob à la maison, on écoutait du Little Bob en famille, on écoutait un peu de Bill Deraime, surtout quand il a eu cette ascension avec cette cover de Otis Redding là.. eeuuhh .... Je ne me souviens plus du nom... Bref... On ne connaît que cette facette de lui, c'est dommage. Il a fait plein d'autres choses super intéressantes à côté... Benoit Blue Boy un peu moins.. Tu m'as cité qui d'autre ? 

 

RPC : Patrick Verbeke ?

 

Manu Lanvin : Ah Verbeke... J'ai un énorme respect pour lui, il a une culture de dingue là dedans. Je me rappelle d'une interview, de deux trois trucs avec Paul Personne.. ouais ça fait partie des gens que je respecte énormément. Que je n'ai pas forcément beaucoup écouté .. Mais pour qui j'ai un respect immense ouais.

 

RPC : Et Milteau, Jean Jacques Milteau ? 

 

Manu Lanvin :  Ah ben Milteau, oui bien sur, Milteau... ben ça fait parti des patrons... On a quelques patrons en France, des gens qui sont issus d'une génération ou il fallait vraiment travailler son instrument... Tu pouvais pas faire l'escroc quand tu étais musicien, ces mecs là ils ne pouvaient pas trop le faire... Donc ils connaissent leur sujet. Ce qu'on peut reprocher aujourd'hui, je commence à faire mon vieux réac, je commence à prendre de l’âge, c'est vrai que les gens aujourd'hui qui se lancent dans la musique, ils abordent les choses un peu en surface quoi, ils n'apprennent plus d'instruments, ni quoi que ce soit. C'est con parce que c'est super d'apprendre un instrument et d'en jouer. C'est marrant j'ai l'impression de reprendre des mots de Lemmy qui dans une interview disait "Mais c'est quoi les mecs qui font de l’électro ?" Pourtant j'ai beaucoup de respect pour ces gens là, j'ai beaucoup de potes qui sont dans l’électro, mais qui sont musiciens ! Qui sont musiciens mais qui font de l’électro.. Mais qui sont quelque part musiciens.. Et dans ces cas là ça m'intéresse, leur discours m'intéresse. Parce que il y a un truc à dire, un truc musical quoi. Mais je pense que faire de la musique c'est super lorsqu’on touche les instruments. Lorsqu'on les joue, qu'on les pratique... C'est un énorme kif, c'est un énorme plaisir quoi !!

 

RPC : Et de créer, de créer... 

 

Manu Lanvin  : Aussi oui bien sûr !

1-Manu Lanvin-4RPC : A une époque à Bordeaux, dans les années 90, je ne sais pas si tu as connu le Cricketers ? 

Manu Lanvin :  Le krakatoa ? 

 

RPC : Non non, le Cricketers !

 

Manu Lanvin : Ah non non je ne connais pas …

 

RPC : C'était un tout petit club de blues.... 

 

Manu Lanvin :  Ah oui alors là je connais le comptoir du jazz 

 

RPC : Oui oui, hé bien c'était juste à côté, à une centaine de mètres. 

 

Manu Lanvin :  Ah ok, ok !

 

RPC : Et là il y a tous les plus grands qui sont passés, Lucky Peterson... 

 

Manu Lanvin :  Ah ben voilà, génial, Lucky, tu me parles de gens pour qui j'ai beaucoup d'admiration. Bon Lucky n'est plus là, mais bon... mais non qu'est ce que je dis, Lucky est encore là, je confond avec euh... je pensais à Luther Allison, mea culpa..

 

Mais ça fait partie de tous ces mecs qu'on a vu énormément en France et en Europe, et qui nous ont donné des portes d’accès... qui nous ont donné envie de nous intéresser d'un peu plus prêt à cette musique.. 

 

RPC : Après la fabuleuse soirée que tu avais vécu au festival de Montreux, ta rencontre avec Quincy Jones, le marché Américain est quelque chose que tu as envie d'essayer de développer ? Il y a des contacts ? il y a quelque chose pour essayer de tourner plus par là bas ? 

 

Manu Lanvin :  Oui, bien sûr ! Bon, ceci dit, bon, il faut rester très sage, garder les pieds sur terre. C'est quand même très très compliqué de leur faire à eux, hein... Cette musique là ils naissent avec, ils vivent avec au quotidien, c'est leurs parents qui écoutaient ça en boucle... Tu allumes la radio ... Il y a tout.

