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R.P.C (REPORTS-PHOTOS-CONCERTS)
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11 mars 2016

Savages ( + Bo Ningen), Bordeaux, Rockschool Barbey, 2016.02.28

sans-titre GALERIES PHOTOS COMPLETES ET VIDEOS EN BAS DE PAGE

Pour cet avant dernier jour du mois de Février nous avions rendez-vous à la Rockschool Barbey avec le groupe Londonien qui fait l'évènement en ce début d'année 2016, je veux parler de Savages, avec à sa tête la Poitevine Jehnny Beth, Camille Berthomier de son vrai nom. Mais avant de découvrir le quatuor féminin nous Savages (3)avons un  premier ovni avec les Japonais de Bo Ningen. Totale découverte pour moi, alors que le groupe s'est formé en 2006, d'abord sous la forme d'un duo avec Taigen Kawabe à la basse et au chant, et Kohhei Matsuda à la guitare. Mais se trouvant rapidement limités ils sont vite rejoints par Yuki Tsujii à la deuxième guitare et Monchan Monna à la batterie. Basés à Londres, dans le quartier de Hackney, ils sortent leur premier album en 2010 et se font vite un nom dans l'acid rock et le shoegaze. Mais leur musique est aussi un mélange de tellement de styles différents qu'on pourrait parler de doom Japonais, prog, psyché, acid punk, krautrock.... Il y a tout ça dans leurs morceaux. Et il n'est pas étonnant de les retrouver en première partie de Savages car les deux groupes ont enregistré un album ensemble. Un album contenant une seule piste.... Une seule piste de 35 minutes. C''est l'étrange 'Words to the Blind", sorti en 2014. Mais ce soir c'est un déluge sonore qui va s'abattre sur la Rockschool Barbey..

Certaines personnes rient sous cape lorsque les 4 petits personnages entrent sur scène, mais dès que les deux guitaristes, Yuki Tsuji et Kohhei Mastuda, plaquent les premiers accords, tout le monde est calmé..... La basse de Taigen est omniprésente et donne une couleur chaleureuse, sans compter les tournes hypnotiques de Monchan aux fûts. Le set va être assez court, à peine 35 minutes pour 5 titres joués. On ne sait d'ailleurs pas trop quand un morceau s'arrête et le suivant démarre... Un mur apocalyptique se déverse sur les spectateurs présents qui voient avec amusement Yuki, tout vêtu de rouge, Strat rouge en bandoulière, prendre des poses singulières, transporté par les riffs dantesques qui sortent de son ampli... L'androgyne Taigen, fort d'un charisme époustouflant, capte toute l'attention, transporté par la musique qu'il a crée. On sent qu'il prend un plaisir phénoménal à la partager. Il sait que ses pièces musicales interpellent les gens, peuvent les transporter au delà du cosmos comme un trip d'acide, ou bien les dérangent, les déstabilisent, avec ses titres sans queue ni tête...

Les lights, sombres, tournants et remplis de stroboscopes rajoutent une couche supplémentaire au mystère qu'entretiennent les Japonais. A la fin de leur prestation je ne sais pas si j'ai adoré ou détesté... Mais au moins j'ai été interpellé....  Il s'est passé quelque chose. C'est tout ce que je demande à un groupe. M'interpeller. Signe de qualité. C'est un style musical que j'ai du mal a apprécier en version studio, mais en live.... Wow.... le moins que l'on puisseSavages (8) dire c'est que nous n'en sortons pas indemnes...D'ailleurs lle temps de mettre en place la scène dépouillée de Savages permet au public de deviser sur la prestation de la première partie. Certains ont adoré, d'autres détesté... J'ai entendu le terme "Magma cosmique inaudible"... Bon... D'autres ont été dithyrambiques... Avis partagés.. !

La lumière s'eteint et un cliquetis lancinant et énervant se fait entendre.... puis riff de guitare... Basse... Batterie... le son est précis, bien calibré.. La basse omniprésente. C'est une scène noyée dans le noir complet pour le moment, et il faudra attendre l'entrée sur scène de Jehnny Beth pour que les premiers lights s'allument, très "stroboscopiques" .. Sur scène Jehnny happe tous les regards. Instantanément. Elle est grande, elle est belle, et ses grands yeux noirs envoûtent les premiers rangs. "What else ?" comme elle le chante dans le premier titre "Sad Person".. Le problème c'est que le public est tellement happé par l'omniprésence de Jehnny que nous avons l'impression qu'il en est presque tétanisé... donc "What else ?"

