GALERIES PHOTOS COMPLETES EN BAS DE PAGE
Nous étions au courant de la date depuis quelques mois déjà ! C'est donc avec impatience que le public Bordelais attend le retour du quintet Californien sur le sol Girondins et il n'aura pas été déçu ! Pour la 3ème fois, le gang de Venice Beach vient faire ruisseler ses bandanas et casquettes au Krakatoa de Mérignac (1998 2013 2017) et la soirée promet d'être très chaude, Mike Muir et sa bande ayant le chic pour tout arracher sur leur passage, et ce durant presque deux heures chaque soir. Malheureusement là proximité du concert de Amon Amarth et de Dark Tranquility, qui viennent le lendemain au Rocher De Palmer et pour la première fois dans la capitale Girondine, fait que le Krakatoa n'est pas complètement rempli, mais tout de même copieusement garni.
La première partie de cette tournée est assurée par le groupe 22 Below. Originaire des Pays Bas et formé en juin 2015, c'est un choix assez surprenant, car leur pop rock sombre et lent n'a pas grand chose à voir avec la musique de ST. Le groupe est en place, mais la sauce ne prendra jamais vraiment, le public étant surtout là ce soir pour la tête d'affiche, et la salle ne se remplira d'ailleurs vraiment que quelques minutes avant le début du set de ST. On ne va pas se mentir, quand un concert est annoncé avec Suicidal Tendencies, on ne regarde pas vraiment le nom de la première partie tant le groupe se suffit à lui-même compte tenu de sa gigantesque carrière. Mais quand bien même on s’y serait intéressé, nous nous serions attendu à un groupe de crossover ou de thrash. Un petit Evil Invader, Havok, ou pourquoi pas les locaux de Gorod, bref, un groupe dans la même veine, agressivement parlant. Eh bien non. Que nenni mon bon. Où est là cohérence musicale ? Quel est le génie qui a eu l’idée farfelue de mettre 22 Below en ouverture ? Pour faire simple, le groupe hollandais donne dans le rock atmosphérique à chant féminin. Le genre de musique plutôt introspective et calme, à l’opposé complet de la furie scénique de Mike Muir et ses sbires. Certes l'ouverture d'esprit c'est bien, et le groupe ne déméritera d'ailleurs jamais, mais il était évident que ce n'était pas le bon public pour les Néerlandais.
Donc, c'est dans une ambiance tamisée que le groupe prends possession de la scène et lance le set avec "Wild Fire". Le positionnement scénique est plutôt original. Madelief Licht, la chanteuse, est surélevée et en léger retrait par rapport aux musiciens qui, eux, sont alignés sur le devant de la scène, la batterie se trouvant sur la gauche. Après ce titre d'ouverture c'est "Trouble" qui est proposé, avant que la chanteuse ne lance un "Bonsoir Bordeaux ! Thanks so much for coming tonight ! We are 22 Below from Netherlands !" et lance "Monopoly Of Sorrow" afin de poursuivre le show, et "Cross My Fingers" sera enchaîné après quelques applaudissements un petit peu plus nourris. Nous continuerons alors avec "Dark Knight" et "Penguins". Madelief Licht descendra enfin de son piédestal pour lancer "Ashes To Ashes", et c’est avec "Green Mile" que les Hollandais clôtureront le set.
Concrètement, le groupe n’est pas mauvais, ni même inintéressant, bien au contraire, mais sans se voiler là face, ça n’est clairement pas le genre de sonorités auquel on s’attend à ce moment-là. Le but d’une première partie n’est-il pas de mettre le public dans l’ambiance pour la tête d’affiche sans pour autant lui voler la vedette ? Beaucoup de questions, peu de réponses : le set de 22 Below et sa présence en ouverture sur la tournée française de ST restera une énigme. Il se peut aussi que le groupe ai payé sa place... Ou qu'il s'agisse d'une question de label ou de management commun.... Cela se fait régulièrement.. Il n'empêche que les musiciens ont pas mal de qualités, même si ils n'avaient pas le public appréciant à sa juste valeur ce style de musique. Madelief Licht a une voix intéressante, qu'elle module bien, et surtout Barteld Jansen, Paul van der Maat, Walter Poppelaars, guitaristes et bassiste, sur le devant de la scène, se démènent comme des beaux diables afin d'attirer l'attention des spectateurs, qui, malgré le fait qu'ils n'attendent que la tête d'affiche du soir, leur feront un accueil sympathique. A revoir dans de meilleurs conditions afin de se faire un vrai jugement. À savoir que leur premier album sortira dans le courant de cette année.