 

Enfin moi je mets au défi quiconque de leur faire quoi.. Je me rappelle, on se baladait, dès qu'on arrive à Memphis, n'importe où, quand tu te ballades dans le Mississippi, en Louisiane.. Sans déconner, tu mets la radio, tu découvres des trucs, ça défonce quoi !!! Alors du coup c'est culturel. Alors même si tu n'es pas prédisposé à la base à devenir musicien, ou si tu n'as pas du tout envie de l'être, la culture tu l'a quoi, obligatoirement !

 

Et donc ils ont un pas d'avance sur nous, et même plusieurs. Maintenant ce qui est intéressant c'est d'avoir été accepté quand même dans ce milieu là. C'est à dire, euh, Il y a des grands noms hein, Quincy Jones il ne m'aurait pas invité pour rien, Steve Jordan, parce que j'ai pu me coller quand même à Steve Jordan, qui est quand même le batteur de Chuck Berry, et de Keith Richards quoi.... Bon si ils t'acceptent et tout ça, à toi de faire tes preuves, mais c'est que, ben... C'est sur que ça fait du bien après quand tu viens en Europe. Tu te sens fort, tu te dis bon, ok, j'ai pas le niveau des mecs qu'on a dans notre ligne d'horizon quoi, en se disant que c'est des modèles à atteindre, mais on peut se dire que bon, on n'est pas ridicule, donc ça fait du bien, Mais il faut rester humble, c'est beaucoup de travail. C'est beaucoup de collaborations aussi, qui enrichissent aussi le style de jeu de quelqu'un. Maintenant évidemment, je vais aux États Unis avec grand plaisir, mais on a déjà l'Europe, c'est pas mal ! Un beau terrain de jeu.

 

Beaucoup de ricains aiment venir en Europe... Il faut savoir que malgré tout c'est une musique qui se meurt aux États Unis, il y a quelques, comment dire, quelques leaders, comme Bonamassa, John Mayer, qui essayent de démocratiser cette musique là, parce que ils font beaucoup de choses, mais il n y en a pas beaucoup. Ça se meurt. C'est pour ça qu'ils viennent beaucoup en Europe. Nous on est friands de cette musique là.

 

RPC : Et tu as des contacts avec des gars comme Fred Chapellier qui a tutoyé aussi le marché Américain ? 

 

Manu Lanvin :  Oui. Fred Chapellier je l'ai croisé. Te dire que je le connais ce serait mentir...

 

RPC : Vous avez pu échanger sur vos expériences là bas ? 

 

Manu Lanvin : Très peu, très peu. On a dû échanger trois quatre phrases, toujours très cordiales, mais on n'a pas encore eu le temps de se poser. On se voit sur des festivals, on se croise rapidement, lors d'invitations en commun. Mais ça fait partie des gens pour qui je dis chaque fois la même chose, c'est un sacré guitariste quoi. Très agréable à voir jouer, rien que de le voir on apprend. 

 

RPC : Et au niveau du public, même si les gens devaient être curieux de voir un petit frenchie débarquer, tu as senti des différences entre le public Européen et Américain ? 

 

Manu Lanvin :  Oui ! Ils sont plus réactifs ! Très réceptifs. C'est à dire qu'en fait ils connaissent les codes, donc très vite ils savent participer, ils sont un peu moins coincés que les Français. J'entends, ils sont moins coincés lorsqu'ils sont à jeun ! (Rires) Alors que les français se décoincent très vite avec deux verres, d'un seul coup tu arrives à les emmener où tu veux, tu arrives en tout cas à faire en sorte qu'ils participent avec toi.

 

Ça veut pas dire qu'ils n'aiment pas, mais c'est important quand la communion se fait. Là bas, à jeun, à 11h du joues à la ABC, à Memphis, qui a une compétition ou tu dois commencer à jouer à 11h,  les gens ils sont déjà dans le truc.

 

Ils peuvent l'être, ils participent. Si ils doivent crier, chanter, ils le font. En France si ils doivent participer, il leur faut deux verres. On devrait faire ça d'ailleurs, avec le ticket d'entrée on leur colle deux verres dans la tronche, et on pourrait commencer le concert d'entrée de jeu.

 

RPC : On va en parler à Cyril, le patron du Bootleg. Ton dernier album, "Blues Booze & Rock'N'Roll", tu as collaboré avec Neal Black avec qui tu t'entends très bien, avec Ezra Brass aussi, tu les connais tous les deux depuis très longtemps...