Après avoir demandé au public si ça allait bien, Jehnny entame "City's Full" seule à la voix.. Les guitares l'accompagnent noyées dans un océan de reverb, Fay Milton maltraite ses cymbales comme jamais.. La façon animale qu'a Jehnny de se mouvoir sur scène, regardant les gens dans les yeux, provocante, en irrite certains. Je peut aisément le comprendre. Cela pourrait être ressenti de la façon suivante : "Je suis belle et grande, je fais ce que je veux et je vous emmerde" .. C'est une façon d'interpréter les choses effectivement. Et d'autres sont totalement subjugués. En fait nous avons l'impression que pour Jehnny, la scène est un champ de bataille. Une bataille qu'il faut à tout prix remporter. Et elle use de tous ses charmes, masculins comme féminins, pour y arriver.. Ses débuts au cinéma dans "A Travers La Foret", lorsqu'elle était encore Camille Berthomier, l'aident bien. Elle est très à l'aise et n'hésite pas à se positionner sur le bord de la scène, à quelques centimètres des gens, pour gagner du terrain et provoquer... Harranguer... Le public à pourtant du mal à se lâcher ce soir. L'énorme intro de basse de Ayse Hassan sur "Shut Up"  (En parlant de provocations...) réveille pourtant les premiers rangs. Le tempo est plus rapide que sur les précédents morceaux, on commence à s'agiter...

Comme le dit Jehnny (Camille...) c'est la première fois que Savages vient jouer à Bordeaux, elle se rappelle ses 15 ans quand elle venait de Poitiers voir des concerts dans cette même salle... Puis elle provoque le public en leur spécifiant que à l'époque ça bougeait beaucoup..... Le prochain titre "She Will", qui fit l'objet d'un single en 2013 à la sortie du premier album "Silence Yourself", est dédicacé aux filles et s'achévera dans un déluge sonore à la limite de Savages (12)la saturation... Il en sera de même sur "Husbands".. ce titre fut un le premier single sorti par le groupe en 2012, assez syncopé et au tempo rapide il passe de moments calmes accompagnés par la basse ronde de Ayse sur les couplets (qui n'est pas sans rappeler le son de Simon Gallup avec The Cure) à une ambiance quasi punk noisy sur les refrains, avant de se terminer brutalement.. Morceau idéal pour réveiller le public. Car comme l'a dit la chanteuse avant d'entamer le morceau : "Nous sommes là ce soir mais demain nous serons ailleurs, alors il faut un petit peu se bouger".. Certes.. Mais c'est aussi au groupe de donner envie au public de s'éclater..  C'est au groupe de transmettre.  Et hormis Jehnny qui bouge énormément, on ne peut pas dire qu'il en soit de même pour ses collègues qui sont très discrètes et statiques... Pourtant le groupe vient de nous jouer les trois morceaux les plus intéressants de leur premier album. Une spectatrice harangue les spectateurs en leur disant qu'on est dimanche et qu'il est temps de faire quelque chose pour bien finir le week-end. Avant d'entamer "I Need Something New" Jehnny demande même au public si il ne s'ennuie pas. Puis elle commence seule à la voix, grave et chaleureuse... Animale. Elle enfile les uppercuts dans le visage des spectateurs.. Qui encaissent sans rien dire... Elle domine son sujet... Ses sujets.. Pourtant c'est à ce moment là que l'ambiance monte.. A force de chanter "I need you, I need something new" les gens ont enfin saisi la perche !! Le groupe l'a compris et enchaîne directement "The Answer", le premier single du dernier album "Adore Life" sorti chez Matador Records. Ce titre commence par un long riff de guitare de Gemma Thompson.. Plus de réverbération mais du bon gros noisy rock puissant... Gemma s'approchera enfin du public lors du solo... Les lights sont toujours, et c'est le cas depuis le début du concert, d'un blanc immaculé.. Et la section rythmique composée de Ayse Hassan à la basse et Fay Milton à la batterie fait un travail juste énorme sur ce morceau qui fait office d'ovni dans la discographie de Savages. Les Ramones ne sont pas loin...

