Dewolff (+ Datcha Mandala), Bordeaux, I.Boat, 2016.04.16
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Ce sont des retrouvailles auxquelles nous assistions ce soir là. Effectivement les deux groupes à l'affiche se connaissent déjà pour avoir partagé la même scène lors du passage de Dewolff à Bordeaux le 08 Mars 2015 (Live report et photos de R.P.C sur Ce Lien) C'était au Bootleg, dans le quartier Meriadeck. Cette fois ci c'est à l'I.Boat que les deux groupes vont mettre le feu. La soirée s'annonce chaude, très chaude. Les Bordelais connaissent bien les prestations scéniques des Datcha Mandala, capables de mettre une ambiance de malade en quarante minutes de show, ou carrément de renverser une salle lorsqu'ils sont en tête d'affiche, comme pour la release party de leur EP sorti en Mars 2014, où ils avaient joué pas loin de deux heures et demi, avec un nombre de reprises incalculables...
Ce soir donc ils retrouvent leurs potes de Dewolff, et bon nombre de spectateurs connaissent déjà leur répertoire. Après une intro pleine de zénitude, Nicolas entre sur scène, allume son photophore posé sur son ampli... Jeremy le suit de prêt et branche sa guitare, s'accorde. JB arrive discrètement derrière ses fûts... Roulement de caisse claire... Trois coups de charleston.. Et c'est parti pour l'intro de "Have You Seen The Light", avec la légère impression qu'elle est jouée sur un tempo un petit peu plus rapide que lors de leurs deux derniers concerts en première partie de Blues Pills et Inspector Cluzo... Ce morceau est étonnant. Il est très posé, calme, j'oserai presque dire "Funky", dans sa première partie, avant de démarrer en hard rock furieux après 3 minutes... Pour mieux revenir vers la "Funky Attitude" du début, avec sa ligne de basse atypique et mélodieuse. Personnellement j'adore ! Changement de style radical pour le deuxième morceau, "Mojoy", qui explore des terrains nettement plus bluesy. Nicolas s'empare de son harmonica pendant que Jeremy fait la rythmique à la guitare. JB démarre sa tourne rapide de batterie. Le morceau se fait plus 
rock tout en gardant toujours sa teinte blues. Le public semble apprécier car nous apercevons beaucoup de têtes qui bougent.. "Da Blues" restera dans cette lignée blues rock, mais lorsque le morceau démarre on pense instantanément à Led Zeppelin, la voix de Nicolas n'étant pas si loin que ça de celle de Robert Plant dans les intonations. Le titre se terminera sur un long solo de Jeremy à la guitare. Le public est plus que conquis cette fois ci, et la partie est gagnée pour le trio Bordelais.
Nicolas pose sa basse pour sa guitare acoustique. C'est souvent comme ça dans les concerts rock.. Les morceaux les plus calmes sont joués au milieu du set avant de mieux repartir pour achever le public. Ce sera le cas effectivement avec "Carry On" qui démarre à la Crosby ,Still, Nash & Young. Puis qui s'échappe vers des contrées plus lointaines sur le continent asiatique, en Inde pour être plus précis. Nous resterons dans cette ambiance avec "Loot", un long titre qui fait également penser à Led Zeppelin, mais non pas le Led Zep du début des années 70 mais plutôt le led zeppelin de "Coda ".. Ou encore l'ambiance des albums solo de Robert Plant qui mélange avec grand talent les musiques du monde et le rock.. Le titre s'échappe adroitement vers des rythmes arabisants.. Puis vers le rock pour se terminer sur des grosses guitares.
Le set des Bordelais se terminera avec "Pavot", un petit peu le titre fétiche du groupe car il figurait déjà sur leur premier album "Eden Sensuality" sorti en 2011. Et même si la version studio faisait déjà pas loin de cinq minutes, en live le titre se prolonge de 5 minutes supplémentaires, se terminant dans une orgie sonore et scénique qui ne laisse personne indemne, public, musiciens, matériel et oreilles. Quel titre ! Nous guettons maintenant la sortie du prochain album des garçons, qui ne sera disponible que début 2017, malgré le fait qu'il soit déjà enregistré et mixé. Mais sachez qu'il sera certainement précédé par un 45T.. A surveiller. Mais en tout cas, une chose est de plus en plus certaine, et les réactions des gens qui les découvrent à chacun de leurs concerts ne trompent pas : Datcha Mandala à de quoi devenir grand. La route fût longue, elle l'est encore, mais l'autoroute est proche... et le but final arrive à grande vitesse. Continuez d'accélérer les gars, vous allez y arriver.