21h30 sonne, les lumières s'éteignent, et le backdrop s'illumine. C'est exactement le même que lors de la précédente tournée, ce qui pourrait faire penser que le groupe n'en a que faire... Mais ils vont nous prouver le contraire durant tout leur show. Ça commence a bien s'exciter dans le pit. L'impatience de certains fans au premier rang est visible. La salle est remplie au 3/4 par bon nombre d'aficionados souvent vêtus à l'effigie du chanteur mythique Mike Muir, bandana sur le front. Lorsque le groupe entre sur les planches, autant dire que l'euphorie est totale ! Le frontman, restant d'abord sur le bord de la scène, ne tarde pas à rejoindre ses acolytes, se préparant à envoyer la sauce et à jumper, courir partout, que ce soit dans le sens de la largeur ou de la longueur de la scène, avec cette façon de se mouvoir si particulière. Suicidal Tendencies semble, par sa simple présence installer une ambiance explosive. Dès les premières notes, c’est une explosion de puissance qui se déverse tant sur scène que dans la fosse. C'est parti, "You Can't Bring Me Down" ouvre le bal et la température monte instantanément, le public réagit immédiatement à la folie des musiciens et tous les membres du groupe sourient et semblent apprécier l'accueil de la salle. Le groupe mettra en avant son nouvel album "World Gone Mad", notamment avec le très bon titre "Clap Like Ozzy", mais il n’oubliera pas de se rappeler ses origines. En effet, le tout premier album du groupe sera largement mis en avant notamment par la très à propos "I Shot Reagan" ou le classique "Institutionalized" qui arrivera plus tard dans la soirée.
Au niveau du line-up, si le vocaliste fondateur Mike Muir tourne avec Dean Pleasants à la guitare depuis 1996, tous les autres musiciens ont changé dernièrement. Michael Morgan a laissé sa place derrière la 4 cordes à Ra Diaz, et Nico Santora aura laissé sa place derrière la deuxième guitare à Jeff Pogan, le plus jeune de la bande, car n'ayant que 25 ans, et donc ayant vu le jour l'année de la sortie du 5eme album du groupe..... Rigolo. Bien entendu, il n’aura échappé à personne que depuis l’an dernier le poste de batteur est occupé par Dave Lombardo, batteur historique de Slayer, mais également de Testament... Excusez du peu. Ça se pose là comme CV. Mais quel plaisir de le voir de si près, tout sourire, son ajout aux compos récentes est indéniable et sa puissance sur les classiques du groupe leur donne encore une autre dimension. Ce qui n'enlève rien au talent de Eric Moore, son prédécesseur (Avis perso)
Alors que vaut cette mouture 2017 ? Clairement, Mike Muir a eu le nez fin en s’entourant de jeunes, permettant au groupe de conserver son dynamisme, sa fraîcheur et sa fougue malgré 36 ans de carrière au compteur. Jeff Pogan et Ra Diaz, assurent comme s'ils étaient dans le groupe depuis le début. C'est assez bluffant d'ailleurs à quel point Pogan, accoutré comme le Mike Clark des débuts, lui ressemble ! Quand à Diaz, c'est le digne remplaçant de Robert Trujillo et du regretté Tim Williams. (Quel fabuleux souvenir de ce dernier, au milieu de la fosse du Krakatoa en 2013, jouant, imperturbable, au milieu d'un circle pit endiablé) Véritable bulldozer sur scène, ST est surtout toujours aussi proche de son public. Mike Muir discutera longuement entre les titres, invitera un fan sur scène à jouer de la batterie sur le kit de Lombardo, et plus globalement invitera le public on stage en plein milieu de set, deux fois. Au niveau de l'esprit c'est génial, les musiciens prenant beaucoup de plaisir à faire plaisir, justement. Après, c'est bien d'être dans l'esprit "skate", on est cool venez tous avec nous. Ok. Mais que c'est long de faire monter puis descendre 40 personnes de la scène. Et deux fois en plus... Personnellement j'ai trouvé que ça tirait en longueur et donnait l'impression, parfois, d'un set assez décousu... Et sur "Pledge Your Allegiance ?" c'est même une bonne centaine de personne qui se retrouvent sur scène, certains en profitant pour faire quelques selfies avec les musiciens... Déjà que ça tirait en longueur.... Là c'est carrément l'hallali.