Le concert qui avait commencé sur des titres mid tempo va continuer dans une ambiance quasi apocalyptique avec trois titres ultra énergiques du premier album. "Hit Me" n'est pas sans rappeler nos japonais Bo Ningen. Déluge sonore accompagné par des lumières tournantes, blanches (toujours)... Savages (14)Stroboscopes syncopés... Ce ne sont pas les titres "No Face" et "TWYG" qui vont calmer les ardeurs des londoniennes, enfin en passe de remporter la bataille. Même si ce soir Jehnny ne vientdra pas faire sa ballade sur les mains du public comme elle en a l'habitude. "Mechanics" va calmer tout le monde, au propre comme au figuré. Sur plus de la moitié du titre Fay Milton ne donne que quelques coups de grosse caisse et torture ses cymbales, la guitare de Gemma Thompson a retrouvé sa réverbération .. La basse de Ayse Hassan se fait langoureuse et la voix de Jehnny moins arrogante.... Magnifique morceau noisy, envoûtant.. L'ambiance sera la même sur "Adore".. Peut être le morceau le plus abordable du groupe, le plus popisant... et le concert s'achévera sur un "Fuckers" d'anthologie. Bo Ningen viendra se joindre à la fête. Peut être mon morceau préféré du concert. Jehnny raconte qu'un de ses ami lui avait laissé un mot sur le frigo le matin en partant où il était écrit "Don't let the fuckers get you down"... De quoi écrire une chanson ... Et pas des moindre. Pourtant ce titre n'a jamais été enregistré en version studio par le groupe. Mais ça n'empêche pas le public de scander le refrain avec, les coups de grosse caisse sur chaque temps font que nous ne pouvons pas relâcher notre attention, on tape du pied ou des mains en rythme... Et tout cela se termine dans une pluie de décibels à trois guitares, deux batteries et deux basses... Dantesque !

Au final un concert en deux parties bien distinctes. La première moitié du show composé de morceaux assez mid tempo, rappelant régulièrement l'univers de Joy Division ou de Siouxie And The Banshees, ou des Lords Of The New Church du regretté Stiv Bators, que ce soit en terme de compositions ou de son, avec une relation entre Jehnny et le public qui s'apparente à de la séduction / domination / adoration, pouvant en énerver certains. Puis une deuxième partie complètement folle à partir de "The Answer" ou le son se fait beaucoup plus "rentre dedans" avec des titres beaucoup plus rock, plus Savages (19)rapides, plus lourds... On tombe presque dans le punk en passant par le noisy et même quelques moments de heavy metal.. Pour finir par une grande déflagration sonore au refrain inoubliable avec "Fuckers".. Tout cela dans une ambiance lunaire faite d'eclairages blanc (Allez soyons fous un petit peu de bleu sur "Adore") qui contrastent avec les habits noirs des musiciennes.. Tout cela me rappelle quelques concerts dans les années 80 dans la Salle des Fêtes du Grand Parc... Pourtant beaucoup plus foutraques que de nos jours où tout est calibré, calculé... Où rien n'est laissé au hasard... C'était encore le cas ce soir. Peut être la raison pour laquelle le concert a eu du mal à décoller... L'esthétisme et la technique avant le reste. Avant l'émotion. Dommage pour ça. Mais je pense que ce contraste est voulu et qu'il fait partie intégrante du concept de Savages. Sinon rien à dire, tout se tient bien, c'est carré, ça joue bien (Mention spéciale à la section rythmique) mais (Je rabâche...) ça manque d'émotions. Mais n'est ce pas justement ce que cherche le groupe ?

 Merci beaucoup à la Rockschool Barbey, et en particulier à Flore pour l'accréditation.

Texte et photos : Laurent Robert

 

SETLIST SAVAGES :

(Time : 85mn)

01 Intro
02 Sad Person
03 City's Full
04 Slowing Down The World
05 Shut Up
06 She Will
07 Husbands
08 Surrender
09 Evil
10 When In Love
11 I Need Something New
12 The Answer
13 Hit Me
14 No Face
15 T.I.W.Y.G
16 Mechanics
17 Adore
18 Fuckers (w/ Bo Ningen)

SETLIST BO NINGEN :

(Time : 35mn)

?

MUSICIENS SAVAGES :

Gemma Thompson : Guitare
Jehnny Beth : Voix
Ayse Hassan : Basse
Fay Milton : Batterie

MUSICIENS BO NINGEN :

Taigen Kawabe : Basse et Voix
Yuki Tsujii : Guitare
Kohhei Matsuda : Guitare
Monchan Monna : Batterie

GALERIES PHOTOS : 

SAVAGES:

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BO NINGEN :

Bo Ningen, Bordeaux, Rockschool Barbey, 2016.02.28

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SAVAGES  :  

Site Officiel : http://savagesband.com/

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BO NINGEN : 

Site Officiel : http://boningen.info/

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AGENDA DES CONCERTS DE LA ROCKSCHOOL BARBEY :

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