Après un changement de plateau assez rapide (On ne plaisante pas avec le timing, il y a une soirée disco après le concert et il faut déguerpir avant 23h30) les Néerlandais de Dewolff, originaires de Geleen, font leur entrée sur scène. Ils sont en pleine tournée Française (10 dates tout de même !) pour présenter leur dernier album "Roux Ga Roux" sorti en ce début d'année 2016 sur Suburban Records et enregistré à Nashville sur un 24 pistes analogique MCI. Excusez du peu ! D'ailleurs qu'est ce qu'un "Roux Ga Roux" ? Issu du terme français "loup-garou", on retrouve la légende du Roux-ga-roux dans toute la Louisiane française, une sorte de mix entre la légende française du loup-garou et la légende amérindienne du wendigo. Mais revenons à nos moutons.... DeWolff rend hommage aux grands musiciens des 70’s avec cet album très bien réalisé et surtout des compositions taillées pour la scène, grâce à des versions live des morceaux largement remaniées avec beaucoup d'improvisations, comme nous allons nous en rendre compte.
Luke Van De Poel prend place à la batterie, Robin Piso s'asseoit derrière son fidèle compagnon de route, son orgue Hammond, et Pablo Van De Poel enfile la sangle de sa Gibson Flying V. On imagine tout de suite un bon gros son agressif.. Mais c'est "Black Cat Woman", le titre d'ouverture de l'album qui démarre aussi le show. Morceau aux fortes odeurs de grillades chez les Américains du sud, entre Lynyrd Skynyrd et Molly Hatchet. Pablo nous sert d'entrée de jeu un bon solo à la slide. Très bonne entrée en matière. Enchaînement direct avec "Satilla No 3" extrait de l'album "Grand Southern Electric" (2014). Et en parlant de grand sud électrique, on y est en plein dedans avec ce titre qui fleure bon les clubs de blues de la Nouvelle Orléans. Robin Piso nous sert un long chorus à l'orgue pendant que Pablo monte sur l'instrument de son compère. Gimmick qu'ils font à chaque fois mais qui donne toujours son effet sympa. Pablo avait déjà eu du mal l'année dernière au Bootleg pour se lever complètement une fois sur l'orgue, mais à l'i.boat c'est carrément mission impossible avec la sortie de la climatisation au dessus de la tête... Il fera son solo de guitare courbé en deux.. Avant de sauter derrière son micro pour achever le morceau et remercier le public avant d'enfourcher sa Gibson Firebird III et d'enchaîner sur le très bluesy "What's a Measure Of a Man" en prenant place sur le devant de la scène, sur les caissons de basse, où un micro a été installé pour lui. Alors que le morceau perds en intensité (Mais pas en émotion) il terminera le morceau sur un solo de guitare à genoux devant le public. 
Il expliquera aux gens présents que ce soir c'est le dixième concert en France, et donc le dernier de la tournée Française. Et remerciera énormément le public Bordelais d'être venu malgré le fait qu'ils soient fatigués et qu'ils sentent fort le fromage Français après ces 10 concerts chez nous... "Medicine" démarre. Retour au sources avec ce titre datant de 2009 sur l'album "Strange Fruits And Undiscovered Plants". Jusqu'ici le concert était sympa, de la bonne musique, un public attentif, un groupe souriant.. Mais là, avec ce morceau, nous entrons dans une autre dimension. Quelle émotion. Un blues lent, dans la plus pure tradition, avec un long solo de guitare à vous dresser les poils. Huit minutes de bonheur. Nous aurons d'ailleurs droit à deux chorus, un de Robin à l'orgue et un autre de Pablo à la guitare. Un petit manque de basse quand même sur ce titre ? Cela lui aurait donné un petit peu plus de couleur je trouve.. De profondeur.
Disquaire Day oblige, le trio Néerlandais va nous gratifier d'une superbe reprise de Little Feat : "Rock'n'roll Doctor". Ils ont enregistré ce morceau pour l'occasion du Disquaire Day, et le 45 T a été tiré à seulement 200 exemplaires. La version de Dewolff se veut beaucoup plus brut que celle de George Lowell et consorts. Pas de maracas, pas de basse, un son beaucoup plus agressif à la 
guitare. Là ou Little Feat était dans le style des Eagles (Ou les Eagles dans le style de Little Feat plutôt...) Pablo joue avec la saturation de sa guitare afin d'apporter un son plus cradingue au titre, et se servant même d'une Talkbox afin de finir d'apporter de l'originalité à leur version. Très sympa. Maintenant, essayez de trouver le 45T avec la version studio de cette chanson commercialisée spécialement pour le Disquaire Day........ Bon courage ! Le groupe enchaîne directement sur "Stand Up Tall" avec son riff de guitare qui donne l'impression que Pablo répète ses gammes. Sur le couplet c'est l'orgue qui répond sur les mêmes notes à la guitare, dans un combat qui se concluera sur un grand solo de guitare de Pablo, qui décidément aime beaucoup venir se frotter au public.. Ce titre est un must dans la discographie de Dewolff. On retient instantanément le riff au phrasé si original.