 

Manu Lanvin :  Longtemps non. Ezra oui, on a fait quelques collaborations, ça fait déjà deux trois albums sur lesquels nous bossons ensemble. Neal Black j'ai beaucoup joué avec lui, on est parti un peu en tournée. En fait sur cet album c'est vraiment la première fois qu'on collabore ensemble. 

 

RPC : Et cette collaboration c'était ensemble dans le studio, ou bien vous vous envoyez les parties a jouer ??

 

Manu Lanvin : Non, il est venu, on a déchiffré les choses ensemble, on s'est parlé de ce dont nous voulions causer dans nos chansons, et après , voilà, je lui ai laissé deux trois heures. Il écrit vite, c'est un super songwriter, il est très réactif, c'est très agréable de travailler avec Neal Black.

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 RPC : Tu as des invités également sur l'album : Mike Lattrell à l'orgue, Bako Mikaelian aux harmonicas... Tu les connaissais déjà avant ? On te les a présentés ? 

 

Manu Lanvin :  Mike Latrell bien sûr, puisque c'est le clavier de Popa Chubby, enfin c'était le clavier de Popa Chubby... De Neal Black, c'est un mec avec qui j'ai déjà joué. Et donc, ça répond juste à des envies de couleurs sur certains titres. Comment dire, de parties d'orchestre traditionnel. Et les parties d'orchestre traditionnel c'est bien de les faire jouer par des mecs qui ont le talent pour les jouer bien quoi !

 

Moi je suis un piètre harmoniciste, un piètre pianiste, et donc là j'ai voulu confier cette partie du job, ce sont juste des petites couleurs hein, c'est pas prédominant dans les morceaux, dans les arrangements, mais ça fait son travail, c'est utile pour cet album là, et donc je fais appel à des gens dont je connais le travail, pour qui j'ai du respect quoi !

 

RPC : Le morceau "JJ Cale On The radio", bel hommage...

 

Manu Lanvin :  Merci... 

 

RPC : JJ Cale c’est quelqu'un que tu as beaucoup écouté ? Que tu estimais ? 

 

Manu Lanvin :  Beaucoup écouté oui, comme nous tous je crois...

 

RPC : Il t'a influencé musicalement parlant ? En terme de jeu de guitare ? 

 

Manu Lanvin :  .... Influencé je sais pas, même si il fait partie de tous ces artistes que j'ai beaucoup entendu malgré moi quand j'étais petit. Que j'ai absorbés, qui sont dans l'inconscient collectif... Dans mon inconscient à moi également.

 

Je pense à des morceaux comme "Cocaïne", "After Midnight".. C'est des trucs, je veux dire, tout le monde connaît ces morceaux, quoi. On ne sait pas de qui ils sont, on ne sait pas qui c'est, mais tout le monde les a entendus. Cette voix, un peu comme ça, légère, voilà, c'est une inspiration au voyage JJ Cale, on se voit déjà sur une route en plein Arizona, en direction du soleil couchant. Il y a ça qui me plaît. Ça me parle.

 

Et je devais, enfin on a essayé de me faire rencontrer JJ Cale avant qu'il ne soit plus. Par l'intermédiaire du patron du Cahors blues festival, et malheureusement cette rencontre n'a jamais pu avoir lieu, parce que, voilà quoi, j'ai jamais pu prendre l'avion pour aller là bas...

 

Et c'est marrant mais dans la foulée de cette envie de le rencontrer, malheureusement il avait déjà ses problèmes de santé et il est parti. Alors voilà, je sais pas, j'avais envie de lui faire un petit hommage à ma manière, même si je ne l'ai jamais rencontré. Ça répondait bien à l'état d'esprit qu'a ce morceau qu'est "JJ Cale On The Radio", qui est l'histoire d'un mec qui prend la fuite, qui prend la tangente, qui a besoin de se tailler la belle. Et je trouvais que sur un morceau de JJ Cale c'était bien. 

 

RPC : Lorsque j'ai écouté les deux titres "Six Blind White Horses" et "Soul Revolution", ton jeu de guitare sur ces deux morceaux m'a instantanément fait penser à celui de Stevie Ray Vaughan...

 

Manu Lanvin :  Hé ben dis donc.... 