Le groupe déroule son set en égrenant les classiques d'une efficacité redoutable, comme "Trip At The Brain", "Send Me Your Money" ou "Institutionalized". D'ailleurs le clip vidéo de ce titre est l’une des premières vidéos punk hardcore jouées sur la chaîne américaine MTV. Les nouveaux morceaux s'intègrent parfaitement dans le show. "Clap Like Ozzy" nous file une claque magistrale, et "Get Your Fight On !" passe facilement l'épreuve du live. Reconnu comme influence musicale majeur dans le milieu skate, Muir annoncera que la formation a été dernièrement intronisée au Skateboarding Hall Of Fame. Introduction parfaite pour "Possessed to Skate" qui continuera de mettre l’ambiance dans la fosse et sur lequel les fans sont à nouveau invités à monter sur scène. Lors de ces moments, les musiciens restent sagement derrière leurs micros, surveillant le pogo des fans derrière eux, et deux sbires sont positionnés devant le kit de Dave Lombardo afin que celui ci ne soit pas détruit par une marée humaine. Le reste du temps, si Lombardo paraît loin dans le fond, la totalité de l’espace est mis à profit par les 4 autres membres qui parcourent de long en large l'espace, Muir allant même parfois à ras les crash-barrières pour frapper dans les mains du premier rang.
C'est une setlist de 17 titres à laquelle nous avons eu droit ce soir, permettant de passer sur une carrière de 36 ans et pas moins de 11 albums. Les titres phares du groupes ont bien sûr été interprétés pour le grand plus plaisir des fans ('I Shot Reagan', 'Freedumb', 'Cyco Vision'...). L'ambiance dans le pit a été à son comble avec quelques slam, pogos, circle pit, mais tout en restant relativement correcte, car nous nous attendions à bien plus d'agitation au cours de la prestation. Ce en quoi, nous sommes à Bordeaux, alors est ce si étonnant ? Ici le public se lâche rarement.... Les membres du groupe sortiront quelques minutes après la fin du set pour discuter avec les fans et prendre des photos, et quand on pense que certains groupes de cette trempe font payer pour ça... Bravo les Suicidals, revenez quand vous voulez, car malgré le temps qui passe et au vu votre énergie sur scène et du plaisir que vous prenez (et donnez), ça n'est certainement pas la dernière tournée !
Par contre renouvelez le backdrop....
Photos et texte de Laurent Robert.
Merci beaucoup aux équipes du Krakatoa pour l'accréditation. et particulièrement à Léa
--------------------
LIEN DE LA GALERIE COMPLETE DE SUICIDAL TENDENCIES :
LIEN DE LA GALERIE COMPLETE DE 22 BELOW :
--------------------
SETLISTS :
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F46%2F95%2F1332730%2F125981375_o.jpg)
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F78%2F63%2F1332730%2F124783682_o.jpg)
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F70%2F76%2F1332730%2F123972369_o.jpg)
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F27%2F83%2F1332730%2F123007793_o.jpg)