Depuis que le groupe a joué "Medicine" le concert est rentré dans une autre dimension. Le public est enfin entièrement acquis à la cause des Néerlandais.. Ça chauffe dans la cale. Après avoir revisité ses anciens albums le groupe va rentrer dans un long couloir à 4 portes avec une série de morceaux dernier bébé. "Sugar Moon" est un long instrumental de presque sept minutes dont l'intro n'est pas sans rappeler certains titres de Pink Floyd, en particulier "Shine On Your Crazy Diamonds". Toute proportions gardées bien sûr, car les deux titres n'ont absolument rien à voir. Mais le solo d'intro fait énormément penser à du David Gilmour. Puis nous allons nous envoler .. Position du lotus.. On ferme les yeux. "Tired Of Loving You" se profile avec son intro planante. Long titre de plus de dix minutes alternant les solos de guitare et d'orgue. Robin et Pablo s'en donnent à coeur joie pendant que Luka derrière ses fûts maltraite sa caisse claire et ses cymbales comme un damné. Les trois garçons prennent un pied monumental a jouer ce titre fleuve. Cela se voit dans leurs sourires et dans les regards complices qu'ils se lancent. Retour vers le rock'n'roll avec "Easy Money" et "Love Dimension", qui vont conclure le set. He oui, déjà. Comme le dit Pablo entre les deux titres : "Nous aurions aimé jouer beaucoup plus mais ne pouvons pas car il y a une soirée disco après nous, mais vous préférez quoi, le disco ou le rock"n"roll ?" La réponse ne se fait pas attendre.. Et "Love Dimension" démarre. C'est le deuxième single du dernier album après "Sugar Moon", assez psychédélique au niveau du son, il n'aurait pas dépareillé dans la discographie du Forever Pavot de Emile Sorin. Allez jeter une oreille à son dernier album et vous comprendrez... D'ailleurs le côté psyché de "Love Dimension" ne s'arrête pas là, car le clip est jouissif à ce niveau là. (A voir ICI)
Bon ok le groupe n'a pas le temps de jouer deux heures comme à Lille la semaine précédente, mais ils vont quand même revenir nous faire le plaisir de jouer leur titre le plus connu à ce jour (Pas par la ménagère de - de 50 ans quand même, faut pas exagérer...) : "Don't You Go Up The Sky". Version très rallongée. Pas loin de 12 minutes de plaisir. Avec un final dantesque, Pablo venant faire le grand écart devant le public, Luka finissant le morceau debout derrière son kit, et un morceau qui ne s'arrête jamais... Qui repart de plus belle... avant de se conclure sur un dernier 
roulement de tomes de la part de Luka. Le public est conquis et ne se fera pas prier pour aller à la rencontre des stars de la soirée qui auront un grand sourire lors de toute la séance de dédicaces, devant les regards curieux des fans d'electro disco qui attendent pour rejoindre la cale et son odeur de transpiration rock'n'roll, se demandant qui sont tous ces chevelus dégoulinants qui se pressent autour de trois blondinets pour acheter des vinyles...
Une excellente soirée, avec deux groupes au son vintage parfait, et un public qui a eu l'impression d'être dans un club enfumé du Brooklyn des seventies. Un public de plus en plus demandeur de ce son brut, direct, rempli de riffs agressifs mais aussi de mélodies imparables. Et des groupes qui creusent leur sillon avec détermination et l'envie d'en découdre chaque soir, de prouver, d'avancer, toujours avancer... Que ce soit devant 100 ou 1000 personnes.
N'empêche nous en aurions bien repris pour une petite demi heure.....
Photos et texte de Laurent Robert
Merci beaucoup à l'I.Boat, et en particulier à Pauline, ainsi que Clément de Base Productions pour l'accréditation.
GALERIE PHOTO COMPLETE DE DEWOLFF :
GALERIE COMPLETE DE DATCHA MANDALA :
Datcha Mandala, Bordeaux, I.Boat, 2016.04.16 | Facebook
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SETLISTS :
SETLIST DEWOLFF :
01. Black Cat Woman
02. Satilla No 3
03. What's the Measure of a Man
04. Medicine
05. Rock'n'Roll Doctor
06. Stand Up Tall
07. Sugar Moon
08. Tired Of Loving You
09. Easy Money
10. Love Dimension
11. Don't You Go Up The Sky
SETLIST DATCHA MANDALA :
01. Intro
02. Have You Seen The Ligh
03. Mojoy
04. Da Blues
05. Carry On
06. Loot
07. Pavot
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MUSICIENS :
DEWOLFF :
Pablo Van De Poel : Guitare - Voix
Luka Van De Poel : Batterie - Voix
Robin Piso : Orgue Hammond - Voix
DATCHA MANDALA :
Nicolas Sauvey : Voix - Basse - Guitare acoustique - Harmonica
Jérémy Saigne : Guitares
Jb Mallet : Batterie
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DEWOLFF :
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Soundclound : https://soundcloud.com/datchamandala
AGENDA DES CONCERTS DE L'I.BOAT :
HORS BORD : 1ère édition ! Imaginé par l'Association Trafic, Amical Music Production et l'IBOAT, avec le soutien de la Ville de Bordeaux, " Hors Bord " Festival est une immersion au cœur des Cultures Électroniques.
http://www.iboat.eu
AGENDA DES CONCERTS DE BASE PRODUCTIONS :
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