 

RPC : M'a fait penser hein.. Restons humbles... (Rires) Après tu vas choper la grosse tête... 

 

Manu Lanvin : (Rires) "Six Blind White Horses", ouais, euh, moi c'est pas forcément la référence que j'aurais retenue... et ? Lequel est-ce que tu as cité en second ? 

 

RPC : "Soul Revolution"

 

Manu Lanvin : "Soul Revolution", ouais ouais.... C'est du riff, c'est du riff... C'est très dans une tradition du one man band finalement cette manière de riffer... Après elle est très orchestrée, parce que j'ai aussi basse batterie, plus un pianiste sur "Soul Revolution" et orgue sur "Six Blind White Horses", mais c'est très dans une tradition picking un peu naïf quoi, voilà, c'est très dans l'esprit des guitaristes du delta, qui s'accompagnent d'une manière un peu hypnotique, qui tournent autour d'une ritournelle et ne là lâchent plus, quoi. Je dirai que c'est plus ça. Mais bon, Stevie Ray Vaughan, je prends quoi, je prends....

 

RPC : J'imagine ! L'orage que l'on entend au début du titre il était là, et tu t'es dit, tiens on va l'enregistrer... On va le mettre... 

 

Manu Lanvin : Non non, ça raconte l'histoire de cette chanson. ça raconte l'histoire de cette chanson. 

 

RPC : C'était réfléchi avant...

 

Manu Lanvin : Même pas réfléchi avant, mais réfléchi après ! Après que le morceau soit enregistré. Tu sais quand tu fais la liste des titres que tu vas mettre sur l'album, à un moment donné tu essayes de raconter une histoire qui se tienne finalement : c'est une histoire un album.

 

Tu sais, on fait pas un truc aléatoire, tiens allez on va mettre ça comme ça, tous les morceaux comme ils se tiennent et ce sera celui là le premier... On essaye de créer une espèce de truc logique et ce morceau, "Six Blind White Horses, était pour moi une belle entrée en matière,  elle a apporté un climat et j'ai renforcé ce climat par cet orage... 

 

RPC : En tout cas c'est un superbe morceau pour ouvrir l'album, on accroche tout de suite...

 

Manu Lanvin : Merci, merci beaucoup. C'est top. 

 

RPC : La Photo de la pochette j'ai cherché un peu sur le net pour savoir quel était le photographe...

 

Manu Lanvin : Eric Martin... C'est un photographe avec qui je travaille beaucoup. C'est lui qui a fait mes trois dernières pochettes. Et qui a même fait la dernière pochette de Calvin Russel, c'est comme ça que nous nous sommes rencontrés d'ailleurs.  Et donc il a fait la photo de cet album, et c'est bien moi sur la pochette, j'ai bien le diable tatoué dans le dos...

 

RPC : C'est ça, tu as fait un pacte avec le diable comme Robert Johnson... Ok, tu réponds aux questions avant qu'on ne les posent... Je note...

 

Manu Lanvin :  C'était prévisible ... (rires)

 

RPC : "Are You There" est un morceau acoustique, "She's Da Bomb" part plutôt vers le rock. De bien varier les styles de titres ça permet sur scène de t'amuser un petit peu plus ??

 

Manu Lanvin : (Rires)

 

RPC : Ok ok, j'ai répondu à la question avant toi... (Rires)

 

Manu Lanvin :  Ouuaaaiisss, varions les plaisirs, varions les positions comme en amour, tu vois, quoi, comme dans le sexe ! pas vrai ? Si tu restes sur le même mode tout le monde s'emmerde ! (Rires)

 

RPC : Ce que je veux dire c'est que parfois certains musiciens aiment bien sortir un album concept, allez, là on va sortir un truc acoustique, là un truc bien rugueux.... Toi non tu préfères varier sur le même album. 

 

Manu Lanvin :  Ouais ouais, effectivement ! Peut être, je te cache pas que peut être un jour, on va aborder la thématique de cette manière, style "Allez, là on fait un album uniquement acoustique et tout". Mais ce qui me plaisait beaucoup, là, tu vois... Moi, je ne me donne pas de règles. Parce que tu vois, si je suis dans une logique de me dire que là, je sors un album que acoustique, déjà je suis dans un cahier des charges qui me prend le chou.

 

Donc je me dis : "Faisons les morceaux comme on a envie de les faire" Tout simplement. Après quand on a la trame on essaye de trouver les arrangements, le costard qui lui va le mieux à cette mélodie. Au début ça part toujours d'une formule guitare / voix, c'est vrai, et ça pourrait ne rester que guitare et voix. Mais après on décide de.... C'est intéressant la production musicale. Moi ça m'intéresse. je te dis ça parce que bon, moi j'ai un studio, alors c'est vrai qu'on a ce confort là,  on tente des choses. Et de temps en temps on se dit, ben tiens, là on va mettre une batterie, là on va mettre une deuxième guitare, et tout de suite ça devient plus produit, plus rock...

 

Et de temps en temps il y a un morceau qui démarre avec une guitare sèche et une voix et qui reste tel quel. Parce qu'il a tout son charme comme ça. Donc, y a pas de règles. Enfin moi je ne me donne pas de règles plutôt. j'essaye de présenter les chansons de la meilleure manière que je pense devoir les présenter. Voilà. 

 

RPC : Ok, alors je ne vais pas poser la question suivant en entier parce que après tu vas dire que j'ai donné la réponse …

 

Manu Lanvin :  (Rires)

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RPC : "Papa’s Got a Reefer", morceau à part sur l'album, complètement atypique. j'ai adoré...

 

Manu Lanvin : Ben super, merci. Promis on te fera tout un album comme ça la prochaine fois ! (Rires) Un concept album ! 

 

RPC : ... Voix complètement différente des autres titres, il y a beaucoup de piano, comment l'as tu pensé ce morceau ?. 

 

Manu Lanvin :  Ouais ouais.. La voix. Tu connais ce morceau de Joe Cocker qui s'appelle "Woman To Woman", où il chante de façon assez aiguë. J'ai pas voulu faire ça. mais en tout cas dans l'approche, dans l'approche ça m'a plu de faire un morceau .. Pas hors registre, mais vocalement hors registre... 

 

RPC : Tous les enfants qui chantent sur "Raise Your Hands For Peace", c'est une chorale que tu avais sous la main ? C'était les petits copains de Zané, ta fille ? 

 

Manu Lanvin :  Non non, ce sont des enfants de potes, ils sont venus en studio, petit à petit, un par un, on les a enregistrés.

 

RPC : Le blues est souvent considéré comme la musique qui a énormément influencé une multitude de styles musicaux, pour toi si tu devais citer UN bluesman, qui serait le père de tous les bluesmens ? 

 

Manu Lanvin :  Willie Dixon ! Willie Dixon et Robert Johnson ! On va dire Robert Johnson pour l'âme du blues, et Willie Dixon pour, comment je pourrais dire.... T'as des mecs à un moment donné qui trouvent des règles, des règles de composition. Et je trouve que Willie Dixon a énormément apporté justement.. d'ailleurs tous les plus grands tubes, la plupart des plus grands tubes, des artistes qui étaient signés dans le premier gros label de blues qui était Chess Records, c'est lui qui les a composés. Donc il avait trouvé un truc. peut être que c'est lui d'ailleurs qui a fait que, à l'époque, le blues est devenu "mainstream"... Et puis combien de titre ont été repris après, par Elvis Presley, par exemple. Ça te situe tout. Donc tu te dis qu'il avait trouvé quand même quelque chose. Et puis ce sont des morceaux que d'ailleurs, encore aujourd'hui, on écoute. Quand je te parle de "Mannish Boy", ou "Hoochie Coochie Man", hé bien c'est lui. Et tu es d'accord pour dire que bon, c'est quand même le truc '"référence" quoi. Si il y a bien quelques hymnes dans le blues, ces deux là en font partie, sans nul doute.

 

Et Dixon disait cette phrase magique, enfin vraie, pas magique, elle est pas magique... Qu'est ce que je raconte comme conneries.. j'essaye de vous faire rêver sur rien quoi.... On dirait un homme politique tu sais.. (Rires) Cette phrase vraie donc "Le blues c'est la racine de toutes les musiques" Le blues de la campagne quoi. Ça a donné naissance au jazz, au rock, au funk, à la soul... Et c'est vrai. Il disait "The blues is the root, and the rest are the fruits..." Toutes les autres musiques sont les fruits de cet arbre. Donc voilà. A l'origine de tout ça il y a Robert Johnson pour le côté légende, il a tout synthétisé, dans l'esprit du bluesman il a tout expliqué. Cette dualité justement.. Le diable en nous, il explique beaucoup ça, il explique tout là dedans... Et puis ce côté mauvais garçon, il y a tout ça dans Robert Johnson.. Et ça me plaît beaucoup.

 

Mais en tout cas, Willie Dixon, je lui reconnais ce grand talent de compositeur. Et je crois qu'à un moment donné il a trouvé les clés quoi, toutes les clés. Dans la production, dans l'arrangement des morceaux. Même moi j'en utilise encore certaines.

 

RPC : Le passage à l’anglais systématique sur cet album, tu as essayé en Français et ça n'a pas collé ou c'était un choix dès le départ ? 

 

Manu Lanvin :  Si si ça collait aussi le Français, c'est juste que en ce moment on a des envies différentes. On a envie de tourner un petit peu en dehors de la France, de jouer un peu ailleurs, et c'est une langue internationale l'Anglais. Qui nous permet justement d'aller jouer nos albums aux États Unis, ou en Pologne récemment, au Portugal l'été dernier, demain l'Allemagne... Ça nous permet d'exporter de façon plus assidue le message qu'on essaye de véhiculer. 

 

RPC : Tu te considères comme un bluesman qui adore le rock ou un rocker qui adore le blues ? 

 

Manu Lanvin :  Wow.... Alors attends, là tu me perds.... Un blues man qui adore le rock, ou un rocker qui adore le blues....... 

 

RPC : Ben, l'album est tellement varié.... 

 

Manu Lanvin : Euh, wow.. Rocker blues, bluesman rock.. euh... 

 

RPC : Alors voilà, on pose une question complètement hors cadre, et bam, plus rien, plus personne, question ouverte... Silence (Rires)

 

Manu Lanvin :  Ouais, alors là, ppfffiioouu... Ouais, j'aurais tendance à te dire les deux quoi. 

 

RPC : Oui mais regarde, quand tu étais chez tes parents c'était ambiance rock avec les groupes que tu rencontrais, après tu es parti vers le blues, et puis tu sors des albums assez variés...

 

Manu Lanvin : Oui oui oui, certes, après tu as une sorte d'émotion, d'état un peu introspectif, qui est très propre au blues. je pense... Je pense, oui, que j'ai cette attirance là.

 

Après, oui, ma musique, enfin la musique que nous proposons, c'est une musique d'inspiration blues et d'inspiration rock. Alors oui, ces deux courants sont présents à chaque fois. 

 

RPC : Et mettre plus de cuivres à l'avenir, tu y a pensé ? 

 

Manu Lanvin : Il y en a sur mes albums, il y en a. mais je n'ai pas encore passé le cap sur scène. Mais j'aime beaucoup, c'est l'esprit soul, l'esprit Memphis, l'esprit Stax. Ils font aussi partie de ma culture alors j'aime bien de temps en temps en coller. Ça me plaît quoi.

 

Ça apporte un peu cette couleur propre à la soul quoi, qui est super, c'est bien, il y a des recettes qui fonctionnent bien dans la soul, j'adore ça. J'essaye de les exploiter. Mais toujours de manière discrète, c'est des filets hein, c'est pas le gros arrangement orchestral, je ne suis pas assez bon arrangeur pour le faire, alors quand je veux un voicing de cuivres, j'essaye de le faire par des gens qui savent le faire... 

 

RPC : Si tu... 

 

Manu Lanvin :  Quelqu'un a un kleenex ? Ou un sopalin ? Qui a un sopalin s'il vous plait ??

 

RPC : .... je ne mettrais pas ça hein dans l'interview.... hein.. (Rires)

 

Manu Lanvin :  (Rires) Si si tu peux le mettre .... Et de la coke aussi ?? Qui a de la coke ?? (Rires..) Bon allez arrêtons de déconner... juste un sopalin quoi... C'est pas grand chose hein ? (Rires)

1-Manu Lanvin-3

RPC : Si demain ta maison de disques te propose de collaborer avec le musicien de ton choix sur un titre, il suffit de claquer des doigts et tu as ta collaboration rêvée... Qui est-ce que tu choisirais ?

 

Manu Lanvin :  Alors.... Aujourd'hui on n'a pas fait tout ce chemin de galérien, et qui continue encore, pour qu'on nous impose quoi que ce soit...

 

RPC : Non non, pas imposé... Tu claques des doigts et ça se fait... Exaucer ton rêve.. 

 

Manu Lanvin :  Oui oui oui, il y a des gens... Il y a plein de gens avec qui j'aimerai collaborer, il y en a plein. Mais comme ça là, j'ai pas un nom qui vient... En ce moment on cherche à me présenter quelqu'un que j'aime beaucoup, oh mince j’ai oublié son nom du coup... Mince...

 

RPC : Peut être parce que on essaye de te l'imposer....(Rires)

 

Manu Lanvin :  Non non, on essaye même pas de me l'imposer, du tout du tout, c'est quelqu'un pour qui j'ai déjà écrit un morceau en plus... En tout cas il y en a deux que j'adorerai rencontrer, pas forcément collaborer mais au moins rencontrer, ça serait d'abord Clapton, par rapport à toutes les histoires qu'il doit connaître sur tous les bluesmens. J'adorerai passer un déjeuner, ou un dîner, avec lui, pour qu'il me raconte plein de trucs quoi... Sur BB KING, sur JJ Cale, sur Mayall, qu'il me raconte tout quoi, j'aimerai tellement qu'il me raconte des trucs, et puis aussi des histoires d'amplis, de guitares... ça m'intéresserai vraiment ! Clapton il a vraiment connu tous ces trucs là quoi ! ça doit être passionnant si il avait seulement envie de m'en parler.... Ça doit être super quoi de taper la tchatche avec lui. 

 

RPC : Ta fille Zané, est ce qu'elle est attirée par tout ce milieu ? Elle a 8 ans maintenant, est ce qu'elle montre des dispositions ?

 

Manu Lanvin : Écoute elle est au moins attirée par les garçons, parce que elle est partie hier avec un petit copain.. (Rires) Non non, sérieusement, elle fera ce qu'elle aura envie de faire, mais sinon elle a accès au piano, à la guitare, elle a accès à plein de choses, mais je ne veux absolument rien lui imposer. C'est elle même  qui viendra me dire qu'elle a envie de faire du piano, de la guitare, ou je ne sais quoi. Mais bien évidemment je lui donnerai tous les conseils que je peux lui donner. Et je l'orienterai du mieux que je peux. Je crois que si un de tes enfants est partant pour tenter quelque chose, c'est super intéressant de l'aider et de l'accompagner. 

 

RPC : Ton frère lui est plutôt axé DJ'S, musique électro et nuits Cannoises...

 

Manu Lanvin :  Mon frère c'est le kif ! Moi c'est le blues et lui c'est le kif ! 

 

RPC : Tout à l'heure tu parlais des musiciens dans l’électro, qui font donc de la vraie musique, est ce que un jour on peut imaginer une collaboration des deux frangins ensemble, même si vous êtes vraiment dans des milieux complètement opposés ? 

 

Manu Lanvin :  Hé bien tu vois, tu vas avoir un petit scoop, on est justement en train de travailler sur son album en ce moment, sur son album électro. Sur son projet. Je lui donne un coup de main sur son album qui sortira courant 2017. Comme on a un studio, que c'est mon frère, je trouve ça super intéressant de partager ça. On a 15 ans de différence mon frère et moi. c'est une sacrée différence, et on aurait pu complètement se rater dans cette vie. Comme on a une grande différence d'âge on est comme deux fils unique en fait, on aurait pu complètement se louper.

 

Il y a des frères et soeurs qui ont une grande différence d'âge qui ne se sont jamais trouvés. Donc moi j'ai encouragé le fait de faire de la musique avec lui, parce que justement on vit une histoire ensemble.Il travaille sur son album, moi je lui donne des conseils, si il a besoin de guitares je lui fait. C'est super ! Ça nous a rapproché, et ça veut dire que dans cette vie on aura vécu des choses ensemble. Et je trouve ça beau. 

 

RPC : La dernière fois que tu es passé à bordeaux c'était au Rocher de Palmer en compagnie de Neal Black, donc dans une salle d'une capacité toute autre que le Bootleg (sans que ce soit péjoratif). Ou va ta préférence ? Aux salles plus grandes, ou tu es plus loin du public mais ou tu touches plus de monde ? Ou tu apprécies particulièrement la proximité du public dans les petits clubs, même si l'assistance est moins importante ? 

 

Manu Lanvin : Moi j'adore les petits clubs, parce que c'est dans ma culture. J'ai commencé dans les petits endroits, les petits cafés, les bars. C'est une musique qui se joue avant tout dans des endroits comme ça, qui sentent la sueur. Moi ça me va, j'aime ça. Mais j'aime aussi les grandes salles, j'ai l'impression de dire des lieux communs, mais c'est vrai...

 

RPC : Tu es passé aussi au Cognac Blues Passions, c'est aussi une autre ambiance... 

 

Manu Lanvin :  C'est génial ! C'est super. J'adore. Cognac les gens sont là, tu vois leur visage. J'avais joué de jour, c'est top. En fait je suis passé deux fois sur la grande scène. La première fois j'ai remplacé George Ezra, qui était tombé malade, on nous a appelé au dernier moment en disant : "Tu veux jouer sur la grande scène en remplacement de George Ezra ?" ... ben tiens on va s'gêner... Et comme nous avions le prix "Révélation du Cognac Blues Passions", nous devions y jouer de toute façon un autre jour. Du coup nous avons joué deux fois, deux années consécutives, sur la même scène. Michel Roland, le président du Cognac Blues Passions nous a d'ailleurs dit que nous étions les seuls a qui c'était arrivé de jouer deux fois sur la même scène deux années de suite !

 

RPC : J'ai lu que tu avais une passion pour les gargouilles...

 

Manu Lanvin :  Ouais ! 

 

RPC : Comme tu as passé ton enfance dans le Médoc, j'imagine que tu es venu à Bordeaux, et que tu as fait le tour de la Cathédrale St André un certain nombre de fois....

 

Manu Lanvin :  Ouais mais j'ai oublié, et maintenant que tu m'as dit ça, j'y retournerai...

 

RPC : Elle est juste à côté hein, elle est à 200M... 

 

Manu Lanvin : Ouais, hé bien j'irai ! 

 

RPC : Ça te vient d'ou cette passion ? 

 

Manu Lanvin :  Je ne sais pas, ça m'éclate, je trouve ça sympa. Il y en a partout. Quand je vais à Prague, Notre Dame à Paris aussi, partout, il y a ces petits démons, ou ces chasse démons plutôt, qui me plaisent énormément... Je sais pas... Il y a tout un univers derrière, il y a plein d'histoires aussi, et dans une ville je trouve que ça lui donne tout de suite du charme, tu as l’impression qu'il y a des gens qui nous observent comme ça, qui nous protègent, ou qui complotent derrière notre dos, ils nous observent et tout, ça m'amuse beaucoup. 

 

RPC : J'ai vu également que tu adorais, tout comme moi, les Belges de Triggerfinger.. Tu les a déjà rencontrés ? Vus sur scène ? 

 

Manu Lanvin :  Non jamais, je ne les ai jamais rencontrés. J'ai vu des vidéos live, mais je ne les ai jamais réellement vus sur scène.  On a la même maison de disques en fait. Alors peut être, un jour.... 

 

RPC : Bon he bien écoute, merci beaucoup. Merci pour toutes ces réponses précises, et de nous avoir reçu si gentiment. 

 

Manu Lanvin :  Hé bien écoute, merci, merci à toi. Vous revenez pour le concert ? 

 

RPC : Bien sûr ! 

 

Manu Lanvin : Bon hé bien alors à tout à l'heure les enfants !

 

Interview : Laurent Robert

 

Photos : Emma "Oudjat" Derrier (Retrouvez le lien de son book en bas de page)

 

Un grand merci au Bootleg et en particulier à Caroline. 

 

LIEN DU LIVE REPORT COMPLET DE LA SOIRÉE :

 

Manu Lanvin (+ Fueled), Bordeaux, Le Bootleg, 2016.12.08 - R.P.C (REPORTS-PHOTOS-CONCERTS)

GALERIES PHOTOS COMPLETES EN BAS DE PAGE J'avais découvert Manu Lanvin le 31 Mai 2013 en première partie de Kim Wilde à l'Espace Médoquine. A l'époque il présentait son album "Mauvais Casting", enregistré dans la langue de Shakespeare, mais également dans celle de Molière.

http://reportsconcerts.canalblog.com


GALERIE PHOTOS COMPLÈTE :

LIEN DU BOOK DE EMMA DERRIER :

 

Emma DERRIER - Photographe

Bonjour et bienvenue sur mon site. Spécialisée dans la photo de spectacle (Danse et Concert) vous pourrez découvrir sur mes galeries d'autres styles auxquels je me consacre

http://www.emmaderrier.book.fr

 

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